
Recherche
Table des matières
Index
Ancien site LIVREDEL Sommaire |
aiguillages août-déc 2014
contact patlotchATfreePOINTfr
ici sont présentées et réparties les nouveautés dans les rubriques ad'hoc du bric-à-brac, suite de aiguillages août-octobre 2014. Aiguillage a la même fonction qu'antérieurement le CANARD des CHAÎNÉ·E·S anti-journal 1988-2014 et se voulait plus léger, à ce jour (17 décembre), c'est raté...
Meditation on Integration Mingus Dolphy Live 1964
26 décembre 2014
quelques textes trouvés sur le blog du bougnoulosophe
bien des choses qu'on ne trouve pas ailleurs dans la sélection d'ouvrages, textes, extraits, commentaires...
sa ligne générale : Nous croyons en la complexité du monde - Nous croyons à la lutte des classes - Nous croyons au caractère construit et multiple des identités -
Nous croyons qu’il existe une domination spécifique liée à l’identité qui double la domination de classe, mais ne coincide pas exactement avec elle - Nous croyons en un universalisme concret, en acte, une
co-construction en devenir, où s’inscrirait la multiplicité de nos particularismes - Nous refusons de nous laisser piéger par des alternatives infernales - Nous ne croyons ni au fétichisme de l’Etat-nation ni
aux bienfaits de la globalisation néo-libérale - Nous nous refusons tant à l’injonction mimétique qu' à l’assignation identitaire - Nous nous refusons tant au chauvinisme qu'à la haine de soi - Nous ne sommes
ni un parti, ni une institution syndicale, nous sommes un mouvement social...
voir aussi on ne peut pas ne pas articuler et son choix de citations
Xénophobie et « blanchité » en France dans les années 1880-1910 Laurent Dornel in De quelle couleur sont les Blancs
?
un processus de racialisation de l’identité de la classe ouvrière française et de construction de la France comme un ensemble « blanc
»
Les goulags de la démocratie Angela Davis, Editions Au Diable Vauvert, 2006
Brève histoire du concept de discrimination systémique Yvon Fotia
[...] la question du sens profond des discriminations systémiques prises non seulement comme système explicatif, mais également à la fois dans sa fonction
matérielle de reproduction des inégalités, et comme image du système socio-économique global qu’est le système capitalisme. Production et reproduction qu’il engendre d’un ensemble
d’inégalités individuelles et collectives, et qui produit dans le même mouvement la distinction de groupes sociaux. Groupes différenciés sur des marqueurs tantôt ethniques, sociaux, sexuels, etc., qui sont le
support de la production et de la reproduction du système de répartition inégale des richesses généralisées (économiques, sociales, symboliques, culturelles, etc.). La discrimination systémique c’est donc le système
et le système socio-économique global c’est la discrimination systémique
Pour finir disons que les discriminations racistes systémiques sont un aspect d'un système plus vaste : l'ensemble des processus produisant et reproduisant
le capitalisme et son cœur (l'exploitation). Précisions qui mettent l’accent à la fois sur la spécificité et l'autonomie de ce champ et de ce concept (concept et processus spécifique qui ne sont ni
réductibles, ni solubles dans les autres outils utilisés par le même système capitaliste), mais aussi sur son caractère lié et relatif de cette autonomie.[...]
Le Peuple, quelle couleur ?
« Le peuple est de retour. Dans les faits, les discours et même à la télévision. Généralement invisibles, les classes populaires sont parvenues ces dernières années à forcer le passage à la
faveur de leurs luttes?: ArcelorMittal, Fralib, Lejaby… Mais pour qui aiguise son regard, on a comme l’impression d’un brouillage. De temps en temps, surgissent des images en couleur?: Africain ou
Asiatique sans papiers occupant son agence d’intérim, caissière de supermarché arabe en grève, militants guadeloupéens du LKP manifestant contre la pwofitasyon, femmes noires porte-parole des salariés de la sécurité
des aéroports… Puis, la couleur disparaît, le «?prolo?» blanc de même, les classes supérieures reprennent l’antenne?: elles constituent 93?% des personnes représentées à la télé, selon le CSA ?! [...]
»
Notes sur la « question des immigrés » * Guy Debord 1985
[...] Dans le spectacle, une société de classes a voulu, très systématiquement, éliminer l’histoire. Et maintenant on prétend regretter ce seul résultat particulier de la présence de tant
d’immigrés, parce que la France «disparaît» ainsi ? Comique. Elle disparaît pour bien d’autres causes et, plus ou moins rapidement, sur presque tous les terrains.
Les immigrés ont le plus beau droit pour vivre en France. Ils sont les représentants de la dépossession ; et la dépossession est chez elle en France, tant elle y est majoritaire. et presque
universelle. Les immigrés ont perdu leur culture et leurs pays, très notoirement, sans pouvoir en trouver d’autres. Et les Français sont dans le même cas, et à peine plus secrètement.
Avec l’égalisation de toute la planète dans la misère d’un environnement nouveau et d’une intelligence purement mensongère de tout, les Français, qui ont accepté cela sans
beaucoup de révolte (sauf en 1968) sont malvenus à dire qu’ils ne se sentent plus chez eux à cause des immigrés ! Ils ont tout lieu de ne plus se sentir chez eux, c’est très vrai. C’est parce qu’il
n’y a plus personne d’autre, dans cet horrible nouveau monde de l’aliénation, que des immigrés.
Il vivra des gens sur la surface de la Terre, et ici même, quand la France aura disparu. Le mélange ethnique qui dominera est imprévisible, comme leurs cultures, leurs langues mêmes. On peut
affirmer que la question centrale, profondément qualitative, sera celle-ci : ces peuples futurs auront-ils dominé, par une pratique émancipée, la technique présente, qui est globalement celle du simulacre et de la
dépossession ? Ou, au contraire, seront-ils dominés par elle d’une manière encore plus hiérarchique et esclavagiste qu’aujourd’hui ? Il faut envisager le pire, et combattre pour le meilleur. La France est
assurément regrettable. Mais les regrets sont vains.
* Rédigées en décembre 1985, ces notes furent communiquées à Mezioud Ouldamer, qui publiera en novembre 1986 aux éditions Gérard Lebovici « Le cauchemar immigré dans la décomposition de la
France »

« Marx at the Margins » (Conclusion en français)
"Les Subalternes peuvent-elles parler ?" (un compte rendu) intéressant à propos du rapport entre théorie intellectuelle et pratique de luttes
:
« inévitablement, lorsqu’on essaye de penser les capacités d’émancipation des opprimées, on est presque à l’inverse conduit à paraître atténuer les rapports de domination. La
pensée critique est ainsi confrontée à un dilemme: soit l’on pense les capacités critiques des opprimées, soit l’on pense les rapports de domination. En effet, si les opprimées sont totalement dominées, comment
peuvent-elles s’émanciper par elles-mêmes ? Mais à l’inverse, si elles sont capables de s’émanciper par elles-mêmes, cela ne signifie-t-il pas qu’elles ne sont pas si dominées que cela?
L’articulation entre une théorie de la domination et une pratique de l’émancipation constitue donc le plus grand défi auquel est confrontée toute théorie critique. »
25 décembre
classes et blanchité nouvelle rubrique avec références de textes, ouvrages, auteurs...

un texte décapant en guise d'introduction
il s'agit d'un texte simple et pour moi excellent, écrit à la première personne par un homme d'une trentaine d'années, en 2010,
et sous-titré Esquisse d'une réflexion sur une position sociale de Blanc de couche moyenne. La réflexion est tout aussi intéressante concernant la question du racisme inconscient que
l'attitude des couches moyennes face à des choix 'politiques', et au-delà au comportement auto-satisfait des militants pour des causes bien souvent externes à leur propre situation, sociale, raciale ou sexuée
Origines populaires et immigrées (européenne) Vivre dans un environnement de personnes majoritairement blanches / Un « décor » culturel et symbolique blanc / Enfance en milieu blanc et petit
bourgeois / Le cul entre deux classes / Pendant longtemps je n’avais « pas de couleur » / Inconscience et conscience du racisme de notre blanchité / École, entre "classe" et blanchité / Exemples de contribution à
l'oppression de classe et l'oppression raciste / La "blanchité occidentale" comme passeport racial et relationnel : les "voyages" / Les relations humaines et notre costume de blanc / Une identité de Blanc-he de couche moyenne:
l'économie politique et identitaire du racisme / Difficultés de positionnement anti-raciste dans l'ordinaire des relations humaines : conflit, lâcheté et complicité blanche
intéressant en ce que cette posture d'interrogation (nécessairement individuelle au départ) est à la 'race' ce qu'est celle d'un homme se disant
féministe, qu'elle nécessité une auto-analyse afin d'adopter pour aller plus loin ce qu'il est convenu d'appeler une posture de déconstruction

de la nécessité d'une expression personnelle sans faux-semblants
intéressant aussi en ce que bien souvent, les "marxistes" ou plus généralement ceux qui mettent en cause, en termes d'approche sociologique
ou théorique, les dominations sociales ou l'exploitation de classe font l'économie de dire d'où ils parlent, en terme d'origines ou d'appartenance sociale. La discrétion à cet égard atteint parfois au tabou ou au déni,
et ce silence est en soi révélateur d'un problème. Est-ce un hasard que l'immense majorité des critiques radicales du capitalisme soient produites par des hommes blancs de couches sociales moyennes ou supérieures, et le
plus grave n'est-il pas qu'elles ne s'interrogent jamais sur le rapport entre leur sociologie, leur vie, et leurs idées ? Drôle de matérialisme...
j'ai déjà relevé ici ou là que ce lieu d'où l'on parle ne saurait être neutre. Tout le monde sait bien que c'est un refoulé majeur de la critique sociale, non
que le fait de n'être ni prolétaire, ni femme, ni noir... rendrait inapte à la critique radicale (sans quoi je m'abstiendrais en trois dimensions), ou que l'appartenance aux catégories exploitées/dominées le rendrait d'emblée
plus pertinente, mais parce qu'on part toujours de sa propre expérience, même quand on s'efforce à la distanciation [...]
la suite dans classes et blanchité
.
24 décembre
Jazz de Ken Burns : un révisionnisme esthétique et racialiste
ce n'est certes pas sur mon site qu'on trouvera une minimisation de l'importance des Afro-Américaine.e.s dans l'histoire du jazz, mais pas davantage celle des musicien.ne.s blanc.he.s ou
afro-cubain.e.s. À trop vouloir prouver...
légende est le mot...
« Si vous aimez le jazz mais si vous vous sentez perdu face à la diversité de ses courants et des artistes qui l’ont incarné, le coffret Jazz, 100 ans de légende devrait vous combler. Cette
passionnante série documentaire réalisée par l’américain Ken Burns, qui sort enfin en DVD, retrace en douze épisodes l’histoire du jazz depuis le début du XXe siècle.
Conçue avec le concours du trompettiste Wynton Marsalis, elle réunit des documents rares : photos, films, enregistrements... Six années de recherche ont été nécessaires à Ken Burns pour rassembler ces archives mises en
perspective par de nombreuses interviews de musiciens, d’écrivains ou de spécialistes du jazz. Si les musiciens sont au cœur de ce projet documentaire, Ken Burns replace aussi le jazz dans son contexte historique et
social, ce qui rend cette série d'autant plus intéressante.» Anne Chépeau France Info 21 décembre
cette série du célèbre documentariste américain Ken Burns a été diffusée aux Etats-Unis en 2001 (détails). Elle a donné lieu à fortes controverses, non en raison de l'intérêt ou de la qualité des documents présentés, mais de leur sélection et des commentaires, et de la
vision racialiste de l'histoire du jazz qui en ressort, fortement influencée par les considérations de l'écrivain/critique Albert Murray, et de son héritier Stanley Crouch, compagnon de route du charismatique trompettiste Winton Marsalis dans l'aventure du Jazz at Lincoln Center. Dans les années 1980, la volonté de
redonner aux jeunes afro-américains le goût et la fierté de leur histoire musicale, celle du jazz est fortement rabattue sur celles des maîtres noirs du jazz classique et moderne, minimisant les apports essentiels à cette
histoire des musiciens et compositeurs blancs (en substance incapables de jouer le blues, n'ayant rien inventé...), celle des Afro-Cubains (via Dizzy Gillespie...), les innovations des années 60 (les
auteurs n'aiment pas le free, mais pas seulement), et l'évolution des années 70 autour de Miles Davis et du jazz-rock-fusion...
en 2000 dans le texte Jazzitude Deuxième chorus, je notais : En 2000, Winton Marsalis produit avec Ken Burns une série télévisée très documentée, JAZZ, dont la
promotion est assurée par la General Motors. Les CDs suivent, les ventes de « jazz » sont multipliées par deux aux Etats-Unis, qui découvrent leur « musique créative », avec pour la circonstance l’oubli de figures
majeures (Benny Carter, Woody Herman, Erroll Garner, Shelly Manne, Art Pepper, Bill Evans, Albert Ayler, Sun Ra, Anthony Braxton, Keith Jarrett...) et un déséquilibre gênant : les 40 dernières années traitées en un
épisode sur dix ; le free-jazz réduit à Ornette Coleman... le jazz contemporain quasi inexistant, l’absence du jazz hors les Etats-Unis etc. A la décharge de Marsalis : un travail de terrain dans la communauté
noire, dont on peut espérer qu’il restera quelque chose, si les jeunes musiciens formés à cette école trouvent, à la maturité, leur propre subjectivation.
la présente rééditionen DVD de cette série d'une vingtaine d'heures vaut naturellement pour ses sous-titres français. Laurent Sapir, de TSF Jazz, ne tarit pas d'éloges sur la série (ici). Philippe
Chevilley pour Les Échos regrette que les chaînes française n'aient jamais diffusé ce « génial documentaire en douze épisodes », Michel Contat pour Telerama n'y
regarde pas de trop près : « Qu'aucune chaîne de télévision française n'ait diffusé cette œuvre monumentale qui date de 2000 est une sorte de scandale culturel. Faut-il incriminer les décideurs qui jugent que le
jazz est trop « segmentant » pour le public ? Pourtant, cette série de douze épisodes admirablement réalisés par Ken Burns, l'un des grands documentaristes actuels, a toutes les qualités pédagogiques et visuelles pour rappeler
que le jazz n'a rien qui doive tenir à distance le grand public. Codirecteur artistique de cette série, Wynton Marsalis commente avec verve et passion l'histoire, les styles, les héros Louis Armstrong et Duke Ellington. On
s'étonne seulement que le dernier épisode couvre à lui seul les années 1961 à 2000 et que le jazz européen y tienne si peu de place.» Comme quoi l'esprit de Hugues Panassié n'est pas mort en 2014...
pour se faire une idée du problème des « experts » qui ont ainsi construit cette histoire du jazz édulcorée, voici une série d'articles critiques parus alors, en 2001, ou lors de rééditions en DVD en 2011
It Don’t Mean A Thing Joe Goldberg Revue 2001
Radical Rhythms: On Ken Burns' "Jazz" Kim D. Hunter juin 2001 Solidarity
Listening but not hearing: the Ken Burns version Chris Parker 2001
The missing Harmony Stuart Nicholson 2001
sur la scandaleuse omission, entre autres, de Bill Evans pour son génie autant que son influence sur les pianistes et au-delà à partir des années 60 : On Ken Burns' Jazz documentary on Bill Evans Jan Stevens 2001
sur le site Counterpunch The Aesthetic Crimes of Ken Burns, How Ken Burns Murdered Jazz 2001, by Jeffrey St.Clair, 2001, co-auteur de Killing Trayvons: An Anthology of American Violence
Ken Burns Jazz:The War of Episode 10 Keith David 2010 : « It only means that I have to be able to talk about all the musicians that Burns and Marsalis left out. (Hmm, maybe somebody
should do a documentary on that, called Jazz: All The Cats That Burns and Marsalis Forgot... »
un des textes les plus sévères : a Ken Burn's Jazz post Mortem 2011, Stu Vandenmark (le père du saxophoniste Ken Vandermark)
un texte de fond : Racialized Documentary Reception of Ken Burns’ Jazz Hector Amaya Southwestern University
un débat en 2001, The San Francisco Jazz Organization (SFJAZZ)
“Jazz and Race: Black, White and Beyond” Here is an excerpt of the symposium’s first event, held Fri. March 30, a panel
discussion featuring professor/author Dr. Harry Edwards (moderator), saxophonist Steve Coleman, professor/author Dr. Angela Davis, author Nat Hentoff, Blue Note records
president Bruce Lundvall and author Richard M. Sudhalter
.
22 décembre 2014
pour me contacter patlotchATfreePOINTfr
il faudrait que j'installe sur mon site un moyen de contact sans risque de spams...
2014 année Jazzitude
le site Jazzitude, qui par hasard avait adopté en 2004 le même nom que mon texte de 2002, a fermé ses portes en avril dernier. Depuis juin 2013 j'y avais ouvert 144 sujets dont certains très lus. Heureux que "la femme est l'avenir du jazz" ait atteint le plafond du compteur, bloqué à 9999 lectures depuis cet été
suivent une douzaine de sujets ouverts plus de 1000 fois : Sadao Watanabe 2655, la guitare jazz comme un piano 2649, Arrangement de jazz 2502, Jimmy Giuffre 2206, du jazz classique aux jazz moderne 1849 Martial Solal 1579 le trio piano/contrebasse/batterie 1529 Rhoda Scott 1277 Ed Bickert 1396 le free-jazz 1386 George Russell 1320 Scott 1277 Thelonious Monk 1183 Jazz modal késako ? 1128
les liens et images n'étant accessibles qu'aux inscrits, on peut les retrouver ici dans la rubrique JAZZ, et pour y entendre quelque chose le jazz pour les nuls
je me réjouis qu'arrive en tête Sadao Watanabe, mal connu ou méprisé en France, mes travaux sur la guitare comme un piano, l'arrangement de jazz et le trio moderne de piano, le guitariste sous-estimé Ed Bickert... et notre "trésor national" Martial Solal
salut et bonnes fêtes aux ancien.ne.s du forum
mais que faisait donc Martial Solal en 1968 ? voir ci-dessous
1968 année moderne
Martial Solal poursuit ses concerts en trio avec Gilbert 'Bibi' Rovère à la contrebasse et Charles BBellonzi à la batterie, il rencontre en duo le pianiste Hampton Hawes et enregistre un autre disque avec ce trio + sur une face deux sextettes, un à cordes et l'autre d'une instrumentation peu familière dans le jazz : flûte,
hautbois, clarinette, basson, cor, tuba. Sur l'autre face 5 sax et 4 flûtes
Sample
Electrode avec Michel Magne Poignée De Ciel 4:48
réédition en 2007 sur un CD présentant d'autres compositions de MM
.
"L'expérience minoritaire" Appel à contribution Tracé n°30 Fabula
Publié en 2008, La condition noire. Essai sur une minorité française a contribué à mettre la question minoritaire au cœur du débat intellectuel français. S’emparant de la catégorie de « minorité »
contre d’autres façons d’envisager l’histoire des populations noires françaises – à partir des notions d’identité ou de communauté, ou de la figure de l’immigré-e – Pap N’Diaye
fait le choix scientifique de coupler celle-ci avec la catégorie de « condition ». Celle-ci « désigne une situation sociale qui n’est ni celle d’une classe, d’un État, d’une caste ou d’une
communauté, mais d’une minorité, c’est-à-dire d’un groupe de personnes ayant en partage, nolens volens, l’expérience sociale d’être généralement considérées comme noires. La condition noire est
donc la description dans la durée de cette expérience sociale minoritaire » (N’Diaye, 2008, p. 29). Ainsi, à la suite de nombreux travaux sur la dimension incorporée de la colonisation chez les colonisé-e-s (Memmi,
1957, Fanon, 1971), Pap N’Diaye montre, à propos de l’histoire et de la situation présente des populations noires françaises, la nécessité de compléter la conception politico-juridique de la minorité d’une
conception expérientielle.
[...]
D’autres questions se posent dès lors : si les expériences minoritaires peuvent susciter des formes spécifiques d’expression et d’action politiques, impliquent-elles aussi une mise en question et une redéfinition
de l’ordre du politique lui-même, c’est-à-dire des critères distinguant le politique de ce qu’il n’est pas ? À partir de là, quelles perspectives politiques ouvrent la prise en charge effective des
expériences minoritaires dans leur caractère transformateur ? On peut penser par exemple à la manière dont la politisation et la théorisation des expériences minoritaires impliquées par la hiérarchisation raciale et sexuelle des
sociétés occidentales permet de qualifier les groupes majoritaires et leurs pratiques en terme de privilège blanc ou hétérosexuel (McIntosh, 1989; Kebabza, 2006; Rich, 2010). Ou encore à la façon dont Judith Butler (2005) analyse
la façon dont le sujet majoritaire américain et sa politique se fondent sur le déni nationaliste de la vulnérabilité comme de l’interdépendance des êtres humains, si bien qu’une politique d’opposition ne peut,
quant à elle, que se fonder sur l’expérience minoritaire de la vulnérabilité et de la souffrance individuelle et collective, dans le cadre d’une « démocratie sensible ». Suivant ces réflexions, on posera alors les
questions suivantes : quelles sont les politiques minoritaires contemporaines ? Sur quelles expériences minoritaires se fondent-elles ? Comment permettent-elles de penser le champ politique et les organisations sociales
contemporaines ?
ce thème et ces questions sont en relation avec le concept que j'ai proposé d'identité de lutte
dans abolir les classes / dépasser les identités de 'genre', 'race'... de militants et d'individus
.
'l'universel lave-t-il plus blanc ? "Races", racisme et système de privilèges' Horia Kebabza 2006, Infokiosque décembre 2014

- Qui sommes-nous ? Le groupe « Race et Genre »
- Un (anti)-racisme sans race est-il possible ?
- Globalisation et racialisation
- Les « whiteness studies » ou la construction de la blanchité
- L’invisibilité des « privilèges blancs »
- Un outil pour la singularité contre l’universel ?
- Présomptions et préjugés : les deux revers d’une même médaille
- Dire, ou ne pas dire ?
- L’impensé des privilèges et le concept d’intersectionnalité
Texte publié initialement dans la revue Les cahiers du CEDREF n°14, « (Ré)articulation des rapports sociaux de sexe, classe et "race" »
en relation
Briser le tabou du « privilège » pour lutter contre le racisme et le sexisme, Ségolène Roy Médiapart janvier 2014
L’autre versant du racisme : le privilège blanc, Ségolène Roy Médiapart mars 2014
« Invisibles ou parias » Filles et garçons des quartiers de relégation Horia Kebabza Cairn Info
L’objectif de cet article est d’explorer les modalités de reproduction des rapports sociaux de sexe dans les quartiers populaires.
Mais plus loin, les différents rapports de domination qui traversent les relations entre filles et garçons, les oppressions conjuguées de sexe, mais aussi de classe et de race*, sont autant d’éléments
explicatifs de comportements peu « lisibles ». Prendre en compte ces articulations devient un enjeu pour comprendre les impasses actuelles de notre société. Car si nous voulons aider des jeunes à rompre ces logiques, et promouvoir
un cercle vertueux de « désassignation » des genres, cela signifie sans aucun doute, rompre avec nos propres normes sexuées, et lutter contre le processus de mise à l’écart, social et racial, qui enferme les habitant(e)s des
quartiers populaires dans une altérité – chaque jour davantage – indépassable.
* L’idée de race, socialement construite, demeure un concept opératoire pour comprendre des rapports sociaux racialisés. C’est pourquoi « la notion de race doit être promue au rang
de production sociale analysable au même titre que les autres productions sociales » : C. Guillaumin, Sexe, race et pratique du pouvoir, l’idée de nature, Paris, Côté-Femmes, 1992.
dans critique du capital : des classes du genre et de la race, marxisme et intersectionnalité...
.
21 décembre 2014
un escalier à double révolution...
... j'en veux un pour Noël, histoire d'abolir en 2015 et les classes et le genre. L'escalier à double révolution est à la montée aux cieux ce que Théorie Communiste est à la double
contradiction révolutionnaire. Pour qui ne comprend pas l'« implication réciproque entre Capital et Prolétariat » (qu'ils vont ensemble au paradis et en enfer), rien ne vaut un dessin
Chapelle des Bourgmestres
quoi qu'il en soit en théorie, c'est en pratique un genre d'escalier qui fait classe. Mettant Wikipédia au service de la révolution, je lis et commente :
« L'escalier [...] a la particularité d'être constitué de deux escaliers en un » : la double contradiction...
« La contradiction entre le prolétariat et le capital suppose celle entre les hommes et les femmes, de même que celle-ci suppose la première, l’exploitation. Nous retrouvons notre
formule : quatre éléments, deux contradictions, une dynamique. Mais cette formule s’enrichit du fait qu’aucune des deux contradictions n’est telle sans l’existence conjointe de l’autre.
C’est du surtravail que viennent les hommes et les femmes, leur distinction donc leur contradiction ; c’est du même surtravail que viennent les classes et leur contradiction. L’existence du surtravail,
c’est l’existence de deux contradictions. Chacune a dans l’autre non seulement sa condition mais encore ce qui la fait être une contradiction, c’est-à-dire un procès remettant en cause ses propres
termes dans leur rapport. Cette existence conjointe qui fait de chacune une contradiction n’est pas une rencontre ou une somme mais existe pour chaque contradiction dans ses propres termes, dans son « langage
».» Tel Quel
« Les deux hélices sont imbriquées l'une dans l'autre sans jamais se croiser » : un seule différence, l'escalier est pratique, l'abolition est théorique
« En revanche un jeu d'ouverture permet de s'apercevoir de l'un à l'autre » : comme dans le courant communisateur, se regarder dans "l'angle mort"
« La raison d'être de ce « double escalier » est probablement d'éviter les engorgements notamment pour se rendre aux terrasses » : le "préviseur" a horreur du vide et des foules
« Ils ont inspiré l'escalier à double hélice du siège central du Crédit lyonnais inauguré en 1878... » : pour abolir l'argent, d'abord en avoir ?
communisation, esprit de l'escalier ?
Appel Toulouse
auto-injonction contradictoire contre autogestion
si « le communisme n'est pas un état de choses qu'il convient d'établir, un idéal... mais le mouvement réel qui abolit l'état actuel des choses » (Marx/Engels IA), appeler à un « cortège
révolutionnaire » (appel) et défiler avec une banderole proposant d'attendre ce qui est mouvement, c'est aussi fort que de vouloir des thunes, action revendicative par
excellence. L'un dans l'autre et dans le temps, on appelait ça réformisme attentiste. Autrement dit un escalier qu'on fait semblant de monter alors qu'on le descend, ou l'inverse si l'on préfère
montée et descente, Escher 1960 
vu que ce RCA n'a que cette action à son actif, pourquoi s'inquiéter (discussion dndf) que ce nouveau réseau invisible (en dehors de Toulouse et d'Internet) puisse être un repère d'activistes. Cela relève d'une plaisanterie au long cours : la pratique
théorique de la révolution comme abolition du genre et des classes...
camarades et camarades, en haut de l'escalier à double révolution, pas de terrasse, attention à la chute !

comme disait mon grand-père : « Marie, quand tu auras fini de monter des cendres, tu descendras mon thé »
en attendant le communisme, bon pied bon œil !

dans faut rigoler...
John McLaughlin, un guitariste qui ne vieillit pas ?
source photos et vidéos
4th Dimension John McLaughlin - electric guitar Gary Husband - keyboards Etienne M'Bappe - electric bass Ranjid Barot - drums
sélection
2014 Live in Finlandia Hall, Helsinki Nov 18 Extrait live 8:22
2014 Live in Belgrade Mother Tongue 22:09
2013 TD Jazz Festival 2013 Extrait live 7:50
2012 Live at 33. Leverkusener Jazztage Allemagne Full Concert 58mn25"
2011 Festival de San Sebastian, Espagne, Full Concert 2011 1h25mn
Autres Extraits CD
Official Website
2012 CD Live at Blue Note Tokyo.sound only Chick Corea p, John Mclaughlin g, Kenny Garrett sax, Christian McBride b, Brian Blade dms

2011 Concert live Five Peace Band! Chick Corea, John Mclaughlin, Brian Blade, Kenny Garrett, John Patitucci b
dans bribes de jazz
suppression de la table des images mise à jour
c'était une table interne au site présentant des vignettes des images et renvoyant aux pages contextuelles, accessible dans la colonne de gauche. Le site comporatnt plus de 5000 images, cette
fonctionnalité allourdissait par trop le téléchargement. Je l'ai donc supprimé. La recherche d'images sur mon site, ou de pages par les images, peut se faire par Google Images, à "Patlotch +..."
20 décembre
1968 année libre
une première sélection d'une douzaine d'enregistrements dits de "free-jazz"
avec John et Alice Coltrane, Pharoah Sanders, Roland Kirk, Albert Ayler, Michael Mantler, Albert Mangesdorff, Yusef Lateef, Gato Barbieri, Dollar Brand, Fred Van Hove, Sunny Murray, Marion Brown, Han Bennink, Alan
Shorter, Evan Parker, Willem Breuker, Michel Portal, Bernard Vitet, François Tusques...
tout un programme...
1968 année moderne et au-delà
mise à jour concernant les grands orchestres, Jean-Luc Ponty... et le passage du moderne entre passé et futur, entre musique, succès, et argent
aux obsèques de Jimi Hendrix
mise à jour avec les enregistrements en 1968 de Miles Davis, Herbie Hancock, Keith Jarret, Chick Corea, Andrew Hill, Joe Henderson...
un incontournable à tous points de vue Charlie Mingus 1968 film d'une heure
Mademoiselle Mabry avec Wayne Shorter, Chick Corea Dave Holland, Tony Williams
en prime Betty Mabry Davis Nasty Gal Full Album 1973
Shut off the Light 1975
19 décembre
1968 année moderne et au-delà
troisième volet de l'année 1968 en jazz (en construction)
la modernité est affaire de définition toute relative, de relation et de présence aux temps passés, présents... Pour autant que la chose puisse se cerner chronologiquement, on parle de Jazz moderne
comme de peinture moderne pour la période allant de la fin de la guerre (incluant le be-bop) jusqu'à la fin des années 50, avant l'arrivée du free-jazz, alors que les musiciens ayant inventés les formes dix ans avant sont
encore en pleine maturité : Monk, Gillespie, Kenny Clarke, Max Roach, Charles Mingus, Miles Davis, Gerry Mulligan, Sonny Rollins... Horace Silver, Art Blakey, Stan Getz, Dave Brubeck...
1) je commencerai donc par des enregistrements de musiciens de cette génération et d'ensembles qui en 1968 sonnent, déjà, 'comme avant' : le jazz moderne en sa définition
classique
-682.jpg)
2) je poursuivrai avec des musiciens plus jeunes apparus à la fin des 50' ou au début des 60', repérés par les aînés notamment Miles, Horace Silver ou Art Blakey, leurs groupes étant comme on dit des
"pépinières de talents", et qui bien souvent constitueront l'écurie du label Blue Note, qui fête cette année son 60ème anniversaire : nouveaux talents des années 60
la plupart sont marqués par un tournant majeur dans la conception de l'harmonie et de l'improvisation dont un jalon majeur et influent est le pianiste Bill Evans

3) parmi ceux-ci, bien vite, s'en détachent quelques-uns qui inventeront le jazz des 70' et parfois au-delà (je pense à Wayne Shorter), avec ce qui commence à imposer sa domination sans partage, au
point d'exclure de la scène la situation économique aidant les plus anciens, je veux parler de l'électricité et de l'électronique, pour les guitares et les basses, les pianos et autres claviers (Hancock, Corea, Jarreth...),
et même les violons, parfois les anches (Phil Woods) et cuivres (Don Ellis) : la jeunesse avant l'au-delà
-682.jpg)
pour la lisibilité et pour qui s'y intéresse plus particulièrement, je regrouperai quelques saxophonistes, quelques guitaristes, quelques batteurs et aussi de grands orchestres avec la
merveilleuse reprise vingt ans plus tard de l'explosif Big Band de Dizzy Gillespie en 1948 - et un regret pour l'effacement alors de plusieurs années de Gil Evans, qui n'aura pu comme souhaité enregistrer avec
Hendrix...
1968 année classique
de grandes figures du jazz "classique" sont encore présentes en 1968 (et bien au-delà) alors qu'ont disparu des maîtres du jazz moderne, Charlie Parker (en 1955), John Coltrane (en 1967)... Certains se mêlent au plus
jeunes avec bonheur. Coleman Hawkins le fera avec Parker comme avec Rollins, Cecil Taylor ou Don Cherry, et malheureusement pour cette année-là, je n'ai pas trouvé d'enregistrement en ligne alors qu'il tournait en
Allemagne avec Oscar Peterson. "L'inventeur du sax ténor" meurt le 19 mai 1969, ironie du sort car il n'avait jamais manqué de souffle, d'une pneumonie...
-682.jpg)
j'ai fait avec ce que j'ai trouvé, et c'est peu représentatif des anciens encore en activité. L'année 1968 est à peu près au milieu, entre les premiers jazz enregistrés et cette année 2014. Des musiciens actifs
avant-guerre pouvaient avoir moins de la cinquantaine
une réunion en haut-lieu pour préparer le 68 des travailleurs
il faudra se contenter de Louis Armstrong, Duke Ellington, Count Basie, Barney Bigard, Illinois Jacquet, Benny Goodman, Ella Fitzgerald et Benny Carter...
Excusez du peu
la suite dans 1968 année classique
18 décembre 2014
1968 année blues
présentation et premier volet de la série annoncée ci-dessous, avec le blues traditionnel, le 'Chicago Style', le piano blue &
boogie-woogie, les groupes britanniques... une sélection de 70 vidéos de musiques entendues en 1968
1968 année charnière, un avant un après… c'est un lieu commun et l'on pense généralement à Mai 1968 et aux événements
marquants du point de vue politique et social voir Mouvements sociaux de 1968 dans le monde à quoi il faut ajouter le tournant de la guerre du Vietnam avec l'offensive du Têt et
la montée des protestations, la famine au Biafia, les assassinats de Luther King et d'un deuxième Kennedy, la mort de Che Guevara...
du point de vue musical, c'est la montée des groupes de Rock blancs et de la Pop'Music. Si l'on consulte 1968 en musique chez Wikipédia, force est de constater, à quelques exceptions près (James Brown, Aretha Franklin, Marvin Gay, Otis Redding -mort en 1967- et Jimi hendrix pour
Electric Ladyland), la grosse absence du jazz et des musiques noires, blues, Rn'B, Funk et Soul Music…
concernant le jazz en 1968, Wikipedia signale une vingtaine d'albums
du point de vue de l'histoire du jazz et plus largement des musiques afro-américaines, les années 60 sont intéressantes, parce que sont encore en activité nombre de musiciens qui ont
fait cette histoire depuis ses origines, le blues traditionnel et le Chicago style électrique, le New-Orleans et ses avatars Dixieland d'après-guerre, le jazz dit 'classique' (Main Stream, Big Bands…), le be-bop et le jazz
dit 'moderne', alors que le Free-Jazz fait fureur depuis la fin des années 50, qui est aussi un retour aux sources et notamment au blues, que d'autres courants annoncent les hybridations avec le rock et l'électricité vers ce qu'on
a appelé 'jazz-Rock, 'Jazz-Fusion' et jusqu'au World' Jazz plus ou moins aseptisé, sans parler du jazz et des musiques improvisées en Europe, mais aussi en Asie, et naturellement des courants latins (Bossa Nova,
Afro-Cubain…), et du jazz africain à la suite des Indépendances
pour qui souhaite se faire une idée plus approfondie, se reporter à mes rubriques Histoires des jazz, ou à d'autres sources d'approche plus conventionnelle
il faut préciser que l'impact sur la musique des événements sociaux de 1968 n'est pas toujours immédiat [...]
je commencerai naturellement par le blues [...]

la suite dans 1968 année blues Rn'B Soul Funk etc.
.
1968 année jazz (blues, soul, funk, rock...) année révolution ? free feuilleton nouvelle rubrique dans Histoires des jazz
cadeau de Noël à mes lectrices et lecteurs, je me lance dans une recherche et mise au net pour répondre à une question :
qu'écoutait-on en 1968 sous le nom de jazz, ou qu'entendait-on du jazz les influences dans les musiques écoutées alors
par là je compte intéresser naturellement les amateurs de jazz et de musique, mais aussi interroger le rapport de cette année "révolutionnaire" à la musique qu'on écoutait alors, le jazz vivant en
tant que tel à travers la confrontation de styles et musiciens depuis ses origines jusqu'à ses devenirs annoncés (le 'jazz-rock,' la 'fusion', le 'world-jazz'...), son impact sur des musiques plus populaires, que ce soit depuis un
quinzaine d'années alors le rock blanc, la pop music, la variété, etc. etc.
Full Album
sera livré à l'appréciation brute à décoffrer en quoi le jazz de 1968 'reflète' le tournant des années 60 dans ses rapports au capitalisme, aux idéologies, et aux thématiques
aujourd'hui plus cernées de race et de genre relativement au rapport de classe
c'est un travail de recherche (Internet ouvre et limite la documentation gratuite) comparable à celui que j'ai fait pour la femme est l'avenir du jazz (Female Jazz Instrumentalists), à la différence qu'ici, je construirai le propos autrement. Ma démarche de
principe est, concernant toute musique, de l'écouter d'abord, avant de prétendre lui faire dire quoi que ce soit
par conséquent, j'entends que ce sujet présente un intérêt pour des amateurs de jazz, pour des mélomanes curieux, mais aussi des sociologues ou des esprits critiques ouverts à ce qu'une
époque porte dans tous domaines, y compris éloignés de préoccupations sociales telle qu'elles sont exprimées dans les luttes
montage 1968 (les Américains au Viet-nam...)
pour la simplicité de l'exposition autant que pour le plaisir de ceux qui vont à ce qu'ils aiment a priori, j'adopterai un classement à la fois historique et instrumental, selon les périodes du jazz
qui structurent son histoire (enregistrée), selon les maîtres du jazz ou leaders alors connus ou en passe d'inventer les jazz qui s'en suivront, selon les jazz nouveaux dans les années 60 (le free-jazz et autres), et pour
quelques-uns, selon l'instrument, puisque beaucoup s'intéressent à la musique par ses virtuoses, saxophonistes ou trompettistes, pianistes... Jazz Guirar Heros, qui ne tardent pas alors à devenir les vedettes de ce qui fut nommé
jazz'rock, fusion ou World-Music, dont deux figures ressortent à ctte époque : Miles Davis et Jimi Hendrix et leurs 'accompagnateurs', le reste gravitant autour de ces deux pôles, sur le plan spectaculaire
médiatico-commercial, l'underground alimentant ce succès à son insu, "free-jazz" bien compris comme de moins en moins libre...
reportage (bizarrement ?) muet les 'Blacks Américains' de l'autre côté du 'Mur'
mon ambition est que ceux qui ont vécu ce temps-là, aujourd'hui confrontés à ces musiques de leur jeunesse, et les plus jeunes qui imaginent ou fantasment "68", puissent en avoir une image, et
surtout un son, qui les invitent à réfléchir sur le rapport musique/social/spectacle (avec ou sans le concept situationniste de sociétéié marchande aliénante...). Plus modestement, je découvre dans cette recherche des musiques et
des musicien.ne.s que j'ignorais, et en ce temps-là, et encore aujourd'hui...
Full Album
finalement, il s'agit de recréer une ambiance d'époque par la musique aux environs du jazz/blues/RnB/Soul/Funk (qui n'a pas de centre), comme une madeleine de Proust pour les anciens, comme une
invitation aux plus jeunes à prendre les choses, le passé, le temps, à travers ce qui ne veut rien dire (la musique) mais qui paradoxalement en est une trace concrète, par l'enregistrement audio ou vidéo, musiques de
films...
le tout en morceaux
mise en bouche Stormy Weather live at Antibes Juan-les-Pains 1968, un des meilleurs témoignages de l'unité du jazz le plus 'commercial' et du blues le plus 'radical'
Vi Redd (vocal & alto sax) Count Basie Big Band
-682.jpg)
bonnes écoutes et joyeux Noël
bientôt 1968, une rubrique nouvelle de JAZZ
(à suivre) dans bribes de jazz
17 décembre
Sur le Black bloc Contretemps décembre 2014
traduction de On the Black Bloc Salar Mohandesi February 12, 2012 ViewPoint Magazine
Dans ce texte de février 2012, à l'occasion des débats du mouvement anticapitaliste qui ont suivi Occupy, Salar Mohandesi revient sur la place qu'a occupée dans ces débats le Black bloc. Aussi
souvent condamné qu'admiré, le Black bloc a été fétichisé de part et d'autre comme l'exemple type de groupe prônant l'action violente. L'auteur propose ici d'en retracer les origines au sein de l'autonomie italienne, du
mouvement squat en Allemagne, et de montrer les limites d'une tactique (l'autodéfense organisée des lieux d'occupation) érigée en stratégie unique.
on y trouve, quant à la période récente, une analyse sur la montée et la chute des Black blocs concomittantes, dans la première décennie du XXIème siècle, à celle de l'atermondialisme (démocratisme
radical), et qui recoupe les constats du courant communisateur
C'est vraiment avec l'éruption du mouvement altermondialiste, qui se développa de 1999 environ à 2003, que la tactique du Black bloc, alors totalement disjointe de l'idée même de centre
sociaux, commença à survivre de manière indépendante en se remodelant de façon à devenir autre chose qu'une simple tactique. La grande majorité de ceux qui formaient les rangs du Black bloc à Seattle n'avait aucun
souvenir proche des autonomes allemands du début des années 1980, séparés qu'ils étaient par un fossé générationnel assez net, et par conséquent n'avait pas d'autre choix que de se reconstruire une nouvelle identité.
La renaissance du Black bloc eut malgré tout un prix : la contradiction insurmontable entre son existence en tant que tactique et son existence en tant qu'identité. Même si la défaite du mouvement anti-guerre, le début des
années Bush, et le déclin de la gauche organisée forcèrent le Black bloc à disparaître plus ou moins en tant que tactique importante, cela renforça paradoxalement son identité, lui assurant ainsi une deuxième vie mystique
qui est aujourd'hui l'objet d'une résurrection et d'un fétichisme. [...]
Après des décennies de restructuration du capitalisme, il n'y plus aujourd'hui de squatteurs à défendre. Avec le démantèlement définitif de l'État-providence qui créait autrefois les conditions
dans lesquelles les mouvements autonomes purent apparaître, et la violente répression des centres sociaux qui subsistaient, les squatteurs qui à une époque formaient la base sociale du Black bloc ont disparu.
[...]

Séparé de ces fondements, le Back bloc a continué à vivre comme une sorte de tactique flottante. [...] Et le mouvement se retrouve à osciller entre deux idéologies complémentaires, deux stratégies
inconscientes, sous le nom de « diversité de tactiques ».
La première implique d'organiser des affrontements délibérés avec la police dans l'espoir de transformer en spectacle le mouvement pour le rendre absorbable par la gauche institutionnelle. Plus
proche de la formule que de la stratégie, elle s'applique de façon indifférenciée, sans grand souci du contexte spécifique, et rend paradoxalement la survie du mouvement dépendante de sa capacité à attirer l'attention de
l'État.
La seconde consiste à essayer , d'une manière forcée, de faire revivre les centres sociaux, autrefois à la base du black bloc. Isolée, dépourvue des centres sociaux qui au départ lui donnèrent
tout son sens, l'idéologie du blac block tente à présent de les créer de toutes pièces. Les conditions légales extraordinairement hostiles, et la puissance militaire écrasante de l'Etat, transforment l'appropriation
d'immeubles en cadre pour l'affrontement de rue. Et dans une certaine mesure, il est difficile de voir au-delà du geste performatif de reconstitution d'un espace social, qui semble être une fin en soi, plutôt que la
construction réelle d'un centre.
Dans le premier cas, par conséquent, nous avons une idéologie digne de la gauche institutionnelle actuelle. Dans le second, une idéologie communiste du passé. L'une a conduit certains des
éléments les plus radicaux, dynamiques et dévoués du mouvement vers le réformisme de façon involontaire ; l'autre a conduit ces éléments à exécuter les directives transmises depuis un passé qui n'existe plus.
dans la police et l'armée des États contre les populations (à défaut de rubriques plus adéquate)
.
du racisme et du capital en Italie
Paths of Racism, Flows of Labor: Nation-State Formation, Capitalism and the Metamorphosis of Racism in Italy Anna Curcio October 12, 2014 ViewPoint
Magazine
dans nationalismes, identités nationales, identitaires... sous les drapeaux la crise
.
Enragées dans la Révolution française
nombreuses sources et documents (« notamment sur les clubs de femmes ») sur le blogue historien de Claude Guillon
« La révolution française, maintenant. Je pense, avec bien d’autres (Kropotkine, Guérin, etc.) que c’est une matrice qui n’a pas produit tous ses effets. Elle est, malgré une
production historienne surabondante, encore trop mal connue et mal comprise. J’ai choisi de m’intéresser à la fraction qui me semble la plus radicale, et la moins étudiée aussi, celle des Enragé(e)s ; je marque
bien le « e » du féminin parce que plusieurs des figures les plus intéressantes sont des femmes et qu’elles posent en actes un certain nombre de problèmes auxquels nous nous heurtons encore aujourd’hui. Par
ailleurs, je pense que pour qui s’intéresse à la démocratie directe, l’étude de la Révolution française est indispensable.» entretien avec Claude Guillon, Libertalia 2009

dans féminisme et critique du genre / critique de classe
comment peut-on être communiste ? vs anarchiste ?
cette question me vient d'une part parce que j'imagine que le seul mot de communisme en page d'accueil de mon site suffit à en éloigner nombre de passant.e.s peu curieux d'aller
y voir de plus près. D'autre part, je vois que Claude Guillon annonce sur son nouveau « blogue généraliste, Lignes de force » la sortie en 2015 de « Comment peut-on être anarchiste ? »
pourquoi je fais dans mes interventions davantage référence au communisme qu'à l'anarchisme ou à l'anarchie ? Il est vrai que je tape souvent sur les anars même "de gauche", dans le sens où le principal défaut
des anarchistes, avec d'heureuses exceptions, c'est de s'en prendre davantage à l'État, à son ordre et à sa police, qu'au Capital qui les justifie. mais je ne m'en prends pas moins aux marxistes et communistes pour qui
l'État, ou le parti, sont en quelques sorte des médiations possibles d'une transition au communisme, sous le nom de socialisme ou autre
à vrai dire, pour moi, une fois dépassés les conceptions anciennes du communisme ou de l'anarchisme, les deux questions Comment peut-on être anarchiste ? et Comment peut-on être communiste ? n'en
sont qu'une seule et même
si je m'interroge sur le pourquoi de la différence que j'établis de fait en privilégiant communisme plutôt qu'anarchie, je n'en trouve les raisons que dans mon parcours politique puis critique, davantage passé
par des compagnonnages avec des organisations ou groupes se disant communistes plutôt qu'anarchistes
* Je constate par exemple que le courant communisateur, s'il se réfère plutôt au communisme en ce qu'il pose d'abord le Capital puis l'Etat comme lui étant nécessaire, a cherché à se faire connaître
plutôt par le milieu "anarchiste de gauche" (les activistes autonomes se considèreent plus héritiers des anarchistes que des communistes en général, ce dont témoignent leurs attaques privilégiées contre la police et
le grand cas qu'ils font des émeutes en général, sans trop regarder ce qu'elles mettent en cause, pourvu que ce soit la police). On le comprend aisément dans la mesure où des organisations qui se nomment encore
communistes, bien au-delà du PCF dans la mouvance démocratique radicale, et sans parler des syndicats, ne sont pas sans être souvent du côté de la police dans le cas d'affrontements violents : dans la période récente, on
l'a vérifié en Grèce, en France, en Afrique du Sud...
on me dira qu'il existe depuis longtemps des anarcho-communistes ou des communistes libertaires *, alors pourquoi pas simplement m'inscrire dans ces courants ? Ma réponse tient
à ce qu'ils sont aujourd'hui; les groupes qui s'en réclament s'inscrivent dans une continuité historique remontant à Kropotkine et Malatesta, avec les restes d'idéologie programmatiste et partisane qui
les animent. Du point de vue théorique comme politique, du point de vue de l'activité, cela rend impossible que je m'y reconnaisse
* « Le « communisme libertaire » est proclamé pour la première fois à la Fédération italienne de l'AIT (anti-autoritaire de St-Imier créée en 1872) au congrès de Florence de 1876 par Costa, Errico Malatesta,
Carlo Cafiero et Covelli4. Ce positionnement est pris en opposition au collectivisme qui est la position officielle de l'AIT anti-autoritaire (avec l'influence de Bakounine) de cette époque.» Wikipédia anarcho-communisme
« Toute société qui aura rompu avec la propriété privée sera forcée, selon nous, de s'organiser en communisme anarchiste. L'anarchie mène au communisme, et le
communisme à l'anarchie, l'un et l’autre n'étant que l'expression de la tendance prédominante des sociétés modernes, la recherche de l'égalité.» Kropotkine, La Conquête du Pain (1892)
1903 texte intégral
« Je déteste le communisme, parce qu'il est la négation de la liberté et que je ne puis concevoir rien d'humain sans liberté.» Michel
Bakounine
un argument pour préférer communisme à anarchisme et surtout à libertaire, c'est qu'à part les dynosaures en quête d'un parti de masse et
d'avant-garde, communiste est moins qu'anarchiste ou libertaire sujet à la tendance qu'ont ces deux-là à recouvrir n'importe quoi de droite à gauche et du milieu, puisqu'être contre l'autorité vous vaut toujours une
belle considération. L'autorité renvoie à des dominations, plus qu'à l'exploitation capitaliste, et combien vous diront : je suis anarchiste plus que communiste parce que ce terme ne renvoie pour eux qu'à une
privation de liberté, mais surtout parce que l'antagonisme de classes, ils s'en moquent comme de leur première chemise (blanche à col ouvert). Gilles Dauvé le dit bien concernant l'autonomie dans le
paragraphe horizontalité du texte Le militant au XXIème siècle
cela étant j'ai mis beaucoup d'anarchisme dans mon communisme, et d'autres l'inverse, et franchement je ne vois pas pourquoi opposer ces rapprochements ni comment faire
autrement. Quand au nom, il n'importe que pour qui les mots sont plus importants que les choses, les idées que les actes, et je ne peux rien pour ceux qui sont incapables de dépasser ce stade. Je constate simplement que les deux
mots, communisme et anarchisme, sont toujours bons à créer des identités militantes et sectaires, ces poisons dans l'eau du bain de l'émancipation humaine
dans les communismes comme combats : une exploration des voies de la révolution en relation abolir les classes / dépasser les identités de 'genre', 'race'... de militants et d'individus
.
1968 année free
« Parfois, j'ai envie de vivre dans mille ans, quand toutes ces histoires de races, de Blancs, de Noirs, n'auront plus de sens » Stan Getz
dans ma sélection de moments forts de la carrière de Mimi Lorenzini, récemment disparu, j'ai oublié un trésor, enregistré fin juin 1968 dans les studios MPS en Forêt Noire
Sample réédition CD 2008
Barney Wilen : saxophones soprano, ténor, Joachim Kühn : piano, orgue, Aldo Romano ou Wolfgang Paap : batterie, Mimi : guitare électrique, Gunter Lenz: contrebasse, guitare basse électrique
Que jouent-ils donc dans ce studio allemand? Des classiques de l'époque : superbes reprises de " The fool on the hill " des Beatles et de deux standards de la Soul Music " Why do You keep me hanging on? " et
" Respect " d'Otis Redding. Il y a aussi une étonnante version d'un standard du Jazz moderne " Lonely woman " d'Ornette Coleman. Comme la mode est au psychédélisme, Joachim Kühn largue les amarres dans son hommage à "
Dear prof Leary " apôtre de la non violence et de la consommation de substances illicites et mortelles. Quant à Barney Wilen et Mimi Lorenzini, en vrais Français, ils jouent " Dur Dur Dur " , composition bien nommée tant
le saxophone et la guitare vous mordent.
Bref, du Free Jazz, à la Soul Music, en passant par la Pop et le psychédélisme, Barney Wilen cherche dans plusieurs directions sans savoir laquelle choisir. Il trouvera
sa voie en quittant l'Europe aux anciens parapets pour l'Afrique, terre mère du Blues, sa vraie musique. Avec " Moshi ", Barney Wilen, un Blanc, créera de la Great Black Music , comme à l'inverse, Herbie Hancock, un Noir,
commença sa carrière à 11 ans en jouant Mozart au piano sur scène avec le Chicago Symphony Orchestra. " Parfois, j'ai envie de vivre dans mille ans, quand toutes ces histoires de races, de Blancs, de Noirs, n'auront plus de
sens " (Stan Getz). source
sur Youtube ou autres vidéos, un seul extrait significatif
la guitare qu'on voit jouée par Mimi Lorenzini sur la photo (assis à gauche) est une Jacobacci à double découpe florentine (pans coupés pointus facilitant au mieux la
montée dans les aigus et le passage du pouce derrière le manche)
témoignage d'un luthier
« Barney Willen - je travaille avec Mimi sur un projet... Mimi est le guitariste de TRIANGLE..."
« - Mais bien sûr, avec François Jeanneau...je vous ai vu au "Golf"...Bon, je vais installer les pédales..."
Pendant que je relie les câbles, Mimi a extirpé de son étui une guitare extraordinaire... C'est une "demi-caisse", en fait presque "trois quarts de caisse" d'une forme très similaire au modèle "Barney Kessel" de Gibson - à
l'époque c'est le chanteur "Trini Lopez" qui l'utilise et elle est très visible sur les pochettes de ses disques... mais celle ci est d'une essence de bois magnifique : un érable ondé clair non teinté, seulement verni... Je
suis fasciné et lui demande à la voir de près... Sur la tête, je lis le nom du fabricant "Jacobacci" - celui-là même qui fabriquait les fameuses "Royal" et autres "Ohio" des années soixante, que l'on trouvait entre les mains de
personnes aussi diverses que " Johnny", les " Chaussettes Noires", ou encore Sacha Distel... et j'en passe...»
Gibson Barney Kessel 1966 Gibson Trini Lopez 1967 source
dans bribes de jazz
16 décembre
jamais deux sans trois ?
oui, je sais, c'est facile... mais je ne voulais pas être le dernier
Le petit frère de George W. Bush rêve de la Maison-Blanche Le Figaro 16 décembre Autres infos
il y a des dynasties, comme ça... Prenez les Kennedy... Et qui assassinerait un Bush ? Ah la la théorie du complot, quand tu nous tiens...
mais justement, tenez vous bien, ce Bush-là, le 'Jeb' (un nom facile à gerber), c'est un intellectuel ! Un grand lecteur qui, selon le New-York Times « a toujours une liste de 25 livres
en attente sur son kindle et écrit régulièrement à ses auteurs préférés ». Je suis curieux de voir la liste...
quoi qu'il en soit, et sera, une chose est sûre, il n'est pas plus (ni moins) communiste qu'Obama

et comme tout se finit en chanson, pourquoi pas celle-ci : l'eau à la bouche ? toujours meilleur que le pétrole... à la Bush, non ?
dans faut rigoler...
.
un texte encourageant
"through the struggle" part ii
i find it interesting how relentless scrutiny is reserved for young radicals (often not white & not men) whose politics are new or not yet fully formed.
meanwhile those of us who bloviated in cliques of mostly white men and ineffectually organised for a decade are allowed constant passes for our tiny ideological mistakes, and let’s face it, our massive ones too because our
mistakes have no consequences. we had the right intentions, it was great exposure *shit-eating grin*, etc.
today any inadequacies or contradictions in someone’s politics can render them a “middle-class SJW” who exists only in a nebula of nothingess + internet “identity politics”. this is
defining feature of them as a person. e.g. black feminists who critique popular media/culture are told by marxists/white male anarchists that working class people have bigger problems, so get a REAL praxis you SJWs! like them with
their cushy jobs in media or academia.
but where do you think kids learn racism/sexism/homophobia from? it isn’t just their parents or peers. subtle discriminations which you may not be aware form part of larger societal stratifications, some may have direct
consequences for my income and some may not. if we’re anarchists or communists (and therefore anti-racist and pro-feminist by the fact of our ideology) why are the ones that don’t affect my income insignificant? why is
class so one dimensional to you, that black working class people are just overlapping forms of consumption with twitter accounts? why is gendered oppression so irrelevant to you that the failure of the labour movement (both
historically and in present forms) to organise for the emancipation of half the working class is less significant than the fact that they are vocal about it? i think you’re the one who is irrelevant here, not me.
one purpose of this narrative is to pretend that “liberals” can’t teach us anything about injustices that we have no direct experience of. “liberal” can be anyone who didn’t
identify themselves as a marxist or anarchist since the day they were born. the un-mourned consequence of this is to further alienate people from “the real movement” and continue the dominance of cliques of white men.
and then, without any irony, they wonder why “the real movement” is mostly white and mostly male. the problem isn’t just structural, the problem you personally. it’s your fault; you did this.
am i an “SJW” simply for saying this? was i an “SJW” on the picket line? will i ever get any practical solidarity from you? do i deserve it? of course, i already know the answers to these
questions and that’s the problem.
we are keen to use examples of successful anti-racism (civil rights and de-segregationist movements) and feminist organising (mujeres libres) as examples of autonomous working class organisation in our traditions.
we take ownership of them but when people are inspired by these groups to organise today, they are often dismissed as middle-class or denounced for dividing the movement. as they were by male comrades and white marxists at the
time, with a very patronising image of the working class. history is literally full of communist/leftist groups/parties betraying their black and women members and dropping liberation poiltics at the first opportunity for the sake
of unity in the movement or to fulfil a more “important” agenda. the lesson is that we can’t rely on the solidarity of those who don’t experience our oppression. but we do need it and it is right to identify
ourselves as comrades in good faith.
the most militant workers i have come across during my time attempting to organise in my workplace were mostly black women. none of them are communists/marxists or anarchists to any degree. when we attempt to
organise against racism i don’t think patronising statements like “through the struggle we will be united” would be helpful. we are constantly informed that our solidarity with white workers will serve as the most
effective anti-racist education. why don’t white workers ever offer their solidarity first without us asking for it? i make no apologies for having utilised authoritarian workplace bureaucracies to stop incidents of racist
abuse and discrimination happening because they were immediately effective, and i don’t care if this is inconsistent with my politics. i speak only for myself, when i say i’m tired of waiting for the struggle to unite
us.
.
RIP Mimi Lorenzini ou la fidélité
Le guitariste Mimi Lorenzini s’est éteint à l’âge de 65 ans L'Est Éclair 14 décembre
Disparition - Ancien guitariste de Claude François, de France Gall et de Jacques Dutronc, figure emblématique du groupe Triangle, Mimi Lorenzini s’en est allé pour toujours.
F. Jeanneau (Sax/Keyb/Cht) Mimi Lorenzini (Guit/Cht) J.P. Prevotat (Batt) Papillon (bass/Cht)

Viens avec nous 1972 (pas ma tasse de thé ni hier ni aujourd'hui...)
tout sur le groupe Triangle
1972 « Viens avec nous » l’album de groupe, pochette double avec une photo en triptique.(L’album ressortira avec une pochette simple & tronquée qui n’a plus aucun intérêt
!(Turpitude des maisons de disque). Superbe idée, les quatre membres représentant la trilogie Armée, Justice terrestre ou divine et enfin dans leur propre rôle le peuple. Les chansons sont toutes aussi inspirées et c’est
renforcé de musicien tel Jean-Michel Jarre, Georges Locatelli, Henri Texier ou Aldo Romano, François Cahen, pour la plupart issu du jazz, et qui étonnamment ont su conserver un esprit « POP » à l’enregistrement,
PAPILLON tenant encore bien la barre.
Triangle Les Brumes De Chatou Youtube François Jeanneau à la flûte...
avec Ann Ballester Question de temps
1994 1999
Opus pour un autre temps spectacle Musique/Poésie. vidéo 30mn. Poèmes de Mahmoud Darwich, musique et conception Mimi Lorenzini. Captation du concert donné le 28 mars 2008 au Théâtre de
la Madeleine à Troyes. Françoise Toullec (piano), Norbert Lucarain (batterie et percussions), Louis-Michel Marion (contrebasse), Magali Imbert (flûtes à bec), Steve Potts et Vincent Daoud (saxophones), Mimi Lorenzini
(guitares et composition), Jean Marie Puissant chef de choeur, les élèves de l'Ecole Nationale de Musique de Troyes.
Gala pour Gaza jazz sur des poèmes de Mahmoud Darwich g p et récitant
Voodoo Chile de Jimi Hendrix guitare et poésie
dans bribes de jazz
15 décembre
dépasser l'homme ou abolir le capital ?
à chacun son homme nouveau, voilà le programme du transhumanisme
malheureusement, cette utopie concrète est plus avancée que la perspective d'une révolution communiste

Intelligence artificielle, transhumanisme : la technique ne doit pas remplacer la médecine L'Obs' 10 décembre
Transhumanisme: un corps pièces et main d'oeuvre Libération 7 décembre
Les recherches sur les NBIC, c’est-à-dire les nanotechnologies, les biotechnologies, l’intelligence artificielle - informatique ou robotique - et les sciences cognitives,
mobilisent d’éminents spécialistes à travers la planète. Et ces derniers entrevoient désormais des avancées révolutionnaires pour régénérer nos cellules, réparer nos organes, cartographier et modéliser notre cerveau,
séquencer, voire modifier, notre ADN, gagner la lutte contre le cancer, prévenir les maladies neurodégénératives et vivre en bonne santé plus longtemps.
Seulement voilà, «les NBIC vont créer une énorme disruption dans le domaine de la santé, notamment dans le diagnostic, avec l’explosion du big data. Le risque, c’est un transfert
du pouvoir du corps médical vers les Gafa [Google, Apple, Facebook et Amazon, ndlr]», s’alarme le Dr Alexandre
Google, justement, a investi des millions de dollars dans des sociétés spécialisées en intelligence artificielle, en robotique, biologie moléculaire et séquençage ADN. Les créateurs du
tentaculaire moteur de recherche, Larry Page et Sergey Brin, s’entourent chaque jour un peu plus de cerveaux des biotechs, transfuges d’Apple, Microsoft ou eBay pour faire aboutir les recherches vers de nouvelles
technologies dans la santé. L’an dernier, Google a lancé Calico, créé au cœur du mystérieux laboratoire «Google X». Objectif : «Relever le défi du vieillissement et des maladies associées», augmenter
l’espérance de vie de vingt ans d’ici 2035… pour finalement «tuer la mort» comme a titré un peu vite Time Magazine. La direction du labo a été confiée au docteur en biochimie et génétique Arthur Levinson,
membre du conseil d’administration d’Apple, et ex-patron de Genentech, société spécialiste en génétique modifiée. [...]
Entouré de neuroscientifiques, le milliardaire russe Dmitry Itskov y croit pourtant dur comme fer : il finance le projet Avatar 2045, où le cerveau, d’abord artificiel, se
dématérialiserait progressivement jusqu’à n’être plus qu’un hologramme… Une idée reprise par le réalisateur américain Wally Pfister, dans le film Transcendance. Il y dépeint le drame du post-humain
affrontant l’homme, artisan de son autodestruction. «Je crains le jour où la technologie dépassera l’homme…» Albert Einstein avait semble-t-il pressenti l’avènement de ce retournement métaphysique dans
l’histoire de l’humanité.
Un courant de pensée en augmentation / Techno-religion / Le mythe de l’humain augmenté?
un polar en relation, Dans le ventre des mères Marin Ledun 2008. Je le signale parce que lu sans déplaisir et découvrant à travers cette
fiction une manière de critique du transhumanisme, qui m'a conduit à cette chronique
en sus des manipulations génétiques au cœur de l'ouvrage, « des rapports homme/femme et surtout père/fille particulièrement gratinés »

car 'naturellement', la reproduction de ces hommes nouveaux pour un monde meilleur passent par des femmes elles-mêmes biotechnologiquement mutées... Tout un programme, qui ne bouleverse
pas l'essence du capitalisme, puisqu'on peut l'interpréter comme une simple modification des prolétaires et des autres en face
l'homme nouveau étant à géométrie variable idéologique, il ne fait pas de doute qu'on peut dépasser l'homme à condition d'abolir le capitalisme
au-delà de la transformation des individus pour la communauté humaine qu'appelle le communisme, on peut annoncer en ce sens un troisième courant, « le communisme transhumaniste »
(le label est de moi mais ce n'est qu'une prévision dans l'angle mort, à la manière du mot d'ordre pré-écolo « Mettre les villes à la campagne, l'air y est plus pur », attribué à Alphonse Allais, alors que l'idée
court dès le milieu du 19ème siècle)
j'ai trouvé sa formulation sur le Forum Unité Communiste « on peut être communiste et transhumaniste à la fois. Sceptique au début, je me suis documenté sur le sujet et j'ai été, en
tant que technophile averti, très intéressé par ce mouvement [...] Aussi, je pense que le communiste a tout a gagner en rajoutant dans son programme des idées qui révolutionneront le monde scientifique, cela lui permettrait
d'avoir l'air plus neuf et par conséquent d'intéresser plus de monde »
à quand une brochure sur ce post-humanisme communiste ? Il suffirait pourtant de mettre à jour un classique du marxisme : Léon Trotsky Littérature et Révolution
1924
« L’homme s’efforcera de maitriser d’abord les processus semi-conscients, puis les processus inconscients de son organisme.[…] L’homo sapiens,
maintenant figé, se traitera lui-même comme objet des méthodes les plus complexes de la sélection artificielle et des exercices psychologiques. Le genre humain n’aura pas cessé de ramper à quatre pattes devant Dieu, le
Tsar et le Capital pour se soumettre ensuite humblement aux lois obscures de l’hérédité et d’une sélection sexuelle aveugle. […] Par là, il se haussera à un niveau plus élevé et créera un type biologique
et social supérieur, un surhomme, si vous voulez. […]L’homme deviendra incommensurablement plus fort, plus sage et plus subtil; son corps deviendra plus harmonieux, ses mouvements mieux rythmés, sa voix plus
mélodieuse. Les formes de la vie deviendront dynamiquement belles. L’homme moyen s’élèvera à la hauteur d’un Aristote, d’un Goethe, d’un Marx. Et sur cette crête, de nouveaux pics
s’élèveront ». Dans le rétro : Robocop humilié par Léon Trotski La bioéthique de demain 2011

"De l'homme réparé à l'homme augmenté il n'y a qu'un pas" dit la légende. Il n'y a plus qu'à le franchir sans se tirer une balle dans le pied... un geste ultra gauche !
en attendant, on peut se rabattre sur un incontournable de 1931, qui n'a pas pris une ride (sic)

si ça continue, va me falloir ouvrir une rubrique faut pas rigoler... En attendant rien trouvé de mieux pour cette nouvelle horreur que le moment présent du capitalisme, documents, éléments critiques...
.
critique de la critique de la valeur et du livre collectif

la critique radicale de la valeur et ses limites Éric Martin et Maxime Ouellet (dir.) La tyrannie de la valeur. Débats pour le renouvellement de la théorie critique, Ecosociété, septembre
2014
Conclusion : La critique de la valeur peut permettre de renouveler la pensée critique. Des réflexions nouvelles sortent des analyses simplistes des altermondialistes et autres
anarcho-gauchistes. Le capitalisme ne se réduit pas à un simple système économique qu’il est possible d’aménager, d’encadrer ou d’autogérer. La logique marchande colonise tous les aspects de la vie et
traverse l’ensemble des relations humaines.
En revanche, la critique de la valeur se limite trop à une insurrection de salon mondain pour pouvoir influencer les luttes sociales. Les théoriciens de la valeur appartiennent à une petite
bourgeoisie intellectuelle. Ils occultent alors toute analyse de classe. Ils souhaitent obtenir une petite reconnaissance au près des universitaires gauchistes, syndicalistes et altermondialistes : la petite bourgeoisie
intellectuelle qui dirige partis et syndicats de l’extrême gauche du capital. Ils multiplient les colloques, les conférences et les débats.
Mais la confrontation théorique ne peut pas se cantonner au petit milieu intellectuel. C’est dans les mouvements de lutte que l’intervention théorique et pratique peut permettre de
véritablement changer la société. Dans les mouvements sociaux, il existe toujours une lutte dans la lutte entre ceux qui veulent aménager le capital et ceux déterminés à le détruire.
quel intérêt de « renouveler la pensée critique » pour aboutir à une impasse théorique et pratique ?
intéressant en soi que ce courant théorique ne passe pas comme une lettre à la poste (la poste d'avant...)
cette polémique n'est pas inutile puisque ces derniers jours, palim-psao, le site diffusant la Critique de
la valeur, repasse un extrait du « Manifeste contre le travail » du groupe Krisis, paru en Allemagne en 1999 et traduit en français en 2002 : Le mouvement ouvrier : un mouvement pour le travail
« La lutte des classes est terminée parce que la société de travail l’est elle aussi. A mesure que le système dépérit, les classes se révèlent les catégories socio-fonctionnelles
d’un système fétichiste commun. »
comme l'écrit Gilles Dauvé dans La Boulangère et le théoricien (sur la théorie de la forme-valeur) : « Faire du fétichisme la cible centrale, c’est dissocier rapports
sociaux et rapports de production. Le mot « social » semble élargir et approfondir l’analyse alors qu’il en dilue le fondement : il n’y a plus d’effet-cause, seulement une totalité
auto-(re)produite.»
à boire et à manger toutefois dans cette critique diffusée par Zones Subversives, et pas mal d'approximations ou de confuions (notamment le passage épinglant Théorie
Communiste dont on saisit mal ce qu'il vient faire ici, ses thèses s'opposant à la Critique de la valeur). Le péché essentiel de la Critique de la valeur serait son origine mondaine occultant la
lutte de classes. Vrai, mais si celle-ci est occultée, comment la Critique de la valeur peut-elle être pertinente contre « les altermondialistes et autres anarcho-gauchistes » ? Le problème n'est pas tant
« l'origine petite bourgeoise intellectuelle » de ces théoriciens, que le lien entre leurs thèses et l'occultation de la lutte des classes qui en résulte logiquement, avec son incapacité à produire
(théoriquement) un dépassement du capitalisme
ce lien est établit par Bruno Astarian dans L'abolition de la valeur (feuilleton) Hic Salta 2012-2014
« Le rapport entre prolétariat et capital est un affrontement perpétuel. Il prend des formes différentes selon qu’on envisage le cours quotidien de la lutte des classes, où la
présupposition réciproque des classes est reproduite, ou le soulèvement insurrectionnel où cette présupposition réciproque tourne à l’affrontement pur. Dans les deux cas, la contradiction se situe entre le prolétariat et
le capital. La valeur n’est pas un des pôles de la contradiction qui reproduit les classes. La loi que le prolétariat doit abolir, ce n’est pas la loi de la valeur, mais la loi du capital. Ce faisant, il dépassera
la valeur dans le même mouvement. Dans son combat insurrectionnel contre le capital, le prolétariat donne aux éléments qu’il arrache à la propriété capitaliste la forme sociale de la non-valeur. Elle correspond au degré
de liberté et de conscience que l’activité sociale insurrectionnelle gagne par rapport au cours quotidien de la reproduction capitaliste, fût-il conflictuel. C’est sur ce gain de liberté et de conscience que repose
la possibilité du dépassement communiste. L’insurrection l’obtient en luttant contre le capital, contre la séparation et l’isolement funeste des sans-réserves, et non pas contre la domination abstraite de la
valeur. » Chapitre 8 Valeur et lutte des classes avril 2014
voir aussi le petit texte de Gilles Dauvé La Boulangère et le théoricien (sur la théorie de la forme-valeur) mai 2014 DDT21
Voir la source de la valeur dans la production, c’est situer la contradiction essentielle dans le rapport travail salarié/capital, avec tout ce que cela implique de rapport entre
classes: on est face à l’inévitable problème d’une lutte de classes susceptible de produire autre chose qu’elle-même. Problème jamais encore résolu à ce jour par les prolétaires, et avec lequel la théorie
communiste se débat depuis bientôt deux siècles, mais l’histoire n’est pas terminée.
La TFV [théorie de la forme-valeur] esquive la difficulté. L’énigme du prolétariat (cette classe qui n’en est pas une…) est résolue si l’on situe l’origine
de la valeur dans la circulation, dans l’échange : le problème est dilué dans un ensemble de contradictions résumées par les concepts d’aliénation, de dépossession et de fétichisme, réalités qui concernent à peu
près tout le monde.
De la critique fort juste de la vision de la lutte entre bourgeois et prolétaire où il suffirait de libérer le second du premier, la TFV en vient à nier la réalité de classe. De la
compréhension de l’impersonnalité du rapport social (bourgeois et ouvrier n’étant que des fonctions du capital), elle aboutit à une dépersonnalisation qui déréalise la réalité : transformer la société serait
l’œuvre de tous ceux aujourd’hui soumis à la valeur, c’est-à-dire l’ensemble des victimes du capitalisme (les fameux 99 %).
Qui plus est, si le capital fonctionne en automate et que son automatisme englobe tout et tous, si le seul vrai sujet c’est la valeur, à cette hauteur d’abstraction, la force
susceptible de le renverser (encore un mot excessif : dépasser suffit) est elle aussi automatique. Le changement, c’est vous et moi, et c’est inévitable.
à lire aussi l'éditorial du n°17 de Zones subversives avec de bonnes remarques
Visages masqués, vitrines brisées, tags plus ou moins marrants et même émeutes groupusculaires sous le regard amusé des badauds : c’est le retour des "totos". Le mouvement autonome regroupe
tous ceux qui veulent lutter en dehors des partis et des syndicats, dans un éclectisme joyeux. Sur fond de come-back fracassant du Comité invisible, la mort de Remi Fraisse a permis le retour des
insurrectionnalistes. Mais, au-delà du folklore sympathique, les blacks blocs restent à la remorque des organisations déliquescentes du mouvement social. Pendant la mode de l’altermondialisme, les émeutiers se
contentaient de faire quelques dégâts dérisoires derrière le cortège d’ATTAC pour demander une taxation de la finance. Désormais, les « antifas » sucent la roue de la CONEX, une bureaucratie qui défend la démocratie
bourgeoise contre le Front National. Les anarchistes et autres « autonomes » restent enfermés dans une optique unitaire du Front commun. Mais il n’y a plus rien à attendre de cette social-démocratie
agonisante.
Quand ils tentent d’impulser leurs propres mouvements, les insurrectionalistes se contentent toujours d’un entre-soi anarcho-gauchiste. Les manifs
contre les violences policières expriment souvent un repli identitaire. « Nous sommes anarchistes et fiers de l’être. L’Etat tremble déjà devant notre vengeance implacable » : voilà le principal discours
politique proposé. Le slogan « Flics, porcs, assassins » résume cette idéologie. Les policiers tuent parce qu’ils sont méchants. En plus, à l’image des bureaucraties syndicales, les insurrectionnalistes se
contentent de journées d’actions et de manifs sans lendemain. Mais un discours plus critique s’est également développé. Des tracts attaquent la violence de classe qui permet de perpétuer la domination des
exploiteurs sur les exploités, notamment dans les quartiers populaires.
Heureusement, des analyses de classe parviennent à émerger sur les décombres du mouvement autonome. S’organiser en dehors des partis et syndicats ne doit pas consolider le petit
confort de l’entre soi militant, mais peut permettre de rencontrer de nouvelles personnes pour développer des pratiques de lutte. La crise économique et les politique d’austérité exigent une auto-défense de
classe qui ne peut plus se contenter de discours grandiloquents. Des initiatives parviennent à éclore [...]
mais là encore, on retrouve cette idée de principal défaut dans un « théoricisme opaque...»
Des courants intellectuels s’appuient sur la pensée vivante de Marx pour renouveler la critique sociale. Cornélius Castoriadis s’appuie sur les conseils ouvriers pour penser
l’émancipation. Mais il s’enferme ensuite dans une logorrhée trop déconnectée des luttes. La critique de la valeur subit la même dérive marxologique. Malgré des réflexions qui se distinguent du crétinisme de la
gauche du capital, ce courant intellectuel se réfugie dans un théoricisme opaque sans la moindre influence.
ce n'est pas « l'opacité » qui pose problème ni même ici le théoricisme, c'est le fond de cette théorie. Faudrait-il souhaiter que moins opaque, il ait une
influence, comme si la question était d'une bonne théorie à la portée de ceux qui luttent pour qu'ils se donnent de bonnes pratiques ? Bof...
dans le théorisme, maladie sénile du communisme
de l'exploitation capitaliste
la première violence capitaliste est l'exploitation au travail. C'est ce que nous rappelle les études sur lesquelles reposent la future loi sur le compte
pénibilité dans le cadre de la réforme des retraites
Pénibilité au travail : les jeunes et les ouvriers les plus concernés La Tribune 15 décembre
Dans le détail, ce sont les ouvriers qui sont le plus notablement exposés. Ils sont 70% à être confrontés à au moins un facteur de pénibilité, contre seulement 12% des cadres et
professions intellectuelles supérieures. Mais les employés du commerce et des services sont également largement concernés (8%).
Sans surprise, la première catégorie de facteurs de pénibilité, les "contraintes physiques marquées", concerne 43% des ouvriers, notamment les moins qualifiés qui sont particulièrement exposés
à la manutention manuelle de charges ou à des postures pénibles au moins 10 heures par semaine. 26% des salariés du commerce sont également confrontés à ce facteur.
Par ailleurs, 48% des ouvriers sont exposés à un environnement physique agressif : produits chimiques, travail en températures extrêmes, bruit nocif, etc. A noter que 16% des employés du
commerce sont confrontés à des agents chimiques dangereux, un taux qui monte à 36% pour les agents de services hospitaliers et à... 54% pour les coiffeurs et les esthéticiens.
Quant aux formes de travail atypiques (nuit, en équipes alternantes, répétitif, etc.), elles touchent 34% des ouvriers qualifiés et 25% des ouvriers non qualifiés et des employés du commerce.
S'agissant plus spécifiquement du travail de nuit, 10% des ouvriers qualifiés y sont astreints et 6% des ouvriers non qualifiés et des employés du commerce.
L’espérance de vie s’accroît, les inégalités sociales face à la mort demeurent dossier INSEE
Espérance de vie à 35 ans par sexe pour les cadres et les ouvriers
autres graphiques
la classe ouvrière existe, la preuve, elle est plus mortelle que les autres...

... surtout sur les chantiers de la Coupe du monde... du plus grand nombre d'ouvriers morts
Chut. 1200 ouvriers sont déjà morts sur les chantiers du Qatar 360News 12 juin 2014
1,4 million de travailleurs presque réduits en esclavage / Dans 90% des cas, les passeports des ouvriers sont confisqués / Visite pour les journalistes, pas pour les syndicalistes / Alliance entre le
BTP français et des investisseurs qataris / Des promesses et des chartes, mais toujours pas de droits / Fifa, exposition universelle et musée du Louvre : tous avec les émirats !
100 ouvriers népalais arrêtés au Qatar, bientôt déportés : leur crime, avoir osé faire grève sur les chantiers ! Le Grand Soir 14
décembre
Le Qatar, comme on le sait tous, a racheté le Paris-Saint-Germain en 2011 pour en faire sa vitrine en France. Le PSG a marqué 370 buts en quatre ans, pendant que 1 400 ouvriers
immigrés mouraient sur les chantiers des stades. Cela fait 1 but au Parc pour 4 ouvriers morts à Doha.

Après les stades du Qatar, les musées d’Abu Dhabi : les esclaves des rêves de grandeur culturelle des Emirats Arabes Unis Atlantico 25août
Le Qatar compte 1,4 million de travailleurs étrangers en majorité népalais, indiens et philippins alors que le pays compte 2 millions d'habitants. De même que dans les Émirats Arabes Unis, les
travailleurs étrangers sont soumis à des pratiques esclavagistes, totalement soumis au pouvoir de leurs employeurs qui contrôlent totalement leurs salaires, leurs conditions d'emploi, ont le pouvoir d'attribuer des permis de
résidence (ne pas en avoir peut conduire en prison), peuvent refuser au travailleur un changement d'emploi, leur ont confisqué leur passeport ou leur refusent un visa de sortie du territoire (ce qui les condamne
à rester contre leur gré dans le pays ou à le fuir dans des conditions d'extrême précarité et de dangerosité au péril de leur vie ). Le kafala oblige tout travailleur à avoir un parrain qatari, le plus souvent son employeur
, qui aura droit "de vie ou de mort sociale " sur lui puisqu'il décidera s'il peut changer d'emploi ou bien encore quitter l'émirat.
[Dans le monde] 21 millions de personnes seraient soumises aujourd'hui à des conditions de vie et de travail qui s'apparentent à de l'esclavage (OIT,Global Estimate of Forced Labour 2012: Results and
Methodology, 1er juin 2012).

sur l'invisibilité ouvrière évoquée le 9 décembre
Les ouvriers, ces travailleurs invisibles des temps modernes L'Humanité 24 février
extrait « Personne ne rêve de bosser à l’usine aujourd’hui », racontent souvent les ouvriers d’aujourd’hui. Et pour cause, si jusque dans les années 1980, devenir ouvrier
pouvait être synonyme de promotion sociale, ce n’est plus le cas maintenant. « Même si être ouvrier aujourd’hui ne signifie plus forcément l’être toute sa vie, c’est souvent synonyme d’échec ou
de déclassement. Notre grande angoisse, c’est de devenir ouvrier », développe David Hamelin, historien à l’université de Poitiers. « La première fois que je suis rentré à l’usine, habillé d’un bleu,
ce marqueur d’identité ouvrière était considéré comme un avantage social, raconte Nicolas Hatzfeld, historien. Ce n’est plus vrai. » Auteur d’une enquête sur les ouvriers des ateliers de maintenance de la
RATP, Martin Thibault raconte : « Les jeunes qui sont entrés dans ces ateliers pensaient avoir échappé au pire, ne pas porter de bleu, la tenue du père, pour mettre à distance cette condition. Ils imaginaient entrer dans
l’aristocratie ouvrière. La réalité est tout autre. Ils découvrent un travail sale et difficile. Les jeunes disent d’ailleurs leurs difficultés à porter les stigmates de la saleté. Ils racontent le temps
qu’ils passent à se laver les mains en fin de journée pour ne pas porter les traces de l’ouvrier qu’ils sont. »
Et demain « Je crains que les ouvriers ne soient soumis à une prolétarisation brutale de leur existence », avoue Henri Eckert [...]
Selon le baromètre de la diversité à la télévision publié par le Conseil supérieur de l’audiovisuel en juillet 2011, les ouvriers, qui sont 12% de la population, ne représentent que
2% des personnes vues à la télévision, toutes catégories de programmes confondus. Alors que les cadres supérieurs, qui ne constituent que 5% de la population, représentent
79%…
Ce sont surtout les «bastions ouvriers», comme le charbonnage, la sidérurgie, le textile qui ont progressivement disparu. Au cours des années 1980, les seuls emplois ouvriers créés le sont dans
les PME.
Un employé ou un ouvrier non qualifié a, en moyenne, un niveau de vie inférieur de 24?% à celui de l’ensemble des salariés.
dans le moment présent du capitalisme, documents, éléments critiques...
.
14 décembre 2014
plan d'accès Capital/Communisme classes/genre/races
ce plan évolue structurellement au fur et à mesure de mes positions critiques, depuis une douzaine d'années. Chantier permanent, vaguement chronoloqiue avec reprise et mise à jour de thèmes antérieurs, en spirale.
L'idée n'est pas d'un manichéisme capitalisme/communisme = mauvais/bon, mais de l'implication réciproque de leur mouvement historique et présent. Les rubriques correspondent à ma démarche initiatique, et diffèrent en
ceci des catégories pseudo-logiques adoptées généralement par les blogs radicaux, dont la fixité positiviste reproduit le plus souvent celles de l'idéologie dominante ou la mode en vigueur sur Internet, avec liens
obligés...
ici le classement est en lui-même critique des catégories idéologiques habituelles, critique des blogs entretenant les confusions. L'absence de liens signifie qu'aucun de me satisfait si ce n'est comme
source signalée le cas échéant, contre la mode des références aux copains des copains qui brouille toute compréhension. Le but n'est pas la propagande idéologique mais de poser les bonnes
questions
le Père Noël est-il marxiste ?
du der des der puisqu'il n'en reste qu'un : la mystification du Père Noël capitaliste
Jean-Louis Roche apporte ses réponses "maximalistes" aux questions que tout prolétaire se pose sans avoir jamais oser... le
Père Noël est-il chinois ? le Père Noël est-il cheminot ? le Père Noël est-il allemand ? le Père Noël est-il islamiste ? le Père Noël est-il ministre ? Sarkozy est-il le futur Père Noël ? le Père Noël est-il syndicaliste
?
du lourd qui sait se faire léger, préférable (c'est Noël) à l'inverse, souvent plus juste mais imbitable et de toute façon pas plus fréquentable. Amen

dans faut rigoler...
.
police du capital, contre les ZAD et les "surexploités (immigrés et leurs enfants)"
avec Mathieu Rigouste, "chercheur militant" ...
Mathieu Rigouste fait partie d'une génération de "chercheurs militants" qui se sont fait connaître après les heures de gloire de l'altermondialisme démocratique et radical, et qui me paraissent
moins sous l'emprise de cette idéologie. Si cela n'en fait pas des théoriciens communistes, leurs travaux sont néanmoins précieux pour saisir le moment présent du capitalisme
il se définit lui-même comme quelqu'un qui « prend part aux luttes populaires contre les systèmes de domination et d’oppression. » Il ajoute que, selon lui, «
l’investigation n’est pertinente que si elle est menée, au service des luttes et à travers elles »
Mathieu Rigouste : « La mort de Rémi Fraisse n’est pas une bavure, c’est un meurtre d’Etat » Médiapart entretien 30 octobre
Mathieu Rigouste, militant, chercheur en sciences sociales, travaille à disloquer les mécanismes de domination. Dans La Domination policière (2013), il avance que "la violence policière est
rationnellement produite et régulée par l'Etat". Selon lui, les zadistes du Testet sont face à une "contre-insurrection policière", qui peut dériver en "guerre de basse intensité". Il distille une lecture iconoclaste des
événements qui ont conduit à la mort de Rémi Fraisse. Entretien.
Il faut replacer le meurtre de Rémi dans une histoire longue où la police apparaît très clairement pour ce qu’elle est : un appareil d’Etat chargé de maintenir l’ordre
économique, politique et social (capitaliste, raciste et patriarcal) par l’usage de la violence.
la police assassine régulièrement, sa violence est systémique, systématique et portée par des structures politiques, économiques et sociales. La police distribue la férocité des classes
dominantes.
Comme tous les crimes policiers dans les quartiers, le meurtre de Rémi n’est pas une « bavure », pas un dysfonctionnement, mais bien le produit de mécaniques instituées, de formations
rationnelles, de tactiques et de stratégies légitimées et justifiées du haut de l’appareil d’Etat jusque dans les gestes des exécutants policiers, c’est un meurtre d’Etat, prémédité par la mise en
oeuvre des structures qui l’ont rendu possible, un assassinat.
Face aux ZAD et à leurs formes de reterritorialisations des luttes urbaines et rurales,, les polices occidentales expérimentent aussi de nouveaux dispositifs de contre-insurrection hybrides et
modulables, c’est-à-dire où la dimension militaro-policière du quadrillage, de l’enfermement et de la provocation est centrée sur un théâtre d’opération rural et forestier mais est aussi capable de passer
rapidement voire simultanément en mode « Azur » (action en zone urbaine). Capable de passer instantanément du « maintien de l’ordre » au « contrôle des foules », de la répression policière à la guerre de basse
intensité.
Au Testet comme dans les quartiers populaires, la police est chargée de soumettre tout ce qui résiste à l’expansion du système impérialiste. Elle doit balayer tout ce qui gène le mouvement
de conquêtes ainsi que les programmes de déplacements et de dépossession des territoires et de leurs habitant.e.s, que le capitalisme met en oeuvre pour se restructurer.

A propos de "La domination policière" de Mathieu Rigouste 2012 Contretemps autre lecture
un grand intérêt des travaux de Mathieu Rigouste, en même temps qu'il s'intéresse aux ZAD, est le lien qu'il établit entre les évolutions de la police comme instrument de la
"domination" capitaliste et des "surexploités - les immigrés et leurs enfants" dans le prolongement post-colonial du colonialisme. Ce lien est naturellement celui que font à partir de leur expérience les "racisé.e.s" quand
ils/elles se mêlent de lutter en tant que tels...
« La domination des surexploités est l’un des piliers de la police » Le Grand Soir 20 août 2013
De la même manière que la société capitaliste fonctionne à plusieurs vitesses, il y a différents types de polices, qui contrôlent différentes strates de la
population. La strate surexploitée – les immigrés et leurs enfants – fait l’objet d’un contrôle particulier. La domination de ces surexploités est l’un des piliers de la police. Ainsi,
le contrôle au faciès n’est pas une dérive, c’est une pratique ancienne et structurelle, un dispositif central. Depuis le début du XXe?siècle, un système de ségrégation et de contrôle se déploie
pour encadrer la main-d’œuvre issue des colonies que le capitalisme industriel concentre aux abords de ses grands centres d’accumulation de profit
L’un des principaux changements, c’est que les BAC sont des unités « ?proactives? », régies par la notion de productivité. « Proactives
» : c’est-à-dire qu’elles sont capables de créer leur propre marché. Et elles sont très créatives dans ce domaine. Défier les jeunes du regard est l’exemple typique du système proactif. C’est une
technique qui est censée permettre de révéler le « ?crime caché dans la population? ». Si quelqu’un fuit ou s’esquive quand le policier le fixe, c’est qu’il a quelque chose à se reprocher. Mais, en
réalité, cette attitude provoque la rébellion et offre de nouvelles possibilités d’intervention là où il n’en existait pas. On a parfois tendance à considérer qu’il s’agit d’attitudes de
policiers particulièrement zélés, racistes ou frustrés, or il s’agit bien d’une technique d’État, une mécanique de police socioraciste et systémique
Sécurité privée - Ce secteur est accolé aux forces de police classique. C’est ce que l’on appelle la « ?coproduction de sécurité? ».
L’histoire des BAC est indissociable de celle des marchés de la coercition et de la sécurisation. Le Flash-Ball, arme de guerre israélienne, a ainsi envahi les banlieues aussi parce que l’armement sublétal, qui
permet de frapper quotidiennement en réduisant le risque de tuer, constitue un grand marché économique. Pour le Flash-Ball comme pour le Taser, de grandes campagnes de lobbying accompagnent la dotation des policiers en
nouvelles armes. Le contrôle social est devenu un marché lucratif

L'ennemi intérieur / La généalogie coloniale et militaire de l'ordre sécuritaire dans la France contemporaine Cultures et conflits 2008 texte
intégral
La question postcoloniale. Repenser la subversion intérieure dans le contexte de la dissuasion
La dissuasion contre la subversion
Concevoir le désordre mondial, premiers retours sur la subversion
Régénérer la subversion après la disparition de la menace soviétique
La menace migratoire. Une perspective de défense globale
Penser les menaces dans le cadre de la défense globale
La construction du « problème de l’immigration »
L’ethnicisation des menaces
L’ennemi transversal. Construire la sécurité internationale
L’immigration comme menace transversale
Vigipirate, sécuriser le territoire
Construire la sécurité internationale face à un adversaire en commun
Les héritages contre-subversifs du modèle sécuritaire
dans la police et l'armée des États contre les populations
.
ZAD, un nouveau cycle global de mobilisations « translocales » ? une analyse intéressante
Des ZAD, mais pour quoi faire ? Le Monde 14 décembre
Spécialiste des mouvements altermondialistes, Nicolas Haeringer analyse les « zones à défendre » de Notre-Dame-des-Landes, Sivens et Roybon
extraits
Je comprends qu’on souhaite labelliser les mouvements émergents car c’est un enjeu de compréhension. Mais il faut résister au maximum à cette tentation pour au moins deux raisons :
la première, c’est qu’en essayant de coller un label sur les zadistes, on adopte très vite le jargon des autorités et de la police // la seconde c’est qu’on renonce ainsi à saisir tout ce qui se
joue de nouveau dans ces mobilisations, dans des pratiques et des expérimentations dont le propre est précisément de faire évoluer les identités hors des catégories existantes. // Ce ne sont pas seulement des
revendications environnementales. Les mobilisations se jouent aussi autour de revendications liées à la démocratie.
deux hypothèses. La première est que dans la période actuelle, l’enjeu des luttes est devenu le territoire. / La seconde est que, de Notre-Dame-des-Landes à Sivens, ce
qui se joue désormais, ce sont des résistances à l’« extractivisme » — les activités d’extraction de grands volumes de ressources naturelles, qu’elles soient agraires, pétrolières ou
forestières. Le front de l’extractivisme était jusqu’à présent principalement situé dans les pays du Sud. Il se déplace désormais vers les pays du Nord, qu’il s’agisse des sables
bitumineux de l’Alberta, des gaz de schistes, de la promotion du tourisme de masse (par la construction d’aéroports ou de parcs de loisirs) ou encore du soutien aux projets d’agriculture industrielle (à Sivens
comme avec la ferme des Mille Vaches). Ce qui se joue dans les ZAD est donc double : la résistance à l’extractivisme et l’invention ou la préfiguration d’autres modes de vie, d’un futur
décarboné.
on peut observer des dynamiques similaires en Angleterre, en Allemagne, en Amérique du Nord. Il y a par ailleurs une histoire déjà ancienne de ces mobilisations (on peut
penser aux mouvements anti-barrages en Inde, par exemple). En ce sens, on peut considérer qu’il s’agit d’un cycle global de mobilisations
On peut toutefois identifier quelques changements par rapport à la manière dont s’est construit le cycle précédent. Il y a dix ou quinze ans, les mobilisations altermondialistes
étaient très largement transnationales (autour de sommets et de contre-sommets internationaux par exemple). Les luttes dont nous parlons sont beaucoup plus ancrées dans un territoire. Elles sont locales, sans
toutefois que leurs acteurs renoncent à la solidarité et à l’échange entre enjeux, entre occupations, etc. Ce qui se joue c’est donc peut-être une nouvelle forme de construction des solidarités, qui
ne seraient plus « transnationales », mais « translocales »
Leur indépendance et leur volonté de ne pas être récupérés sont au cœur même de leur pratique. Et c’est précisément ce qui fait peur aux élus : les zadistes leur
“échappent”. Les autorités ont besoin de faire entrer dans des cases : soit ce sont des associations avec des porte-parole avec qui on peut discuter, soit ce sont des jeunes non organisés, donc
dangereux

Zone A Défendre
Site des occupant·e·s de la ZAD, territoire prévu pour la construction du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
La ZAD, c’est pour les aménageurs la Zone d’Aménagement Différé ; pour nous une Zone À Défendre : un bout de campagne à quelques kilomètres de Nantes (Bretagne) qui devrait, pour les
décideurs, laisser place à un aéroport international.
Leur projet est de construire une plate-forme économique « Grand Ouest » d’envergure internationale allant de Nantes à Saint-Nazaire, qui ne formeraient plus qu’une seule et grande
métropole. La réalisation de cette plate-forme demande de maîtriser tant le ciel, la mer, que la terre à travers le remplacement de l’actuel aéroport de Nantes par un nouveau à Notre-Dame-des-Landes, mais aussi
l’agrandissement du port de Saint-Nazaire, la construction de nouvelles routes et autoroutes…
Nos désirs, en venant habiter sur l’emplacement prévu de l’aéroport, sont multiples : habiter sur un territoire en lutte, ce qui permet d’être proches des personnes qui s’y
opposent depuis 40 ans et de pouvoir agir en temps de travaux ; profiter d’espaces laissés à l’abandon pour apprendre à vivre ensemble, à cultiver la terre, à être plus autonomes vis à vis du système
capitaliste.
Ce site recueille des voix du mouvement d’occupation. Des voix plutôt que la voix : nous sommes une multitudes de groupes et d’individus avec des idées communes mais aussi beaucoup de
différences.
ZAD… chez Claude Guillon, Lignes de Force son nouveau "blogue généraliste"
dans le plancher de terre : écologie radicale, luttes paysannes, environnement, paysannerie, ZAD...
.
classe-genre-race : quand Jacques Wajnsztejn saute à pieds joints sur le rapport de classe
« Dans le triptyque classe-genre-race, tout fonctionne comme si le marxisme avait oublié des choses et qu’il faille procéder à une mise au point de rattrapage… alors que cet oubli
n’en est pas un mais correspondait à la domination sans partage du RNE et du travail au sein des rapports sociaux avec l’englobement des autres dimensions qui en résultait. Ce n’est plus le cas aujourd’hui
et il faut donc reconnaître que l’englobement classiste ne fonctionnant plus, le reste des différenciations et des antagonismes s’en trouve libéré » Recension sans privilège blog de Temps critiques 13 décembre
je me promets de lire Rapports à la nature, sexe, genre et capitalisme de Jacques Wajnsztejn, dont Marie-Claire Calmus tire cet extrait, parce que c'est un peu court pour en déduire une
critique. Une remarque néanmoins s'impose
passer de « l’englobement des autres dimensions » dans le rapport de classe, qui « résultait » du marxisme traditionnel, à « reconnaître que l’englobement
classiste ne [fonctionne] plus », peut certes signifier que « le reste des différenciations et des antagonismes s’en trouve libéré », sans pour autant invalider des « englobements » réciproques qui
appellent d'autres modèles logiques et topologiques que les contradictions binaires de la dialectique supposée marxiste (dont Marx ne s'embarrassait pas pour la dépasser)
* Théorie communiste s'est essayé à une dialectique genre-classe de ce type, qui a au moins le mérite d'exister. Vu l'histoire de ce groupe et de ses thèses, cela peut apparaître
comme le rattrapage d'un oubli par le marxisme, mais si cela pêche ce n'est pas pour bricolage, c'est par son approche structuralo-dialectique propre et naturellement pour ce qui en a résulté avec SIC et
qui est à venir d'autres tentatives, ou tentations (ex récent du Réseau Communiste Antigestionnaire). L'utilisation militante qui est faite du couple classe-genre n'est pas (qu')une incompréhension de la théorie.
C'est son produit logique dont Théorie Communiste est pleinement responsable par ses contradictions propres
ce qui importe, c'est de voir comment le rapport de classe essentiel au capitalisme est encore à l'œuvre sous les contradictions/antagonisme/oppositions (ici peu importe) de genre et
de 'race', et réciproquement. Et c'est ce que ne peut faire Jacques Wajnsztejn (Temps critiques), puisqu'il a purement et simplement évacué la contradiction de classe pour la remplacer par la
notion de « tension individu-communauté ». Resterait à voir comment il analyse cette tension dans les rapports de genre ou de 'races' (cette dernière catégorie n'est pas mise à l'étude par Temps critiques plus que par
Théorie Communiste), au-delà de les réduire à des idéologies à critiquer (ce que me semble faire son livre), et comment cette tension est susceptible de conduire à la communauté humaine, dès lors que la
notion même de dépassement semble remise en cause par Temps critiques (cf discussions sur son blog)
accessoirement, cette critique du « tryptique classe-genre-race » ne concerne pas mes considérations, précisément parce que je ne cherche pas à rattraper le marxisme d'un
oubli. Je pars à l'inverse de cette libération (si on veut mais à condition d'ignorer l'histoire) des différenciations et antagonismes de genre et de 'races', pour voir comment,
loin d'effacer les rapport de classes, elle l'exprime ici ou là depuis une identité de lutte particulière, sans extériorité au rapport de classe
ce travail ne peut se faire qu'à la condition de ne pas réduire aux théories féministes ou décoloniales ce qu'ont été et sont les luttes concrètes des femmes et des racisée.e.s.
Encore une fois, il faut sortir de l'idée que les polémiques entre théories, dans le champ séparé hérité de la tradition philosophique, seraient un élément déterminant les/des luttes réelles, comme l'exprimait
Althusser et aujourd'hui encore la plupart des théoriciens (cf le théorisme, maladie sénile du communisme)
dans critique du capital : des classes du genre et de la race, marxisme et intersectionnalité...
.
communisme, luttes et théories, ajout concernant les concepts d'écart et de conjoncture de Théorie
Communiste
les questions de genre et de 'races' ne se posent pas en extériorité à la contradiction de classe, mais c'est de l'intérieur de celles-là que se manifeste et
surgira l'appartenance de classe comme contrainte extérieure. Autrement dit, les écarts (TC), limites et dynamiques sont à chercher non seulement dans les luttes explicites
du rapport d'exploitation (SIC 1, luttes désespérées de la classe ouvrière), mais aussi dans les luttes d'opprimé.e.s/dominé.e.s au nom du genre ou de la race. On ne peut le faire en projetant sur le présent la
conjoncture produisant l'unité du prolétariat dans le moment de la communisation
c'est pourquoi les camarades se réclamant du communisme, qui voudraient anticiper cette unité, le plus souvent de l'extérieur en activistes, en associant dans leurs slogans genre et classe ou
hypothétiquement classe et 'races', voire les trois (d'hypothétiques luttes intersectionnelles référées à une théorie unitaire), ne feraient que reproduire le fantasme d'une convergence des
dominations telle qu'on la trouve dans le démocratisme radical et l'altermondialisme, vouloir l'unité du prolétariat ici et maintenant
du point de vue théorique, nous n'avons pas à chercher ou promouvoir ce type de luttes idéales et proprement utopiques, pas plus qu'à créer des réseaux pour des actions sur cette base. De la même façon
qu'il n'y a pas à attendre un dépassement du capital d'une contradiction externe au rapport de classe, les combats communistes, que ce soit sur le plan des idées ou dans l'action, sont intérieurs aux luttes telles
qu'elles sont y compris quand elles apparaissent sous telle identité de lutte
par contre, nous ne pouvons manquer de voir dans quelles luttes ces questions apparaissent d'emblée entrelacées
.
avec Pap Ndiaye, pionnier des 'Black Studies' en France
« Quel effet ça fait d'être un problème ? » W.E.B. Du Bois
'Pap Ndiaye est un historien français né le 25 octobre 1965 à Antony. Agrégé normalien (ancien élève de l'École normale supérieure de Saint-Cloud), maître de conférences à l'École des hautes
études en sciences sociales (EHESS), membre du Centre d'études nord-américaines et du comité de rédaction de la revue L'Histoire, il est spécialiste des États-Unis, où il étudie de 1991 à 1996. Membre du Cercle d'action pour
la promotion de la diversité en France (Capdiv, association membre du Cran); il est le frère de l'écrivaine Marie Ndiaye.'
Noir sur le tard Libération février 2007
[avant son départ aux Etats-Unis en 1991] « J'étais on ne peut plus républicain universaliste. J'étais pris dans ce modèle de l'invisibilité. Il n'y a pas, aux Etats-Unis, ce modèle de citoyen
abstrait qui commande de faire fi de ses particularités individuelles. »
2008 Folio 2009
Exploits des sportifs de haut niveau, émeutes en banlieue, lutte contre le racisme et les discriminations, mouvement associatif : depuis une dizaine d'années, les Noirs vivant en France
métropolitaine sont apparus si visiblement sur la scène publique nationale qu'on peut parler aujourd'hui d'une " question noire " française. Plusieurs livres d'actualité ont relayé ces enjeux, mais jusqu'à présent, ils
n'étaient pas encore étayés par des travaux de réflexion qui permettraient de les expliquer avec savoir et méthode. C'est à ce travail fondateur de black studies à la française que Pap Ndiaye s'est consacré. Comment définir les
Noirs de France ? L'auteur démontre brillamment que la " condition noire " désigne une situation sociale qui n'est celle ni d'une classe, d'une caste ou d'une communauté, mais d'une minorité, c'est-à-dire d'un groupe de
personnes ayant en partage l'expérience sociale d'être généralement considérées comme noires. Cet essai dense et limpide décrit et analyse l'expérience de ces hommes et de ces femmes du XVIIIe siècle à nos jours ; le
passé et le présent d'une minorité française.
Pap Ndiaye - la condition noire notes de lectures Catherine Coquery-Vidrovitch Cahiers d'Études africaines 2011 texte intégral
Être noir en France n’implique en effet pas une communauté, car toutes les nuances sociales, culturelles, politiques, économiques, religieuses, et j’en passe,
s’y retrouvent ; la couleur n’est que le plus petit dénominateur commun qui relie entre eux les membres de ce groupe social, et pourtant cela a compté, et cela continue de jouer un rôle important. On appréciera
tout particulièrement les pages qui s’interrogent sur « l’invisibilité » paradoxale des Noirs dans les sciences sociales françaises jusqu’à une période récente (pp. 62-69), alors que se
dire noir n’est pas faire du « communautarisme », comme l’ont entonné naguère les médias.
notes de lecture Coralie Perez Un livre inaugural. C'est ainsi que se présente l'ouvrage, ni académique ni militant, fort dense mais très clairement écrit et construit, de Pap
Ndiaye. L'auteur est maître de conférences à l'Ecole des hautes études en sciences sociales de Paris (EHESS). Constatant le hiatus entre la visibilité croissante de la "question noire" dans l'espace public national et
l'invisibilité de la recherche universitaire sur ladite question, il entend ouvrir la voie à des "black studies" à la française, un champ d'études nouveau mobilisant différentes sciences sociales, notamment l'histoire et
la sociologie. Pour lui, "parler des Noirs est (…) référer à une catégorie imaginée, à des personnes dont l'apparence est d'être noires, et non point à des personnes dont l'essence serait d'être noires". L'auteur
se garde donc de toute démarche essentialiste. De préférence à une communauté noire, il préfère la notion de "minorité noire" en cela qu'elle "délimite minimalement un groupe en fonction du critère de l'expérience
sociale partagée selon le marqueur social négatif de la peau noire, sans impliquer l'existence de lien culturels communs ou d'une reconnaissance institutionnelle. (…) Ce lien n'est pas
nécessairement fondateur d'une identité racialisée", mais il reconnaît le sort partagé d'être considéré comme Noir, quelle que soit, par ailleurs, la diversité subtile des identités choisies.
[...]
Pap Ndiaye et la condition noire en France 2010 vidéo 2h06
Le paradoxe minoritaire 2013 vidéo 6mn
Ferguson, le symbole d’une classe moyenne afro-américaine face au racisme La Croix 21 août 2014
On a affaire à un crime raciste. Le problème de la pauvreté n’est pas une question centrale à Ferguson comme elle peut l’être dans d’autres communautés afro-américaines.
Ferguson n’est pas un ghetto, c’est une ville de classes moyennes inférieures, avec des pavillons, des parcs et des infrastructures scolaires.
On est très loin de ce qui a pu arriver dans le passé aux États-Unis. À Ferguson, les manifestants sont véhéments, mais ce n’est en rien comparable aux émeutes de Los Angeles en 1992. Souvenez-vous que dans cette ville
californienne des quartiers entiers ont été dévastés, par des milliers de personnes qui se battaient contre leurs voisins.
À Ferguson, c’est plutôt un face-à-face très tendu entre une police surarmée, aux moyens presque militaires, et des manifestants, simplement habitants de la ville. Le terme d’« émeutes » se révèle impropre
pour décrire la situation. Ce n’est pas comme si chaque soir la ville était à feu et à sang.
Si les autres cas d’Afro-américains tués par les forces de l’ordre font moins de bruit, c’est parce que l’on considère que leurs morts ont eu lieu dans des circonstances légitimes, comme des vols avec
arme ou des violences. Or, dans cette affaire, Michael Brown n’était absolument pas menaçant. C’était un jeune de 18 ans, scolarisé, non armé.
La gauche et la "question noire" - Entretien avec Pap Ndiaye Contretemps
Vous évoquez l’imbrication de la question sociale et de la question raciale. Comment articulez-vous ces deux questions ? Les discriminations raciales jouent-elles comme un redoublement de la
domination sociale ?
La question de la discrimination raciale est souvent trop prestement rabattue sur la domination de classe. On dit : "un bourgeois noir du 16e vit mieux qu’un prolo blanc
d’Hénin Beaumont". La discrimination raciale est vue comme une « fausse conscience », selon la formule d’Engels, qui masque la réalité des rapports de classe. Les sciences sociales françaises ont longtemps été
réductionnistes de ce point de vue. Certes, l'analyse des situations sociales ne saurait méconnaître les positions de classe mais elles ne peuvent s'y dissoudre entièrement non plus. Les rapports sociaux
de sexe et ethno-raciaux sont des rapports de domination marqués par la classe mais qui ont aussi des logiques propres. L’émergence de la question des femmes dans les années 1970 a été difficile à
accepter dans les champs universitaire et politique. Aujourd’hui, il faut prendre au sérieux les rapports de domination ethno-raciale en France. [suivent des remarques sur l'histoire de l'immigration et une
critique de la sociologie, de Bourdieu...]
de 1865 à nos jours Une histoire des travailleurs noirs en France audio 1h
Aux Etats-Unis, la ségrégation est souvent plus forte que dans les années 60 Ndiaye 2009 (à l'arrivée d'Obama à la Présidence, et c'est pire
aujourd'hui...)
Si Martin Luther King revenait sur Terre, par je ne sais quel miracle, il serait doublement surpris. Surpris par les ghettos, qui sont dans une situation pire que celle des années 60. Les classes
moyennes les ont peu à peu désertés à partir des années 70. Les commerces, les églises, les associations… tout ce qui fonctionnait à peu près a commencé à péricliter. La drogue, qui est arrivée massivement dans cette
période, a eu des effets dévastateurs. Cette situation catastrophique a fabriqué ce qu’on appelle aujourd’hui des « hyper ghettos », qui concentrent extrême pauvreté et discrimination raciale.
Mais Martin Luther King serait aussi surpris – en bien, cette fois – par un autre phénomène : l’émergence d’une classe moyenne noire - un tiers de la population noire - qui a pu bénéficier à plein des
programmes d’affirmative action [...]
13/14 décembre 2014
communisme, luttes et théories, petit debriefing d'étape
de tout ce qui précède, d'années de considérations aléatoires, nous pouvons tirer quelques résultats généraux, et préciser un peu ce que considérer le communisme comme mouvement au présent signifie ou non,
en termes d'articulation des luttes de classes, de genre, de 'races', de rapport à la nature nourricière (la "terre-mère") et de théories diverses prenant en compte ces rapports ensemble ou séparément
- le capitalisme produit, sur la base de son essentialité d'exploitation marchande des humains et de la nature, ses contradictions intrinsèques en même temps que les résistances et volontés de l'abolir
- le communisme est le mouvement tant de cette négation que de l'affirmation d'une possible 'communauté humaine' au-delà du capitalisme aboli
- aucune théorie, expression politique, organisation ne peut anticiper aujourd'hui le devenir commun des luttes que génèrent exploitation et dominations dans et par le capital, que ce soit au nom du
marxisme, d'une improbable "théorie unitaire", d'une intersectionalité classe/gentre/race ou d'un universalisme abstrait promouvant de façon militante une unité de dépassement du capital : ces théories ne sont pas
nécessairement fausses mais relativement vaines, surtout quand elles prétendent comprendre et surplomber des actions en les considérant comme plus nécessaires les unes que les autres
- comme disait Marx à la fin de sa vie, il n'y a que la lutte, les luttes, telles qu'elles sont sans vouloir leur faire dire autre chose que ce qu'elles font, sans vouloir les conduire plus vite vers ce qu'elles
sont supposées produire in fine :
- ajout 14 décembre concernant les concepts d'écart et de conjoncture de Théorie Communiste
les questions de genre et de 'races' ne se posent pas en extériorité à la contradiction de classe, mais c'est de l'intérieur de celles-là que se manifeste et
surgira l'appartenance de classe comme contrainte extérieure. Autrement dit, les écarts (TC), limites et dynamiques sont à chercher non seulement dans les luttes
explicites du rapport d'exploitation (SIC 1, luttes désespérées de la classe ouvrière), mais aussi dans les luttes d'opprimé.e.s/dominé.e.s au nom du genre ou de la race. On ne peut le faire en projetant sur
le présent la conjoncture produisant l'unité du prolétariat dans le moment de la communisation
c'est pourquoi les camarades se réclamant du communisme, qui voudraient anticiper cette unité, le plus souvent de l'extérieur en activistes, en associant dans leurs slogans genre et
classe ou hypothétiquement classe et 'races', voire les trois (d'hypothétiques luttes intersectionnelles référées à une théorie unitaire), ne feraient que reproduire le fantasme d'une
convergence des dominations telle qu'on la trouve dans le démocratisme radical et l'altermondialisme, vouloir l'unité du prolétariat ici et maintenant
du point de vue théorique, nous n'avons pas à chercher ou promouvoir ce type de luttes idéales et proprement utopiques, pas plus qu'à créer des réseaux pour des actions sur cette base. De la même
façon qu'il n'y a pas à attendre un dépassement du capital d'une contradiction externe au rapport de classe, les combats communistes, que ce soit sur le plan des idées ou dans l'action, sont intérieurs aux
luttes telles qu'elles sont y compris quand elles apparaissent sous telle identité de lutte
par contre, nous ne pouvons manquer de voir dans quelles luttes ces questions apparaissent d'emblée entrelacées
- le rejet féministe du mansplaining*, de l'antiracisme universaliste blanc des 'racisé.e.s', la tradition de l'autonomie des luttes ouvrières par rapport aux partis politiques... montrent clairement
que toute organisation ou théorie prétendant les rassembler ou les faire converger est vouée à son échec sur ce point, aussi "juste" serait-elle dans ses intentions : on ne peut pas aller plus vite que la musique que
font les musicien.ne.s, encore moins dans une improvisation collective à l'échelle sociale du monde
Le terme mansplaining est ce qu’on appelle un mot-valise, formé des mots anglais man (homme) et explainer (qui explique). Le mansplaining ne désigne bien sûr pas seulement un homme qui
explique; de nombreux hommes parviennent tous les jours à expliquer des choses sans insulter en quoi que ce soit qui les écoutent. Le mansplaining, c’est quand un mec vous dit à vous, une femme, comment faire quelque
chose que vous savez déjà faire, ou pourquoi vous avez tort tort à propos de quelque chose qu'il connaîtrait mieux de l'extérieur que vous de l'intérieur
chaque fois qu'une théorisation - des généralités abstraites, des concepts et de l'universalisme - peut s'emparer d'un combat légitime et y infilter son militantisme, il faut se
dire qu'un ver est dans le fruit, on le constate ni plus ni moins chez les féministes matérialistes contre le patriarcat, chez les indigènes décoloniaux contre "les Blancs", chez les écolos radicaux sans classe et autres
communisateurs sans classe. Ils nous en donnet la preuve par leurs polémiques stériles autant que par leurs sectarismes identitaires et
partisans, leur unique commun
ce que je fais ici en est en permanence menacé, si ce n'est dans mes intentions, dans l'interprétation. Tout au plus puis-je participer d'une compréhension générale ou alimenter une réflexion sur
telle ou telle dimension de ces luttes, au mieux la compréhension au sein de chacune de ses limites et enjeux de dépassement vers plus de réalisme dans la prise en compte de sa propre
idéologie, serait-elle labellisée communiste
ici le communisme est en questions, pas en réponses

.
exhibit B suite au-delà : du peu de consistance des arguments « liberté d'expression », « défense de l'art », « droit d'un blanc à l'antiracisme » et autres
platitudes
deux textes à quatre mains rapportés par le blog Chronik de Nègre(s) Inverti(s) démontent les arguments les plus couramment relayés par la presse en défense de cette « œuvre à portée universelle »
#BoycottHumanZoo I : le racisme s’invite au musée
1) “Parlons de racisme mais pas de races”
2) L’appel à une objectivité choisie
#BoycottHumanZoo II : à la culture de notre servitude
3) Notre histoire au service de votre culture pour tous
4) Ce que cela réveille au sujet des considérations actuelles
A powerful image from recent ?#?FergusonFriday? solidarity protests !
Demonstration at the University of Pennsylvania, 10/24/2014
luttes de classes, anti-genre et anti-racialistes... limites de l'intersectionnalité
un blog guadeloupéen à découvrir, cases rebelles, la rubrique luttes actuelles, quelques articles : le mouvement féministe noir en Allemagne / Genre et prison aux USA / Rebelle ! ou la jeunesse guadeloupéenne en lutte (interviews), un article en français de Carole Boyce Davies Claudia Jones : radicale, noire et…méconnue / découvrir Guy Kurose et Yuri Koshiyama du Black Panther Party à la gauche radicale américaine

Chronik de Nègre(s) Inverti(s) un blog pas comme les autres
communautarisme, qu'ils disent ?
racisme anti-blanc lol ! A propos de classe sociale et des
classes populaires blanches
l'intersectionnalité : entre dépolitisation et usage radical deux textes
pour comprendre les enjeux politiques et économiques du génocide en cours au Congo...

cet article renvoie à d'autres République du Congo : du sang dans votre téléphone portable ! / Marche silencieuse contre les crimes sexuels au Congo 22 novembre 2014 vidéo
texte complet dans critique du capital : des classes du genre et de la race, marxisme et intersectionnalité...
critique de classe de la catégorie de 'communautarisme', idéologie sociologique du capital
sous ce titre qui dépasse certes mes moyens, je voudrais d'abord rassembler des éléments participant de la tradition marxiste dans les approches de l'intersectionnalité de classes/genre/races. Rien de
nouveau ici, des textes et des auteurs pour la plupart déjà référencés dans les rubriques constituées pour aboutir au texte abolir le racialisme, par exemple races, genres, classes, Intersectionnalité... ou repris depuis
dans critique du capital : des classes du genre et de la race, marxisme et intersectionnalité...
sous cet angle d'attaque, je vise une critique de l'idéologie sous-tendue notamment en France par la catégorie fourre-tout de "communautarisme", telle qu'elle est utilisée à
la légère par des communistes ou marxistes, dont un dernier avatar idéologique est l'analyse du « Réseau communiste antigestionnaire » lors de ses Rencontres d'été 2014 : « 4ème débat de fond. Nationalisme et communautarisme en période de
crise. Volonté de discuter de deux phénomènes en expansion depuis la crise. La montée d’un nationalisme populiste dans les discours face aux prétendues causes de la crise (mondialisation,
finance, étrangers…), de l’extrême droite au front de gauche (voir plus loin). Et en parallèle le réflexe communautaire comme réflexe de survie pour de larges franges du prolétariat.» (voir
12 décembre les communismes comme combats : une exploration des voies de la révolution)
ce passage avait suscité ma remarque : le communautarisme est une catégorie critique discutable, idéologique, et qui n'a rien de marxiste. Il faudra revenir sur ce manque de sérieux, car depuis quand les communistes devraient-ils faire une analyse avec les catégories de l'idéologie capitaliste, et qui servent précisément à noyer le poisson pour
structurer la fragmentation du prolétariat sur une base racialiste, quand ce n'est pas à critiquer non seulement comme limites inévitables, mais comme adversaires "communautaristes", les luttes des racisé.e.s en tant que tel.le.s

un simple regard à la recension du terme "communautarisme" dans Google ou aux images indique que sa critique est plus habituellement de droite ou d'extrême-droite, par les mêmes qui œuvrent à la constitution d'un
communautarisme français ("de souche"), nationaliste et blanc. Ce sont souvent les mêmes qui font la critique du féminisme comme étant un communautarisme (par exemple Guillaume Brouquières UMP Le féminisme, un communautarisme utile ? ou Alain Soral qui a retourné la critique "marxiste" de Michel Clouscard dans Le capitalisme de la séduction, 1981 : « Le féminisme est cette idéologie qui consacre une nouvelle
ségrégation dans le sexe féminin. Ségrégation de classe qui organise deux destins de femme.»)
le glissement s'opère à gauche voire chez des communistes quand on passe, par exemple, du constat d'un communautarisme en Israël/Palestine au rangement sous cet
étiquette de toute réaction sur une base ethnique, raciale, ou religieuse. Il se comprend comme opposition de l'universel censé participer de la libération humaine sans distinction d'origines, couleur de la peau, religion, bla bla
bla et autre laïcité, au particulier luttant contre son oppression spécifique, dont on voit mal comment il pourrait shunter cette étape et sauter directement à des luttes prenant en compte que la 'race' est un produit
historico-social du capital et qui structure toujours ce que j'ai appelé ci-dessous un racisme de classe
pour faire la critique concrète du capital, il faut partir des réalités concrètes dans leurs contradictions et complexité, non de ce qu'on voudrait qu'elles soient, modifiables à souhait par de bonnes intentions
universelles vers la visée de la communauté humaine réconciliée par une révolution communiste à l'horizon de nos rêves : l'horizon du communisme, c'est ce qui recule quand on avance, disait une blague soviétique
un premier extrait, de Enjeux et défis de l'intersectionnalité. Entretien avec Sirma Bilge Contretemps 30 avril 2012
« En dernier lieu, je dois souligner un phénomène récent que j'appelle l'andropause blanche de la sociologie, parce qu'elle touche principalement mais non exclusivement cette discipline, et
que l'on trouve dans divers milieux académiques « occidentaux » et pas simplement ceux de l'Europe continentale. Il s'agit le plus souvent des sociologues masculins d'un certain âge qui s'attribuent la mission de rappeler
à l'ordre ces sociologues qui auraient mis l'accent trop sur les différences au détriment du commun, de l'universel. Alors même qu'ils attaquent les champs minoritaires (« … studies ») en les dévaluant
comme « identity politics » (ou en France les taxer de « communautarisme »), leur défense et frilosité s'avèrent bien identitaires ! Il en va de leur identité de sociologue et de leur idée bien arrêtée de ce que
doit être une sociologie propre avec ses outils patentés. Utiliser les frontières disciplinaires pour discipliner celles et ceux qui s'efforcent de produire des savoirs contre-hégémoniques tenant compte de
l'intersectionnalité des rapports de pouvoir, qui tentent de décentrer, de provincialiser leur discipline (au sens où entendu par Dipesh Chakrabarty) est une tendance lourde.
Là, il faudrait aussi être attentif à un certain usage du marxisme, de l'acte discursif qui consiste à en appeler aux « camarades » qui peut très bien être la
porte d'entrée (par derrière) de l'universel et ses régimes de vérité ignorant les privilèges à leur fondement. Le retour d'un sujet politique marxiste faisant fi du particulier, qu'il marginalise une fois de plus, m'est
inconcevable, pourtant je constate plein d'efforts dans ce sens et beaucoup de surface académique qualifiée de « critique » occupée par ces voix. Marxiste ou non, on voit un dangereux réinvestissement dans l'académie
en un universalisme hégémonique qui s'emboîte très bien aux critiques du multiculturalisme (voir l’excellente réponse de Sara Ahmed à Slavoj Žižek dans Darkmatter).
Le sujet politique d'une critique du capitalisme néolibéral globalisé ne peut pas être le même que celui d'un marxisme indifférent aux différences – aux «
autres » rapports de pouvoir et subjectivités. Ces nouvelles défenses des savoirs universels prétendument « émancipés de leurs contextes », qui sont autant d'attaques aux « … studies » (études culturelles,
postcoloniales, féministes, queer, ethniques, critical race…), lorsqu'on regarde qui les font et dans quel contexte, on voit bien qu'il y a une défense d'intérêts, d'un territoire disciplinaire et d'une identité
professionnelle au sens entendu par le défenseur/attaquant.
Le marxisme aujourd'hui ferait bien de regarder du côté de la praxis intersectionnelle et de son héritage marxiste intersectionnel plutôt que de (re)contribuer à
la délégitimation des politiques des minoritaires et des différences, et à la réaffirmation de l'hégémonie de l'universel. Autrement dit, l'héritage marxiste qui se trouve parmi les sources premières de l'intersectionnalité
devrait inspirer et remodeler aujourd'hui les discours et pratiques qui se prévalent du marxisme.»
dans critique du capital : des classes du genre et de la race, marxisme et intersectionnalité...
.
c'est au présent qu'il faut parler d'un racisme de classe
alors que les Etats-Unis connaissent aujourd'hui une journée marquante dans la protestation contre les violences policières à l'encontre des Noirs, la France est à la traîne
sans illusion que les statistiques raciales puissent changer la situation, ce que mettent en avant ceux qui s'opposent, il n'est pas étonnant que lorsque les médias français parlent de "discrimination
raciale", ce soit pour pointer les États-Unis. Recherche actualités Google à "discrimination raciale"
pourtant ici comme là-bas, la question se pose d'abord en termes de discrimination sociale à base raciale, dont l'universalisme institutionnel n'a pas cassé le thermomètre réel, mais
l'antiracisme français dominant à gauche comme à droite préfère la compassion stérile à une approche matérialiste fondée sur les réalités sociales... et les chiffres
comprenons-nous, je ne défends pas une égalité dans l'exploitation, je pointe les causes d'une fragmentation dans le prolétariat, qui ne sont pas le "communautarisme", mais à l'inverse le produisent, et
donc légitiment les luttes spécifiques des premier.e.s intéressé.e.s
avec une question : où sont les textes théoriques des "marxistes" et autres "communistes" français qui traitent de ce sujet ? voir la 'race' de Marx aux 'marxistes' et 'communistes'
à titre de complément de la rubrique éléments d'une sociologie anti--constitution-universalo-française / 10 janv 2014
Discrimination raciale : la question Alain-Christian Monkam Avocat
« Soyons précis : selon le Haut Conseil de l’Intégration, un immigré est une personne née à l’étranger et résidant en France (qu’elle ait acquis la nationalité française ou pas) ; un descendant
d’immigré est une personne née et résidant en France, ayant un ou les deux parents immigrés. Selon les chiffres 2010 de l’INSEE, la France compte 5,3 millions d’immigrés dont 3,5 millions issues
d’Afrique, d’Asie et d’Océanie. Les descendants d’immigrés sont pour leur part 6,7 millions dont 2,6 millions ayant un parent nés hors Union Européenne.
Il ressort de ces chiffres que les "minorités visibles", c’est à dire les personnes qui peuvent être identifiés par leurs faciès comme n’étant pas originaires de l’Union Européenne (Africains,
Magrébins ou Asiatiques), dépassent ainsi les 6 millions en France, soit près d’1 français sur 10. Il est également établi par diverses enquêtes de l’INSEE que ces minorités visibles sont victimes de
différences quant à leur intégration ou leur évolution au sein des entreprises, par exemple : 30 % des descendants d’immigrés d’Afrique sont encore au chômage contre 10 % des "descendants natifs de France" 5
ans après leur sortie du système éducatif (c’est à dire les "Blancs" pour parler clairement). Les descendants d’immigrés d’Afrique (Maghreb compris) ont plus souvent que les autres des contrats courts,
des missions d’intérim ou un statut subalterne dans l’entreprise, par exemple : ils sont 40 % à être ouvriers contre 7 % de la population majoritaire. Autre chiffre illustratif : toujours selon l’INSEE,
près de 40 % des immigrés et descendants d’immigrés rapportent avoir subi des discriminations dans l’emploi (licenciements, refus d’emploi ou de promotion).
[...]
l’article 8 de la loi du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés indique qu’il est strictement interdit de "collecter ou de traiter des données à caractère personnel qui font
apparaître, directement ou indirectement, les origines raciales ou ethniques (...)" »
Les statistiques ethniques "interdites" en France : une belle hypocrisie L'Obs 24 avril 2012
Discrimination raciale : la réalité en chiffres auféminin 2012
Des contrôles de police plus fréquents
Justement, fin janvier dernier, l'association Human Right Watch dénonçait les contrôles d'identité abusifs. Fondé sur 67 entretiens menés auprès de jeunes issus de minorité, le rapport affirme que la police française s'en prend
davantage aux jeunes noirs et arabes. De nouveaux témoignages qui confirment les chiffres de l'étude réalisée en juin 2009 par le CNRS. Les statistiques sont formelles : les Arabes ont 7,8 fois plus de risques d'être contrôlés
que les Blancs. Pour les Noirs, c'est 6 fois plus. Même constat en ce qui concerne les fouilles : seuls 3,3% des Blancs doivent s'y soumettre contre 9,9% des Noirs et 12,4% des Arabes. Autre conclusion notable : 47% des
personnes contrôlées affichent un look particulier : hip-hop, grunge ou gothique. Pourtant, cette catégorie d'individus ne représente que 10% de la population française ! Le délit de "sale gueule" prend tout son
sens...
Au travail, l'égalité des chances reste théorique
Si toute forme de discrimination à l'embauche est strictement interdite, il existe bel et bien un sentiment d'injustice et de stigmatisation au sein de la population française. En effet, l'enquête aufeminin.com sur la diversité
réalisée en octobre 2011 révèle que pour 83% des répondants, l'origine ethnique consitue un frein à la réussite. Un chiffre qui corrobore les résultats du baromètre de la perception des discriminations au travail CSA/Défenseur
des droits/OIT publié en janvier dernier. L'origine ethnique arrive en première position des critères de discrimination. Alors, fantasme ou fait avéré ?
Il suffit d'éplucher les rapports de l'Insee pour en avoir le coeur net. Une étude de janvier 2011 montre que les Français ayant au moins un parent originaire du Maghreb ont des taux d’emploi inférieurs de 18 points à
ceux dont les deux parents sont français de naissance. Et cette différence ne s'explique pas uniquement par le niveau d'études ! En effet, une fiche de 2009 sur l'insertion des jeunes révèle qu'à diplôme égal, le chômage touche
davantage les Français qu'on appelle "issus de l'immigration" par rapport aux jeunes dont les deux parents sont nés en France. Par exemple, pour des individus dotés d'un Bac + 2, le taux de chômage enregistre un écart de 12
points selon leur origine.
Le délit de faciès au quotidien
Selon l'ultime rapport de la Halde (Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité) publié en avril 2011, l'origine ethnique constitue le premier critère de discrimination : cela représente entre 27
et 29% des réclamations enregistrées depuis 2007. Outre l'emploi, le délit de faciès s'immisce aussi dans la sphère privée. Si le phénomène reste difficilement mesurable, on peut tout de même citer quelques chiffres : 15% des
cas de discrimination traités par SOS Racisme concernent l'accès au logement, tant sur la vente que sur la location. 35% portent sur les services (entrée en discothèque, location de voiture, de skis etc.). Comme si la couleur
(pâleur ?) de peau était un gage de sérieux et de fiabilité.
Les statistiques ethniques "interdites" en France : une belle hypocrisie L'Obs 24 avril 2012
Discriminations : les preuves s’accumulent, le débat s’enlise Sciences humaines juin 2011
dans éléments d'une sociologie anti--constitution-universalo-française / janv 2014
.
12 décembre
communisme : un schéma théorique en action... revendicative
(plus qu'une analyse, un coup de gueule)
On veut des thunes en attendant le communisme AntigestionToulouse 5 décembre
hormis l'on suppose le refus de la forme parti, mais pas de l'organisation « en réseau », rien de bien nouveau sous le soleil. Depuis plus d'un siècle, les communistes de divers courants historiques discernent luttes
revendicatives et luttes révolutionnaires. On ne s'en plaindra pas : comment faire autrement ?
plus intéressant les fondements de l'activité de ce nouveau « Réseau communiste antigestionnaire » RCA, dont voici la plate-forme : http://www.reseauantigestion.org/
il y aurait bien des remarques à faire sur le contenu de cette nouveauté, mais je m'en tiens au fil de mes considérations antérieures, sur l'articulation classes/genre/'races'
il ressort des textes de ce nouveau réseau RCA, dont on ne connaît ni l'ampleur ni le nombre de divisions dans Toulouse et au-delà, qu'il s'appuie plus ou moins sur les thèses du Courant Communisateur,
si ce n'est directement celles de Théorie Communiste (dndf le relaie). Exemple dans l'Appel Pour un réseau « Communiste anti-gestionnaire » (je souligne en gras)
« nous sommes pour le communisme, c’est-à-dire pour un mouvement révolutionnaire qui abolit les classes, les genres, l’État, la valeur, la propriété… La liste est longue
de toutes les merdes qui forment le capitalisme et qu’il faudra supprimer.
Et nous pensons que la dynamique de cette suppression, c’est l’abolition des classes et des genres. Ces deux mouvements nécessitent de fonctionner parfois de manière séparée parce que
le rapport hommes/femmes est conflictuel. Par l’expression « ces deux mouvements », nous entendons la lutte des prolétaires pour l’abolition des classes et, au sein du prolétariat, la lutte pour
l’abolition des genres qui implique l’auto-organisation des femmes entre elles.»
lors des Rencontres d'été 2014 je relève ces deux débats
3ème débat de fond. La centralité de la question de genre dans la lutte des classes aujourd’hui. Quelles luttes des femmes? Quelles perspectives révolutionnaires ?
4ème débat de fond. Nationalisme et communautarisme en période de crise. Volonté de discuter de deux phénomènes en expansion depuis la crise. La montée d’un nationalisme
populiste dans les discours face aux prétendues causes de la crise (mondialisation, finance, étrangers…), de l’extrême droite au front de gauche (voir plus loin). Et en parallèle le réflexe
communautaire comme réflexe de survie pour de larges franges du prolétariat.»
et je remarque l'absence de la question raciale, ou plutôt sa présence en creux sous la forme du « communautarisme » - catégorie discutable, très idéologique, et qui n'a rien de marxiste * - côte à côte
avec le « nationalisme » (déjà plus clair dans son rapport à l'Etat-Nation), signifiant clairement sa condamnation, ce que l'on peut soutenir, mais à la condition d'aller voir en quoi elle ne serait pas celle des luttes
des racisé.e.s en tant que tel.le.s
* il faudra revenir sur ce manque de sérieux, car depuis quand les communistes devraient-ils faire une analyse avec les catégories fourre-tout de l'idéologie capitaliste, et qui servent précisément à noyer le
poisson pour structurer la fragmentation du prolétariat sur une base racialiste ?
quelques questions :
où sont les luttes des racisé.e.s ? en quoi ne concernent-elles pas le combat communiste ? alors que la plupart associent précisément luttes de femmes
et luttes de classes dans la mesure où ce sont des migrant.e.s où des populations visées par le racisme, comme aux Etats-Unis, et en France de façon quasi institutionnelle, face au travail et à la police (voir
Dans la jungle des migrants de Calais, des femmes aussi, article des Inrocks rapporté par Incendo Genres&Classes ?)
la condamnation du « communautarisme » (qui est loin d'être ou de se réduire à « un réflexe de survie pour de larges franges du prolétariat
») sous-entend-elle celle d'une auto-organisation des racisées ? (telle qu'elle apparaît chez les Indigènes de la République bien que non mono-raciale donc non communautariste, il n'existe pas de communauté
arabo-noire en France ni l'envie au PIR d'en fonder une, ce dont on ne veut pas ici, c'est de leurs luttes spécifiques ou du moins considérer qu'elles peuvent participer du mouvement communiste)
les femmes doivent s'auto-organiser, pas les "racisé.e.s" ?
si oui, pourquoi reconnaître que « l’abolition des genres implique l’auto-organisation des femmes entre elles », et la dénier aux racisé.e.s sur la base même de leur oppression ? Parce que c'est
gravé dans la théorie-mère, la communisation selon Théorie Communiste, communisation dont bizarrement le nom n'est pas prononcé alors que la création de ce réseau est justifiée par ses thèses ? L'aventure
SIC en farce toulousaine ? Quid des féministes de classe et de races aux Etats-Unis , en Amérique Latine, en Afrique... ? Pas communistes ? Communautaristes le Black Panther Party, Carmechael, Angela Davis et tant
d'autres depuis ?
qui met des étiquettes pour distribuer les bons et mauvais points dans la grande tradition de la critique marxiste occidentale, et particulièrement française, dont ne se démarquent pas ici fondamentalement
ce Réseau Communiste Antigestionnaire (ni au demeurant Théorie communiste) ? Qui tranche pour dire ceci est une bonne lutte de genre et/ou de classe et cela une mauvaise, un handicap, une idéologie
à combattre, etc. ? Qui fait le tri entre bon Nègres du monde (qui rejoindront le Réseau, autant dire le parti), et mauvais Négres "communautaristes" ?
petite contradiction : dans un événement tel que l'a produit Exhibit B, que pourraient-ils à dire, si ce n'était pour se retrouver, avec de tels présupposés,
du même côté - et grosso-modo avec le beau prétexte anti-communautariste - à côté du problème, avec le Ministère de la Culture, la Justice républicaine, l'essentiel des commentaires médiatiques, « les mairies
communiste et socialiste de Saint-Denis et de Paris et le Parti de Gauche, les organisations des droits de l’homme et antiracistes qui y ont pignon sur rue, comme le MRAP, la LDH et la LICRA, pour venir à la rescousse de
l’exposition. La CGT « Spectacle »... » comme dit le texte « Abstraction blanche et matérialisme noir », c'est-à-dire tout ce que critique à juste titre le RCA comme gestionnaire du capital
?
oui ou non, est-ce que les Noir.e.s et Autres, avec leurs spécificités (que leur reconnaît le Capital et l'Etat depuis qu'ils les ont inventés), peuvent inscrire leurs combats dans un combat communiste plus
général sans se voir donner les mêmes leçons "marxistes" depuis la colonisation et la décolonisation, par des communistes blancs ?
il y a une façon de ne pas être antiraciste (TC/BL : « nous ne sommes pas anti...»), et de refuser aux racisé.e.s de s'organiser comme ils et elles l'entendent - comme il est reconnu aux
féministes qu'on n'accuse pas de communautarisme de genre -, une façon qui fraye dangereusement avec le racisme idéologique occidental. Qu'on le prenne en théorie ou en pratique, ça n'a rien à voir avec
le communisme dans lequel l'émancipation des travailleurs sera leur œuvre propre, et pas celle d'un réseau militant
qu'il y ait des contradictions, que les questions de genre et de 'races' ne se posent pas dans les mêmes termes historiques et de structures pour le capital, c'est vrai. C'est beaucoup débattu en
théorie et dans les luttes concrètes depuis des décennies, ailleurs qu'en France, par des marxistes fémininistes le plus souvent non-Blanc.he.s, comme j'en ai apporté les éléments. Il est inévitable que ces
contradictions se traduisent par des fragmentations y compris dans les luttes face au capital - le féminisme blanc est mis en cause, le marxisme et l'anarchisme mâles aussi
le pire n'est-il pas que les divisions soient encouragées au nom du communisme, avec le risque d'aggraver les oppositions dans les luttes, tout ça au nom d'une théorie communiste
blanche occidentale, avec un nouveau petit livre rouge sur la classe et le genre ?
source RCA source les années Mao
le maoisme communisateur, quand bien même ce détournement serait de l'humour (va savoir), quel dé-goût !
je souhaite que ça fasse long feu, mais après tout, le RCA n'est jamais qu'un petit groupe toulousain dont la seule action manifeste a consisté à revendiquer de l'argent en attendant la fin, relayé par la
complaisance habituelle de dndf qui a aimé la banderolle et dont on sait l'attrait pour les slogans confus
dans les communismes comme combats : une exploration des voies de la révolution
11 décembre
visites du site en novembre
(site Patlotch.com) 720 personnes # pour 1473 visites, 2 en moyenne/personne 50/jour. Webalizer 235/jour en moyenne, 7079 pour le mois + site patlotch.esy ~ 100 par jour + ancien site ?
60 pays, les premiers en pages lues : France, Slovénie, Ukraine, Chine, Russie, USA, Allemagne, Espagne, Grande-Bretagne, Belgique, Canada, Japon, Estonie, Suisse, Pologne, Australie, Norvège, Taïwan,
Gabon, Roumanie...
après mon départ des forums photos, retour à la normale saissonnière, stable en légère augmentation... Prévision d'une chute drastique
bilan en un an d'existence ~ 13.500 visites ~ 6.200 visiteurs différents (?)
l'absence de balise ad'hoc sur les pages de mon site, Google fonctionnant ~~ au nombre de liens chez les autres... la quasi absence de relai de mon blog par les "camarades", nonobstant le fait que
l'on trouve chez moi tout ce qu'on trouve chez eux, plus autre chose en termes d'analyses et de clarté de la ligne générale, expliquent en partie la visible stagnation des visites... et des débats. En vérité
l'autruche, elle, ne cache pas sa tête dans le sable. Qu'on n'aime pas la démocratie est une chose, la liberté, une autre. J'ai guère rencontré moins libres de paroles que tous ceux qui furent, sous une estampille
communiste ou une autre, mes "amis" politiques

.
du charme discret de la bourgeoisie au 'pain des français' en passant par l'Auvergne
il est vilain et infantile de se moquer des patronymes, mais celui-ci vaut autant que l'information en elle-même
Bernadette Chirac : son frère [Jérôme Chodron de Courcel] occupe un HLM parisien depuis 1984 autres infos

vu comme ça, heureux qui comme Bernadette a fait un beau mariage, le nom de Chirac sonnant et trébuchant plus pedzouille auvergnat que toute noblesse à rallonge,
même obtenue sous le règne de Louis-Napoléon Bonaparte - à qui l'on doit un texte de Marx des meilleurs, des plus plaisants à lire et des plus actuels. Bref, gage que cette alliance l'a poussé aussi a récolté les
Pièces jaunes. « Faut payer l'sel », comme disait Fernand Raynaud*
* j'me moque pas, il est enterré la tombe à côté de mon grand-père à Saint-Germain-des-Fossés, haut-lieu déchu du train de la vie duraille. Mon pépé du coup peut se
marrer dans la mort plus que dans sa vie, pour autant que... Vous vous en foutez ? Je compatrie hot. Pour me faire pardonner, un sketch de circonstance, et de 1972 : Le pain des Français
mais c'est vrai que la bien née Chodron de Courcel n'est pas raciste, la preuve, elle partage le gâteau avec un Noir qui n'en croit pas ses yeux
sources
quant à la généalogie, je m'y perds un peu, et je ne sais pas de qui Georges (Chodron de Courcel) est le rejeton. En juin dernier, ce monsieur, après 42 ans de loyaux services, a quitté son siège de
Directeur général délégué de BNP Paribas

je laisse à la police radicale le soin de vérifier s'il était le fils, le neveu, le bâtard reconnu ou le déshérité du Chodron squatteur de hlm
dans faut rigoler...
à la soupe, l'acteur de série B ! à propos de Serge Quadruppani 'que c'est beau la lutte des classes !'
un problème d'écoute ?
j'ai parcouru hier le blog de Serge Quadruppani et remontant le temps sans grande conviction d'y trouver de quoi nourrir mes réflexions, je suis tombé sur l'échange suivant ces
quelques mots de l'écrivain à propos d'une lutte des McDo États-Uniens
Dans quel monde vit-on pour en être à s'extasier parce qu'on voit des prolétaires qui réclament un juste salaire ou des transports pas pourris et trop chers ? Comment expliquer que, bien
qu'ils défendent le droit d'être correctement payés pour vendre de la merde, la lutte des McDo Étasuniens nous semble participer de la lutte pour l'émancipation universelle ?
qui possède quelques éléments de réponse à la question a cessé d'une part de « s'extasier » sur les luttes revendicatives, d'autre part de traiter la question sociale par dessus la
jambe comme le fait, en moyenne, Quadruppani sur son blog bon pour la liste des radicaux mono-maniaques anti-flics en tous genres. Ses pitoyables contorsions et leur chute, « à la niche les aboyeurs
staliniens ! », en réponse aux sages remarques d'Anonymous, donnent la mesure des prétentions de cet agent de catégorie B, selon le mot de Guy Debord
en relation, cette amusante suite à la polémique au long cours entre Quadruppani et Claude Guillon, Terrorisation : la peur comme arme et marchandise 2011
Claude Guillon : « J’avais cru comprendre, mais ne le fréquentant plus d’aucune manière j’ai été mal renseigné, [que Quadruppani] avait plus ou moins renoncé à la voie
militante, souriant doucement de ses supposées illusions révolutionnaires d’hier, et consacrant ses efforts à restaurer sa réputation d’auteur. Des articles flatteurs rendant hommage à ses talents d’auteur
ont pu lui faire penser (à tort, selon moi) que le temps des polémiques diffamatoires était définitivement clos. L’affaire de Tarnac l’a fait replonger tête baissée dans ses erreurs précédentes. Le voilà à
nouveau prêt à jouer le radical télévisé et la conscience militante des médias qui ne le sont pas.»
pour sûr, tout ça ne pisse pas loin, ni d'un côté ni de l'autre, mais Guillon a l'avantage à mes yeux de l'honnêteté et de la fidélité à ses engagements et positions, et parfois d'une pertinence
critique* qui dépasse les platitudes de l'auteur de Tir à vue
* pertinence à laquelle je ne rattache pas sa critique de la communisation, qui passe pourtant pour un must, tant elle demeure formelle et passe à côté de l'essentiel de
cette théorie, sa critique reposant exclusivement sur la définition propagandiste de Léon de Mattis dans Qu'est-ce que la communisation ?
Guillon, ici ou là, me fait réfléchir. Quadruppani parfois n'est pas loin de m'écœurer, mais là, cet échange sur "la lutte de classes" m'a bien amusé
dans quel monde vivons-nous pour qu'un écrivain qui se proclame « anarcho-autonome d'ultra-gauche » prenne soin davantage de son image que des luttes de classes pour lesquelles il n'afficherait «
aucun mépris »... et « pour me mettre à son niveau », je dirais « à la soupe, l'acteur de série B !»
dans faut rigoler...
.
un rapport immoraliste au réel et au temps
« Ma propre position dans le ciel, par rapport au soleil, ne doit pas me faire trouver l'aurore moins belle. » André Gide

cette phrase magnifique, Gide l'a écrite moins d'une semaine avant sa mort, le 19 février 1951. On la trouve dans Ainsi soit-il ou Les jeux sont faits, L'imaginaire Gallimard 2001
un bonheur de lecture, d'un écrivain que je connais mal, et dont j'ai par ce dernier livre bourré de lucidité et d'humour beaucoup appris, y retrouvant parfois de ces vérités simples dont je veux espérer qu'elles
m'animent
« Ô ruses, Ô faux-fuyants, Ô compromissions dégradantes ! Pas plus envers soi-même qu'envers autrui, et qu'il vienne de gauche ou de droite, soit catholique, soit communiste, il importe de ne supporter pas le
mensonge. Ce que je dis là vous fait-il sourire ? Alors c'est que je ne le dis pas comme il faut. » p. 109
Croyez ceux qui cherchent la vérité, doutez de ceux qui la trouvent
« Nous sommes les témoins et les acteurs, aujourd'hui [1951], d'une immense farce tragique dont nul ne sait ce qui pourra sortir. Nous avons été soûlés d'horreur et la farce n'est pas près d'être
achevée. Devant des milliers d'êtres, le problème s'est posé : mon devoir est-il de dire non, ou oui ? Il se pose encore, avec cette atroce certitude que leur acquiescement ou leur refus n'importera guère. Mais ce qui
importe, c'est chacun d'eux, pris isolément. Il importe pour chacun d'eux de pouvoir mourir satisfait de soi et sans s'être renié soi-même. Si le problème se posait également pour moi, soudain, je ne saurais comment le
résoudre... et je retournerais « jouer aux boquillons » en attendant d'y voir plus clair. » p. 99
un rapport immoraliste au réel et au temps
ce qui frappe d'emblée chez Gide, c'est son absence d'auto-complaisance, qui me rappelle celle de Michel Leiris, et qui tranche avec tant d'écrivains au premier rang desquels
Aragon, que j'admire pourtant comme écrivain et poète. Celà tient je pense à leur rapport au réel et au temps, dont je pense le mien assez proche
cette considération plus personnelle, aussi, qui n'est pas fort éloigné de ce que je ressens parfois, et qu'il m'est arrivé d'écrire (Maboul Isidore 28 Si Maboul s'intéresse encore à l'histoire...)
Gide, idem, p.98 : « Je prends intérêt, je prétends même parfois prendre part à « ce qui arrive »; mais, à vrai dire, il faut bien que je l'avoue : je ne parviens pas
réellement à y croire. Je ne sais comment expliquer cela [...] : je ne colle pas, je n'ai jamais pu parfaitement coller avec la réalité. Il n'y a même pas, à proprement parler, dédoublement qui fasse que, en moi,
quelqu'un reste spectateur de celui qui agit. Non : c'est celui même qui agit, ou qui souffre, qui ne se prend pas au sérieux. Je crois même que, à l'article de la mort, je me dirai : tiens, il meurt. Alors la misère d'alentour
peut venir, de plus en plus près, assiéger ma porte : je suis aussi ému par elle que l'on peut être (et parfois même, parfois plus que s'il s'agissait de moi) et je m'en occupe et préoccupe; mais cela ne prend pas son rang dans
les choses réelles. Je crois qu'il faut rattacher cette déficience (car évidemment c'en est une) à ce que je disais plus haut : celle du sentiment du temps. Quoi que ce soit qu'il m'advienne, ou qu'il advienne à
autrui, je le mets aussitôt au passé. De quoi fausser gravement le jugement sur les événements appelés à devenir historiques. J'enterre les gens et les choses, et moi-même, avec une facilité déconcertante : je n'en conserve (oh
! malgré moi) que la signification. Et, du train dont va le monde, je me dis et me répète sans cesse que ces ratiocinations pourront bientôt être, avant qu'il soit longtemps, balayées avec tout le reste.
»
c'est une période étrange, dans laquelle j'agis sans parvenir à être pleinement moi-même, et quand je lis, toujours un peu mais moins que souhaitable, des écrivains, et pas seulement des
livres ou des textes "sérieux", je sens bien que ce qui me manque, c'est d'écrire, et plus précisément d'écrire des poèmes. Tant de choses se passent qui se prêteraient à ce que j'en fasse poème... L'envie m'en prends
mais je n'arrive pas à la saisir comme un besoin impératif, à m'y coller. Alors dans ces moments, je me trouve particulièrement peu courageux, à n'occuper mon temps que du plus facile. Peut-être cela apparaît-il paradoxal
vu ma production sur ce site, les photos dernièrement, les chroniques et autres montages d'actualités donnant sens à mes considérations, mais je n'y vois sauf exceptionnellement qu'une fuite devant la difficulté de me coller au
plus difficile pour moi, au meilleur que je puisse créer, et peut-être offrir aux autres. Certes, je n'entretiens pas l'illusion que ma poésie leur apparaîtrait aussi nécessaire que le reste, mais c'est justement là
que moi, je pêche par complaisance, en voulant donner de moi une image plus socialement correcte, y compris dans la critique radicale
en un mot dit sans complaisance, je ne suis pas sorti de mes tourments intérieurs entre luttes et création (cf Ma non-'vie d'artiste', la peinture, la poésie, la vie, la forme comme contenu...), et c'est évidemment lié au fait que la lutte n'est pas
tant pour moi une nécessité vitale qu'un devoir, et s'il n'est moral, éthique
dans des temps, qui passent...
à Lima le climat au climax : changeons le système, pas le climat infos
« Changeons le système, pas le climat » : 20 000 personnes manifestent à Lima Basta! 11 décembre
Environ 20 000 jeunes, femmes, paysans, populations autochtones, employés et syndicalistes, ont manifesté le 11 décembre dans les rues du centre-ville de Lima, au Pérou, qui accueille la
conférence annuelle sur le climat. Ce pays, l’un des plus touchés par les dérèglements climatiques, a connu ce qui est sans doute sa plus grande manifestation pour la justice climatique de tous les temps.
[...]
« Au Pérou, paysans et étudiants veulent « changer le système, pas le climat » Le Monde 11 décembre

« la politique de l'Etat maltraite l'environnement en promouvant les industries d'extraction et en ignorant les droits des peuples indigènes »
cette phrase réunit tous les ingrédients des luttes contre le capital : l'Etat, le rapport à la nature, l'exploitation de classe, la race et naturellement en filigrane, le genre...

la police est là, traversant le genre

celà, nonobstant le caractère revendicatif (mais pas seulement) de cette lutte, nous amène un peu plus loin que le dernier mot de Roland Simon/Théorie communiste sur la question [texte complet]
c'est une analyse marxiste somme toute assez traditionnelle, quant à la centralité de l'extraction de la plus-value sur le dos de la classe ouvrière, mais qui me semble faire peu de cas de la
rente foncière, de la formule trinitaire (ou tripartite selon les traductions)
Karl Marx Le Capital Livre III Le procès d'ensemble de la production capitaliste § 7 : Les revenus et leur source Chapître XLVIII : La formule tripartite [texte complet]
ce que je ne comprends pas, c'est qu'on puisse considérer - [Théorie Communiste mais aussi bonne part des marxismes classiques en deça de Marx ] - la lutte contre l'appropriation
capitaliste de la terre, que ce soit pour l'exploitation minière ou l'agriculture de subsistance, comme « conservation des petits mondes anciens », et tout miser sur la production de plus-value par l'exploitation, alors même que
l'on voit dans celle-ci l'implication réciproque qui reproduit l'existence du prolétariat comme catégorie capitaliste
il ne m'apparaît pas que les luttes, ici (à Lima) rassemblées, ne font que défendre les « petits mondes anciens », sauf à le déduire des costumes traditionnels indiens dans un anti-folklorisme aussi
stupide que le romantisme anti-Occident à juste titre critiqué. Naturellement, ce sont des luttes foncièrement revendicatrices et tournées vers l'Etat, mais ni plus ni moins que le sont les revendications ouvrières, jusqu'à ce
qu'elles dépassent cette limite et cassent la règle du jeu dont le capital sort toujours vainqueur sur tous les terrains
« L’or du Pérou attire de nouveaux conquistadors » Basta! 9 septembre 2013
exemple, la lutte contre le projet Conga : « Le gigantesque projet minier risque de priver les populations locales de leurs ressources en
eau » ("Les énormes besoins en eau de l'exploitation minière entrent en compétition avec les activités traditionnelles, agricoles et pastorales des communautés villageoises" Wikipedia)
on aura du mal à faire croire qu'il ne s'agit que de préserver l'ancien et qu'un enjeu communiste est « sa destruction révolutionnaire [qui] ne pourrait elle-même faire autrement » (Roland
Simon/TC), parce que là, ni en théorie ni en pratiques, nous ne serions dans le même camp

« Ce sera l’une des plus grandes mines d’or du monde : le projet Conga, mené par l’entreprise états-unienne Newmont, dans laquelle BNP Paribas a investi via
une filiale au Luxembourg. Le gigantesque projet minier risque de priver les populations locales de leurs ressources en eau. Et suscite de fortes mobilisations réprimées par les forces de l’ordre
péruviennes… formées par la gendarmerie française. Un projet qui entache le mandat du président, Ollanta Humala, élu grâce à un programme de défense des paysans et du petit peuple. Reportage. »
« J’y vois enfin clair dans l’emmerdante question de la rente foncière » Lettre de Marx à Engels, le 18 juin
1864
sûrement n'y vois-je pas aussi clair que le prétendait Marx - cité par Nicolas Dessaux dans la rente foncière et l'Etat octobre 2011 Initiative Communiste Ouvrière - et comme tant de théoriciens disent aujourd'hui qu'il
n'avait rien compris à la question foncière, on peut sans doute, comme pour la question féminine (le genre) faire, sinon sans lui, avec lui* au-delà. Toujours est-il que ce n'est pas qu'une question de
compréhension à travers le meilleur exposé théorique possible, c'est comme le reste affaire de luttes, de luttes théorisantes, et pour l'heure, nous avons celle-ci sous les yeux...
PS : dans les luttes des ZAD (Zones à défendre), c'est aussi quelque chose de ce genre qui est en question, mais ça ne colle pas non plus avec le schéma marxiste de la
centralité de classe comme seulement la classe productrice de plus-value dans les usines. Alors si je partage avec l'ex courant communisateur l'idée (le constat) que l'appartenance au prolétariat n'est
plus qu'une contrainte extérieure, je ne vois pas comment on peut aussi manifestement dédaigner la question de la terre comme source de la vie, et l'ignorer comme une question fondamentale du communisme comme mouvement, dans une
dialectique par définition négative et positive des combats contre le capital
dans le plancher de terre : écologie, paysannerie, capitalisme ou révolution du commun ?
10 décembre
fragment théorique
nul doute que le peu qui tombent sur mon site et le visitent avec quelque patience ont un peu de mal à s'y retrouver. Je ne manque certes pas une occasion de reformuler les choses pour intégrer dans le "corpus" les
derniers questionnements, mais il n'empêche qu'il est difficile de comprendre l'essentiel sans avoir une idée du tout. Le tout ce n'est pas moi comme individu, mais mon rapport au monde, car ce qui importe c'est la
saisie du monde par sa transformation, en paroles et en actes. Le sachant, le peu que l'on peut faire en ce sens apprend à ne pas se prendre au sérieux
critique du capital et communisme
en tenant mon fil rouge de la problématique communiste comme dépassement du capital, j'ai affirmé l'enjeu de la question des identités, de leur reconnaissance et de leur
dépassement, comme un aspect, un angle sous lequel saisir le moment de constitution en classe des sujets susceptibles d'abolir le capitalisme comme mode de production/reproduction des classes, de la domination masculine de la
racialisation et in fine de destruction du vivant
j'ai référencé nombre de textes et d'actions où l'on voit s'articuler explicitement classes, genre et "race", rapport à la nature. Les limites d'une constitution en classe (ou multitude constituante)
s'inscrivent au présent dans la perspective révolutionnaire d'une unité transitoire d'auto-abolition de ces identités. Pour autant nous ne pouvons voir aujourd'hui que des éléments épars où cela se construit terme à terme
(classe/genre, classe/race, race/genre...), soit de façon positive et intersectionnée dans la lutte, soit de façon négative parce que source de fragmentation
la question de l'auto-dépassement des identités doit être comprise comme un des processus concrets par lequels « une classe peut abolir le capital, les dominations et abolir toutes les classes »
interclassisme et luttes contre les dominations de genre et de race
certaines luttes se caractérisent par leur a-classisme ou leur interclassisme, et c'est comme cela qu'apparaissent aux marxistes les luttes antiracistes sur une base communautariste. Le clivage dans
l'antiracisme français provoqué par l'installation Exhibit B en est un bon exemple, puisqu'il est aisé de constater que les protagonistes appartiennent à des couches moyennes, au monde des arts ou de son
spectacle médiatisé, et que les racisé.e.s d'en-bas ne s'y intéressent pas plus qu'à l'antiracisme institutionnel que villipendent les premiers. Concernant le "genre", la forte proportion de femmes dans ce combat indique que
sa prise en charge chemine tant bien que mal, mais concernant la classe, la limite est vite atteinte, en simples termes sociologiques
au fond il en va pour ce collectif comme pour le PIR, Parti des Indigènes, ils se constituent par défaut de luttes explicites de ceux dont ils prétendent porter les intérêts, et ne sont pas
différents en nature des partis, organisations ou associations politiques qu'ils mettent en cause
du devenir de classe des luttes contre les dominations
les rapports profonds essentiels de classes, genre, 'races'... se redoublent par conséquent de leur représentation idéologique dans un nœud dialectique complexe qui pose la question de la constitution et
de l'auto-organisation des luttes, qui ne se résoudra qu'au fur et à mesure où chaque question, d'exploitation des prolétaires (plus-value) et de la nature (rente), de genre et de race (dominations),
s'emparera des autres. Mais les luttes ne le feront pas sur la base d'une compréhension intellectuelle dont seraient porteuses les thèses universitaires ou politiques sur l'intersectionnalité, ni d'une «
théorie unitaire » extérieure, ou dans les termes d'une jonction entre ceux qui seraient porteurs séparément de ces contradictions. Elles le feront quand cela deviendra une nécessité interne à chaque contradiction
dans son rapport aux autres, consubstanciellement aux luttes susceptibles alors de faire émerger une conjoncture dans leur logique propre d'affrontement commun au capital
un processus de clivage dans la société civile
c'est au sein des luttes des femmes et des racisé.e.s que se situent leurs contradictions de classes, et c'est d'elles-mêmes qu'elles produiront les clivages nécessaire de ce point de vue. Dans le cas de «
l'épiphénomène Exhibit B » (le mot est de Franco de la Brigade anti-négrophobie), nous assistons à une clivage dans l'altermondialisme démocratique. Il ne se produit pas - comme je l'ai
souhaité dans de précédentes interventions - sur une base de classe, mais des deux côtés on trouve des membres d'Attac ou du Front de gauche
n'y voir qu'une opposition délétère entre "lutte de classes" et "luttes de races", communautarisme et pseudo-marxisme, c'est à mon sens se tromper d'analyse
cette rupture dans l'antiracisme, sans retour possible, se produit néanmoins davantage sur une base anti-politique institutionnelle et dans une certaine mesure, anti-démocrati(sm)e. C'est par là, comme clivage
dans la société civile et sa représentation, comme critique de l'Etat, qu'il intéresse la critique radicale anti-capitaliste
dans le monde à l'envers, esquisses théoriques
9 décembre
du rififi dans l'antiracisme : un clash salutaire suite
la conférence de presse du collectif anti-Exhibit B vidéo 1h30 9 décembre
quelques notes
« si on fait une exposition pour dénoncer le racisme, on montre le racisme, on montre pas "les Noirs" »... Claude Ribe, écrivain, philosophe et metteur en
scène
« ce spectacle nous met dans un clivage Blancs-Noirs... » Marcel Zang, écrivain et metteur en scène
« on sollicite l'Etat... pour imposer le débat dans la société civile... Exhibit B n'est qu'un prétexte... ce qu'il faut retenir, c'est le divorce, la rupture avec les organisations
antiracistes institutionnelles... on va s'organiser à partir de la rue, à partir des racisé.e.s... on peut travailler avec des gens non racisés, les communautés racisé.e.s, mais qui ne font pas sans nous, sans
quoi nous considèrerons qu'il font contre nous... » Franco, Brigade anti-négrophobie
« aujourd'hui, [~ dans la mesure où les organisations "antiracistes" ne font pas leur boulot mais retournent leurs fusil contre nous], le collectif anti-Exhibit B représente non pas
quelques personnes, mais [~ les Autres] 4 millions d'Afro-descendants en France qui ne se reconnaissent pas dans ces organisations... Le plus grand pourvoyeur de racisme, c'est l'État... le racisme en France est institutionnel
» Medley, Franco et Claude Ribe
« aujourd'hui, par la voie de la manifestation, pour la première fois dans l'histoire française noire contemporaine, un segment de cette communauté s'est
levé - pas contre Guerlain, pas contre L-Magazine -, contre l'institution française, contre l'État français... ce précédent fera que demain, quand on manipulera de nouveau l'image noire, les gens réfléchiront à deux fois...
» Bam's
la France secrète ses Ferguson
une vidéo pour le moins décapante quant à l'image pré-supposée par les médias ou les critiques de "communautarisme"... Quant aux limites (de "classe", de "genre"...), elles sont évidentes, mais la
dynamique aussi... Mais quand on parle d'une chose, il ne suffit pas de parler d'une autre, soit dit à mes "amis" et "camarades" anarcho-marxistes qui font de la résistance "théorique" sur le même terrain d'universalisme
eurocentré, et qui ces jours sur leurs blogs promeuvent les protestations aux crimes racistes américains dans les mêmes termes que les médias dominants, « contre le racisme et les violences policières...», comme s'ils
avaient oublié leurs propres repères de classe
sur le plan "théorique", nous sommes confrontés, certes à petite échelle, à ce que j'ai appelé une lutte théorisante, une lutte idéologique contre le capital sur la base de la race... On peut dire
que le capitalisme est un système fondé sur l'exploitation de classe qui ne fonctionne qu'en dominant les femmes et les "racisés", et que ceux qui le combattent partent de ce qu'ils ou elles sont, non de ce qu'on voudrait qu'ils
soient ou qu'ils deviennent pour répondre à une structure conceptuelle supposée descendre un jour dans la rue dans l'unité pour faire la révolution. C'est comme ça. C'est déjà ça...
.
« Exhibit B est une œuvre pornographique »
Lettre à un ami, à propos d’Exhibit B Marcel Zang L'Humanité 9 décembre
du verbe, du rythme, du souffle et au-delà d'une démarche juridico-démocratique pour une censure démocratique de l'État racialiste français
« l'humanisme des dominants, son mépris, son racisme intrinsèque »
Exhibit B et les dividendes de l'Histoire Laurent Cauwet Mediapart 9 décembre
Extraits « Nous sommes en guerre sociale – non pas que cela soit nouveau, cette guerre sociale a toujours existé, il est simplement plus difficile aujourd’hui
qu’hier de se voiler la face. Et dans ce contexte de guerre sociale, cette œuvre, loin de réunir les gens dans un dialogue critique, travaille à la séparation. À l’affirmation qu’il
s’agit là d’une œuvre faite par un blanc pour les blancs, je préciserai que nous sommes face à une œuvre produite par un serviteur du pouvoir dominant pour les dominants. Elle consolide
une autorité en participant à une esthétique de la domination, fabrique le processus mental de digestion de l’horreur via une culpabilité bien chrétienne et, pour cela, travaille à la mise à
l’écart des gens de la plèbe, avec comme présupposé que leur statut de victimes fait qu’ils ne peuvent penser leur état, qu’ils sont hors du débat.
Alors que dans les quartiers les habitants se réunissent en collectifs afin de prendre en main leur présent, imposer leur dignité, et lutter ensemble contre les discriminations et les
violences qu’ils ne cessent de vivre – au grand dam d’ une certaine militance blanche et humaniste, composante du pouvoir colonialiste, qui a toujours préféré des victimes dociles à des affranchis en devenir
-, cette œuvre ramène ces habitants à cela même qu’ils refusent avec force : la passivité. Ici l’art reste sourd à la rue, les intentions de l’artiste ne font pas débat mais font loi. À la police
armée qui protège le théâtre et ses visiteurs, semble répondre une police de la pensée, en charge de diffuser l’éthiquement juste et le politiquement correct, dans un évitement de toute critique politique et de
tout contact avec ceux-là même qui sont sensés être les premiers concernés de cette œuvre – elle est l'illustration parfaite de l'humanisme des dominants, de son mépris, et donc de son racisme
intrinsèque.»
une convocation à traverser le miroir et dépasser les mirages de l'antiracisme
oui, même à cette échelle et déclenché par une simple pièce de théâtre adressée par un Blanc à des Blancs (sinon ce serait pire...), c'est un séisme salutaire dans l'antiracisme français, parce
que donnant à penser la race, c'est-à-dire le racisme et l'antiracisme, comme un rapport social historiquement produit, les deux faces d'un racialisme, et la nécessité toujours, dans quelle lutte d'émancipation que ce soit, de se
placer du point de vue de ceux qui luttent pour s'émanciper
la phrase écrite par Marx pour la Première Internationale, « L'émancipation des travailleurs sera l'œuvre des travailleurs eux-mêmes » trouve son écho dans celle de Mandela
« Ce qui est fait pour nous, sans nous est contre nous », c'est aussi simple que cela
l'organisation comme guide de la classe, les leçons d'hommes voulant libérer les femmes, le paternalisme blanc à l'égard des 'racisé.e.s'... c'est fini, ou du moins c'est le début de la
fin. Espérons que cet épisode sera l'occasion pour beaucoup de se dire qu'avec un certain antiracisme, ils se sont fait piéger sur le terrain de l'adversaire, comme on dit...

.
idéologie : de l'ouvrier au social, disparitions sémantiques
nous avons vu la disparition sémantique de l'ouvrier (voir plus bas ouvriers morts 1er décembre). Une autre catégorie a disparu, y compris comme catégorie des journaux Le Monde, Libération, Le
Parisien, La Croix... L'Humanité fait un doublé social-éco(nomie)
le social n'occupe que quelques lignes pour Wikipedia, et l'ouvrier plus qu'une page maigrelette avec, à La condition ouvrière, « Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide
est la bienvenue ! »
dans L'invisibilité sociale, un livre de 2013, Olivier Voirol distingue Invisibilité sociale et Invisibilité du social

le social, comme Roland Simon dit de l'idéologie, c'est la vie quotidienne, mais c'est pas pareil pour tout le monde... Plus on est dans la merde sociale, plus elle nous est
visible. L'invisibilité sociale est réservée à « ceux d'en-bas » qui la vivent les yeux ouverts, et à « ceux d'en-haut » de la classe dans tous les sens du terme, pour la produire par l'économie ou
pour l'étudier et l'enseigner : à qui et pour quoi faire ?
ainsi la catégorie de social disparaît avec l'identité ouvrière sous la dictature de l'économie. C'est une autre façon de dire que l'économie, c'est le capital, et son
idéologie la vie quotidienne
si vous tapez social dans actualités de Google, vous tombez invariablement sur dialogue social, lien social, tourisme social, modèle social, centre social,
cotisations sociales, partenaires sociaux... et sur l'incontournable plan social plutôt que le moribond mouvement social des orphelins de l'altermondialisme démocratique. De ce
vocabulaire, plus rien ne dit ce que furent ou même ce que sont aujourd'hui les luttes sociales, en deux mot la lutte des classes
non seulement la classe capitaliste a gagné, mais en plus, elle se paye notre tête : c'est le Président de Lagardère, et non quelque révolutionnaire en puissance
verbale, qui signait hier dans Les Échos un article titré Pour un grand soir du social...
pour le réveil du social, votre aide est la bienvenue...
dans le moment présent du capitalisme, documents, éléments critiques...
.
brèves sans comptoir
La SNCF lance le covoiturage courte distance pour les Franciliens Le Monde 9 décembre
je suggère un changement de nom : Société nationale du covoiturage français

Une 6e République oui, mais féministe métroNews 2 décembre
Delphy-Mélenchon, le couple idéal pour dépasser le patriarcat et le capital, qui sera aboli par une Constitution... (l'appel)

CGT : l'indemnité de Lepaon serait en fait une retraite "casquette" L'Obs. 9 décembre
choisir c'est renoncer
!!Tarifs dégressifs
Toulouse : Selon Mediapart, les Chinois seront maîtres à bord de l'aéroport 20 mn 8 décembre
l'aviation chinoise débarque à Toulouse
Made In China
dans faut rigoler...
.
la Chine devant, les Chinois.e.s derrière
même si on était Chinois, y aurait-il de quoi se réjouir ? Monsieur le capital poursuit sa danse avec Madame la terre, disait Marx... Les affaires continuent, et la misère avec
Economie : la Chine, 1ère puissance mondiale après 142 ans de règne américain Le Parisien 9 décembre

Selon le FMI, le PIB chinois, exprimé en parité de pouvoir d'achat, devrait dépasser cette année celui des États-Unis Libération 9 décembre
« Reste toutefois une catégorie dans laquelle Pékin devrait longtemps rester à la traîne : le PIB (PPA) par habitant. Dans ce classement, en 2013, son abondante population valait à la Chine
d’occuper le 89e rang, entre les Maldives et la Jordanie.»

dans restructuration du capital mondial : et la Chine ?
.
migrantes via le Maroc : Racisme, Sexisme et Violence à l'égard des migrantes africaines subsahariennes Helena Maleno Garzón / Mégane Ghorbani médiaTerre 8 décembre
le premier préjugé sera parce qu’elles sont femmes et le deuxième parce qu’elles sont noires
La criminalisation de la migration a accentué la violence à l’égard des femmes, qui sont plus vulnérables dans les zones transfrontalières, où il existe un important risque de violence
sexuelle de la part des forces militaires. Helena Maleno Garzón nous dit : « les discours des politiciens qui s’appuient sur la sécurité pour arrêter les organisations mafieuses ont renforcé les réseaux de traite de
personnes. Ces réseaux se tournent maintenant vers les femmes et les enfants. Dans ce contexte, nous pensons qu’il est important d’adopter une approchée basée sur les droits, dont le droit à la liberté de
circulation, afin de combattre la traite des personnes. Si une femme a un accès total à ses droits, elle n’aura pas besoin de se tourner vers ces réseaux de traite. »
A travers le Maroc, il y a entre 30 000 et 40 000 migrant-e-s subsaharien-ne-s bien que l’accès à des données précises reste compliqué. D’après Helena Maleno Garzón, la proportion
des femmes migrantes augmente depuis quelques années. « Les femmes constituent environ 15 à 20% du total mais dans certaines communautés, elles constituent la majorité ». On observe un nombre important de femmes dans les
communautés nigériane, camerounaise, ivoirienne, sénégalaise, malienne et congolaise (de RDC) [...]
Intersections du racisme, du sexisme, de la discrimination et de la violence sexuelle
Les organisations féministes oublient généralement les migrantes et bien que certaines organisations au Maroc soutiennent les migrant-e-s, elles adoptent plutôt une approche
humanitaire qu’une approche fondée sur les droits des femmes. Pour Helena Maleno Garzón « elles ne comprennent pas vraiment les défis des migrantes qui sont perçues comme des groupes vulnérables ou des bénéficiaires. Les
associations ont des préjugés sur les femmes en général. On est dans un pays où les droits des femmes ne sont pas respectés, même pour les femmes marocaines, donc le premier préjugé sera parce qu’elles sont femmes
et le deuxième parce qu’elles sont noires. »

8 décembre
She's Beautiful When She's Angry (2014) bande-annonce film documentaire
le féminisme de deuxième vague revisité

.
du rififi dans l'antiracisme : un clash salutaire
résumé
« Ce qui est fait pour nous, sans nous est contre nous » Nelson Mandela
la « performance » Exhibit B, du Sud-Africain Brett Bailey, provoque un schisme dans l'antiracisme en France
Exhibit B est une installation-performance en douze tableaux vivants qui dénonce des actes commis, d’une part, en Afrique, pendant la période coloniale, et, d’autre part,
aujourd’hui, en Europe, envers certains immigrés africains. Un pan occulté de notre Histoire, dont les constructions idéologiques racistes perdurent jusqu’à nos jours.
aujourd'hui : Rassemblement contre "Exhibit B" à Paris Le Point 7 décembre 18:46, et pendant ce temps-là Lutte contre le racisme et l'antisémitisme : "cause nationale" (à Fontenay-sous-Bois, la police protège l'école privée juive et mène la chasse au
faciès dans les cités au pied du collège public)
où verrait-on qu'ils se taisent, s'ils ne sont bayonnés, par des racistes ou des antiracistes ?
une pétition Déprogrammez le zoo humain circule depuis deux mois, qui a recueilli plus de 20.000 signatures, et ses initiateurs ont organisé un boycott de la
représentation au Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis le 30 novembre, générant l'intervention de la police (vidéo)
Exhibit B au 104, une exposition raciste ? Créer un zoo humain, ce n'est pas de l'art John Mullen L'Obs 13
octobre
je ne reviens pas sur les arguments largement développés des deux parties > contre Exhibit B et au-delà les supposés identitaires et
communautaristes et intellectuels afro-européens et antillais... / pour Exhibit B et en deça, du gratin des organisations et personnalités qui ont constitué le démocratisme radical à
l'extrême-centre-droit en passant par le PS, le Front de gauche...
difficile de me situer sur la base de ces oppositions, car pour moi la chose est claire, tant qu'on ne pose pas la question raciale dans la question
sociale, on aboutit à des imbroglios de ce genre. Toutefois, je ne peux ici que prendre parti, non pour l'interdiction de la pièce (à vrai dire, sur ce terrain on ne peut que se perdre), mais pour l'argumentation qui la
demande
choisir c'est renoncer. Bien qu'il ne soit pas question de me situer sur la seule base de ce spectacle, il m'est impossible de renvoyer dos
à dos les positions qu'il suscite. J'ai donc signé cette pétition. Je maintiens aussi mes distances avec ceux du courant communisateur qui n'ont rien à dire sur la question au sens large, et qui dans leur
grande pureté théorique, n'étant ni antiracistes, ni antifascistes, ni anticapitalistes..., ne veulent se salir ni les mains ni l'esprit dans ce merdier des contradictions telles quelles
trois choses (me) sautent aux yeux :
1) les "contre", pétitionnaires sans qui le problème ne serait pas posé, même mal, comportent les associations jugées par leurs critiques "identitaires" ou "communautaristes", mais
aussi un belle brochette d'intellectuel.le.s ou activistes qui en parlent de l'intérieur, comme Afropéens, Antillais... ou des "Blancs", historiens, sociologues... qui connaissent le mieux ce dont ils parlent (Fassin,
Cottias...)
2) les "pour" (la pièce...) relèvent grosso-modo de la sphère politique, associative et médiatique qui a constitué le démocratisme radical, le citoyennisme altermondialiste. Ce sont des
organisations à majorité blanche, dont l'antiracisme compassionnel se pose comme universel, dans l'extériorité de la tradition progressiste eurocentriste, qui ratisse de l'extrême-centre-droit à
l'extrême-gauche
3) l'extrême-droite nationaliste et explicitement raciste compte les points cf. http://www.fdesouche.com/ ou Jeune Nation : Exhibit B : Quand du NAC antiraciste mécontente les colons 1er décembre
une fracture nécessaire
néanmoins le clash auquel on assiste était inévitable et nécessaire. On peut disserter sans fin sur ses conditions d'apparition, il s'avère(ra) salutaire pour décoincer l'antiracisme en France, y
compris ses critiques de classes
une chose est également aveuglante : à ces débats et manifestations ne participent pas les premier.e.s concerné.e.s par la racisation sociale structurelle et institutionnelle en France. Les jeunes des quartiers à
Saint-Denis n'ont pas participé à cette protestation, pas plus que je ne les imagine les faire à Fontenay-sous-Bois. Ils ont d'autres problèmes à régler, et c'est pourquoi nonobstant cette mise au point, il ne faut pas
sur-évaluer l'agitation autour d'Exhibit B, qui reste confinée à la sphère spectaculaire de la représentation politico-médiatique
quant à la pièce elle-même, ayant pris connaissance et comprenant bien ce qu'elle peut remuer chez les spectateurs, j'en ressens un malaise qui n'a rien à voir avec l'interpellation et ce résultat désirés
par l'auteur, mais bien plutôt par ce qu'en disent ses détracteurs dont je ne peux que partager la colère
qui ne voit pas le rapport entre ces deux slogans, d'Exhibit B en Europe à Ferguson etc. aux USA ?

texte complet dans abolir les classes / dépasser les identités de 'genre', 'race'... de militants et d'individus
.
6 décembre
Attica Blues from France
le remake d'Archie Shepp enregistré l'an dernier lors de concerts en France a obtenu hier un Grammy Award 2015 dans la catégorie Best Large Jazz Ensemble
2013 1972 Full Album
Mutinerie de la prison d'Attica 1971 « La mutinerie d'Attica est un soulèvement de prisonniers du centre correctionnel d'Attica dans l'État de New York qui eut lieu
entre le 9 et le 13 septembre 1971. Majoritairement organisée par des détenus noirs quelques jours après l'assassinat du militant des Black Panthers George Jackson, cette mutinerie eut lieu dans un contexte de conflit exacerbé autour de la question des droits civiques et du racisme.» Wikipedia
cette révolte carcérale des plus sanglantes de l'histoire fut l'origine de l'œuvre emblématique du saxophoniste Archie Sheep : le disque manifeste "ATTICA
BLUES". En 1979, il amplifiait la force de ce répertoire lors d'une tournée française. L'histoire se répète parfois avec bonheur puisque c'est encore dans l'hexagone qu'une re-création voit le jour en 2012, avec de nombreux
jeunes musiciens français qui portent à leur tour ce cri universel contre l'injustice
images
à lire L'âme d'Attica allume le jazz d'Archie Libération 8 mai 2014
« Le blues présente un amalgame contradictoire d'ironie, de joie et de tristesse. Depuis les premiers temps de l'esclavage, les Noirs ont engendré et fructifié ce patrimoine, aujourd'hui richesse
incontestée des USA. Mon père travaillait au goudronnage des routes de Floride. Le soir, il évacuait la peine en jouant du banjo. En l'entendant, j'ai appris à chanter le blues. A 7 ans, je connaissais le Saint-Louis Blues
par cœur. Ma grand-mère me racontait l'oppression. J'écoutais mon père en parler avec le voisin. Très tôt, la situation des Noirs m'a concerné. Au lycée déjà, la conscience de la lutte m'habitait. Vivre dans le Sud, ça
réveille !
En 1972, le compositeur enregistre Attica Blues, sur le label Impulse, en réponse aux émeutes qui suivirent le meurtre du Black Panther George Jackson dans la prison de San Quentin. La
mutinerie s’organise à Attica (New-York), contre les conditions de détention des prisonniers et le racisme de gardiens. Les émeutes causeront 39 morts. Archie récidive en Big Band au Palais des Glaces en 1979.
Ressuscite l'Attica Blues Orchestra à deux reprises : 2012 à la Cité de la Musique, 2013 à Chateauvallon. Le résultat - monumental - des deux derniers concerts : I Hear the Sound. L'album, publié sur le label Archieball,
alerte sur les conditions effroyables de la vie en prison.
Archie Shepp : « Quand j'ai commencé à enseigner dans l'école publique, j'ai compris immédiatement que certains enfants étaient condamnés à finir en prison. Ils grandissaient dans les ghettos
pauvres. La mère les élevait seule. Les conditions de naissance les conduisent en prison. Aujourd'hui, 15% des Noirs américains entre 21 et 35 ans croupissent en prison. Je veux alerter le public sur un désastre
humain.»
Pourquoi le titre I Hear the Sound? « Parce que dans le message des rebelles, j'entends le chant d'un peuple. Il ne s'agit ni d'un blues, ni d'un chant religieux. Plutôt un chant où les voix du
prêcheur et du pêcheur se confondent »
Personnel: Archie Shepp: tenor and soprano saxophones, voice; Amina Claudine Myers: piano, voice; Tom McClung: piano; Famoudou Don Moye: drums, congas; Reggie Washington: bass; Darryl Hall: bass (5);
Pierre Durand: guitar; Stéphane Belmondo: trumpet; Izidor Leitinger: trumpet; Christophe Leloil: trumpet; Olivier Miconi: trumpet; Ambrose Akinmusire: trumpet (5); Sébastien Llado: trombone; Simon Sieger: trombone; Romain
Morello: trombone; Michaël Ballue: trombone; Raphaël Imbert: alto saxophone; Olivier Chaussade: alto saxophone; François Théberge: tenor saxophone; Virgile Lefebvre: tenor saxophone; Jean-Philippe Scali: baritone saxophone;
Manon Tenoudji: violin; Steve Duong: violin; Antoine Carlier: viola; Louise Rosbach: cello; Marion Rampal: voice; Cécile McLorin Salvant: voice.
concerts en vidéo # du CD Archie Shepp ténor & soprano sax. vocal

Archie Shepp's Attica Blues Big Band 2012 Paris 2h11'
Archie Shepp Attica Blues Band La Villette Jazz Festival Paris Sept 9 2012 Part 2 39' Recommandé le blues à 12'30" et à 32:20 notre perle franco-américaine Cécile McLorin Salvant

dans bribes de jazz
.
pourquoi et comment Ferguson met en cause l'Etat et le système capitaliste ?
Capitalism, Property, and Revolution : The Ferguson Decision Sean Everett Quiet Mike 26 novembre
There is much more to the Ferguson decision and subsequent riots than just race
que signifient la violence, le pillage de magasins et la destruction de voitures, l'attaque de la police ? Nonobstant sa conclusion qui demeure paradoxalement dans la revendication, ce petit texte simple établit
le lien avec l'Etat et l'économie, c'est-à-dire avec le système capitalisme, mieux que nombre d'analyses ou de protestations focalisées sur la seule dimension raciale, les violences policières, la "justice", la
"délinquance"...
traduction partielle dans la police et l'armée des États contre les populations
5 décembre 2014
militarisation du maintien de l'ordre suite 21:13
en complément du petit texte plus bas
Une petite histoire du maintien de l’ordre Tantquil 22 novembre 2014
La militarisation du maintien de l’ordre, entre sociologie et histoire Fabien Jobart 2008 Déviance et société CairnInfo
Fabien Jobard prévient :
S’il y a une leçon à retenir de cette histoire d’avant l’histoire du maintien de l’ordre, c’est bien celle de son cours
contingent, de ses retours sur elle-même et de son imprévisibilité fondamentale. Les appariements conceptuels (institutionnalisation/pacification, professionnalisation/contention, militarisation/répression) ou les
antonymies (négociation/injonction) sont aujourd’hui les outils par lesquels on pense les évolutions de la gestion policière des protestations. S’ils ont pour avantage d’ordonner les scansions de
l’histoire aussi bien que ses césures, ils menacent toujours de donner de l’évolution de la violence d’État un cours trop linéaire, qui tait sous l’ordre du mouvement général le désordre des événements
singuliers qui en forme pourtant la chair.
Pouvoir politique et maintien de l'ordre. Portée et limites d'un débat Patrice Mann 1994 Persée
un livre de 2007 Maintien de l'ordre, l'enquête de David Dufresne, évoque la démilitarisation de l'histoire à la française du maintien de
l'ordre, avant la création des CRS après-guerre
2007 réédition en poche en 2013
il n'y a par conséquent pas d'irréversibilité dans l'attribution à la police (nationale) du maintien de l'ordre intérieur et à l'armée celui de l'ordre extérieur, ce qui ne dispense certes pas d'analyser
la remilitarisation actuelle de la police comme réponse aux nouveaux besoins des États et du capital dans la crise
pour ça comme pour d'autres caractéristiques, par exemple l'esclavage dans un rapport inversé au salariat ou la montée des tensions raciales, nécessité oblige, c'est un peu comme si le
capitalisme en revenait à ses premières amours...
sans être légaliste, parce que l'Etat et les capitalistes sont les premiers à s'asseoir sur leurs lois quand ça les arrange, on peut même dire en l'occurrence que nécessité fait loi
« Le recours aux forces armées pour du maintien de l’ordre a été prévu par le législateur. Il est notamment encadré par les articles D1321 du Code de la Défense. Lors des
émeutes dans les banlieues, en 2005, certains responsables politiques (de droite comme de gauche) ont demandé l’intervention des militaires pour imposer le retour au calme.» L’armée doit-elle faire du maintien de l’ordre ? Pascal Lagneau 6 juin 2011 zonemilitaire
Projet de loi portant dispositions relatives à la gendarmerie nationale (LOI n° 2009-971 du 3 août 2009 relative à la gendarmerie nationale plaçant la gendarmerie sous double tutelle de l'Intérieur et de la
Défense). Extraits :
I. Le droit en vigueur / Un principe ancien
Le principe des réquisitions des forces armées pour le maintien de l'ordre public est la traduction du principe de subordination des forces armées à l'autorité civile.
Il traduit également l'idée que le maintien de l'ordre doit être confié à titre principal à des forces distinctes des forces armées, le recours à celle-ci n'intervenant que lorsque les forces
civiles ne suffisent plus. Cette prévention à l'égard des forces armées s'explique autant pour des raisons historiques que pour des raisons liées aux spécificités techniques du maintien de l'ordre qui diffèrent
sensiblement des techniques militaires classiques.
II. Le projet de loi
Tirant les conséquences de ces critiques et des évolutions institutionnelles, le présent article du projet de loi tend à supprimer purement et simplement le système des réquisitions pour la
gendarmerie nationale. La mise en action de la gendarmerie nationale pour le maintien de l'ordre obéirait aux mêmes procédures que celles applicables à la police nationale. En revanche, les armées
resteraient soumises au principe de réquisition.
à propos d'un disque de 2009
John Robinson & J Rawls are : The 1960's Jazz Revolution Again Hip Hop And You Don't Stop 29 novembre 2009
je ne suis ni un fanatique ni un grand connaisseur de rap et de hip hop, mais il est des productions qui retiennent plus mon intérêt et satisfont plus que d'autres mes goûts musicaux. Autant dire que
ce n'est pas le cas de ce CD, que j'ai écouté avec patience entièrement
la couverture est certes alléchante, du point de vue du rapport entre jazz et révolution sociale, mais on est loin du compte, comme on peut en juger en comparant les musiques que j'ai référencées hier
dans le jazz et les luttes des années 60
en écoute sur Youtube
Crazy Horus, le chroniqueur, le dit sans que cela ne semble le gêner outre mesure, ça manque de mordant et d'originalité. Quoi qu'il en soit, je ne peux guère juger des paroles. Par contre
la qualité des interventions instrumentales atteint un niveau soporifique qui n'a pas grand chose à voir avec le jazz des années 60 ni d'autres décennies au demeurant, si ce n'est celles du "cool jazz" et autre "soft
jazz" dont on nous rebat les oreilles depuis un certain temps. Des saxophonistes enfilant les plans et les perles, ça va un temps... Des rythmiques certes efficaces mais sans rapport avec les batteurs qui ont fait
swinguer toutes époques, on n'appelle pas ça du jazz sans que ça me donne des boutons
Mis à part « Relax Ur Mind » qui vient vulgairement briser le ton général, l’ambiance reste cohérente, hésitant entre un boom-bap percutant un poil trop rare (« Jazz Unconditional », «
Shooting Smack »), et un jazz soyeux assez bien valorisé (« It’s Jay Are », « Love Me Good », « 1 Of The Greatest »). Tout réside dans la retenue [sic]. En effet, peu de place faite à la folie, aux envolées cuivrées
d’un free-jazz, ou aux excentricités acides à la IsWhat?!. Rien de tout ça ici. La pondération est le maître mot [resic]. La ligne directrice quasi cool-jazz produit des merveilles de douceurs comme les distingués « The
Lee Morgan Story », « She’s So Brilliant », ou encore « We Make The Rules » qui clôt l’opus sur un chœur aérien de toute beauté.
De manière globale on est en droit de reprocher un manque de mordant qui aurait pu rendre l’album beaucoup plus percutant, plus relevé et moins noyé dans la masse.
L’ennui risque probablement de pointer le bout de son nez [et pas que...] étant donné le peu d’ardeur que dégagent certains morceaux tels que « The 1960’s Jazz Revolution Again »
et « Type Sounds ». C’est un parti pris assumé semble-t-il [ah bon ? pourquoi parler de révolution alors, avec de telles sucreries musicales ?]
Force est de constater que sorti de nulle part, The 1960's Jazz Revolution Again finit tout de même par s’affirmer bien qu’il ne dégage pas l’originalité qu’on aurait
pu attendre.
si la révolution doit se faire avec aussi « peu d'ardeur », il n'y a pas à en attendre socialement plus musicalement que de cet opus
dans bribes de jazz
USA : 1000 homicides policiers par an ? 10 fois plus que de policiers tués ?
résumé :
les médias, l'opinion et parfois la critique se focalisent aujourd'hui sur quelques cas parce qu'ils ont provoqué des protestations allant jusqu'à l'émeute, et réveillent la vieille question du racisme américain
comme jamais depuis les années 60
on constate depuis des années une augmentation des homicides policiers mais pas une recrudescence récente qui justifierait à elle seule les réactions qui ont suivi. Ce qui change et traduit un
tournant, ce sont les réactions, leurs causes et leurs formes
en effet le nombre de personnes tuées par la police chaque année serait d'environ 1000 par an, soit près de 3 par jour. Le chiffre officiel est de l'ordre de 450 mais nombre de cas ne sont pas pris en compte
Hundreds of Police Killings Are Uncounted in Federal Stats The Wall Street Journal 3 décembre
What we know about who police kill in America ? Vox 21 août
preuve qu'il ne s'agit pas de bavure par des policiers particulièrement plus violents ou inexpérimentés, il faut 631 policiers pour tuer 400 personnes, et 28% des victimes en 2012 ont été abattues par
plusieurs officiers. Dans 1% des cas, un seul policier abat plusieurs personnes [...]
les victimes sont proportionnellement plus des hommes, des jeunes, des Noirs

Another (Much Higher) Count Of Homicides By Police FiveThirtyEight 25 août
List of killings by law enforcement officers in the United States par année depuis 2009, Wikipedia
en décembre 2014, déjà 12 victimes
5 à 10 fois moins de policiers tués
le nombre de policiers morts en service fait l'objet d'une attention plus soutenue [...]
1 policier tué contre 10 personnes abattues par la police ?
dans cette guerre sociale à mort, on ne peut que constater qu'il vaut mieux être "gendarme" que "voleur", puisque même selon les chiffres officiels, le ratio homicide policier / policiers tués serait de
l'ordre de 5 contre 1, et de 10 contre 1 si l'on en croit les omissions statistiques
avec la crise augmente la violence de la police et des luttes
la violence sociale, la violence policière mais aussi la violence de ceux qui luttent, augmente avec la crise... Certes ce n'est pas un scoop, mais il est rare que cela devienne aussi
visible au point d'occuper le devant de l'actualité, et de devenir un aspect déterminant des contradictions sociales... et des idéologies
texte complet dans la police et l'armée des États contre les populations
.
la police et l'armée des États contre les populations
c'est bien avant les événements de ferguson que l'on parle de militarisation de la police aux Etats-Unis
le phénomène n'est certes pas purement américain. Un livre de 2005 aborde le sujet de façon plus générale depuis trente ans et traite aussi spécifiquement du cas de la France. On peut y lire un passage
concernant la complémentarité de la gendarmerie et de l'armée de terre françaises, à propos de l'intervention au Kosovo en relation avec l'OTAN pour le contrôle des
foules.
la France ne fait pas état d'une exception
extraits
un double mouvement police > armée / armée > police
Au cours des trente dernières années, les organisations policières ont connu des transformations considérables en matière de réponse opérationnelle et de traitement de l'information. En effet,
l'émergence de problèmes criminels particuliers, les situations à risque élevé de violence et les opérations de contrôle de foules ont favorisé le développement d'une approche instrumentale et spécialisée au sein des appareils
policiers. De plus, la guerre contre le trafic de stupéfiants, le terrorisme et la criminalité en général ont nécessité une collaboration étroite entre le domaine militaire et le domaine policier. Ainsi, devant une obligation
de résultats de plus en plus pressante, la police a élaboré une réponse opérationnelle qui s'est militarisée tout en se dotant d'un arsenal technoscientifique de pointe. Soulignons cependant que ce glissement n'est pas
unidirectionnel.
En effet, nous constatons que les forces armées s'orientent également vers des tâches qui relèvent plus de l'activité policière, particulièrement dans les missions de maintien
et d'imposition de la paix. Ce caractère multidirectionnel se transpose également au niveau international, impliquant ainsi le secteur privé dans les sphères policières et militaires.??" L'intensification de la réponse
policière, l'intervention des forces militaires et l'interpénétration des sphères publiques et privées représentent à l'heure actuelle une tendance lourde dans le domaine de la sécurité intérieure. Cet ouvrage propose donc de
mettre en contraste la complexité de ce nouvel assemblage policier.
tout le monde ne sait pas qu'en France, la gendarmerie nationale (effectifs ~ 100.000) est une force armée placée sous la double tutelle des ministères de l'Intérieur et de la Défense. L'effectif de
la gendarmerie mobile est de 17.000. Les CRS, Compagnies républicaines de sécurité (effectifs ~ 14.000) sont un corps de la police nationale dépendant de
l'Intérieur.
« La gendarmerie nationale est une force armée chargée des missions de police et placée sous la tutelle du ministère de l'Intérieur et du ministère de la Défense.En 2009, la
gendarmerie est rattachée au ministère de l'intérieur tout en conservant son statut militaire, des liens particuliers avec le ministère de la défense et certaines missions à caractère
militaire.[...] La gendarmerie nationale fait partie, aux côtés de l'Armée de terre, de l'Armée de l'air, de la Marine nationale et des services de soutien interarmées, des forces armées
françaises »
même si parlant de militarisation de la police, on évoque plutôt son équipement en matériels utilisés par les militaires en dehors du territoire national, la militarisation de la police
française est donc intrinsèque à sa fonction et à son organisation... et à son histoire (depuis les révolutions du 19ème siècle à la période de la colonisation et encore aujourd'hui dans les départements et
territoire d'Outre-Mer)
avant que ne soient créées des forcs policières pour le maintien de l'ordre intérieur, celuis est aussré par la troupe. Lire à ce sujet Une petite histoire du maintien de l’ordre Tantquil 22 novembre
concernant le cas américain, un livre de juillet 2014
Rise of the Warrior Cop: The Militarization of America’s Police Forces conférence vidéo 24 juillet
extraits et audiobook
The American approach to law enforcement was forged by the experience of revolution. Emerging as they did from the shadow of British rule, the country's founders would likely have viewed police as they exist
today as a standing army and therefore a threat to liberty. Even so, excessive force and disregard for the Bill of Rights have become epidemic in America today. According to civil liberties reporter Radley Balko, these
are all symptoms of a generation-long shift to increasingly aggressive, militaristic, and arguably unconstitutional policing - one that would have shocked the conscience of America's founders.
Rise of the Warrior Cop traces the arc of US law enforcement from the constables and private justice of colonial times to present-day SWAT teams and riot cops. Today relentless ''war on drugs'' and ''war on
terror'' pronouncements from politicians, along with battle-clad police forces with tanks and machine guns, have dangerously blurred the distinction between cop and soldier. Balko's fascinating, frightening narrative
shows how martial rhetoric and reactionary policies have put modern law enforcement on a collision course with the values of a free society.
l'histoire de la militarisation de la police aux États-Unis, le Journal International 2 septembre
Aux Etats-Unis, la longue histoire des brutalités policières Le Monde 21 août/4 décembre
Racisme et militarisation : la face cachée de la police américaine
la lecture de cet article est très intéressante pour sa documentation, mais « longue histoire » est étonnant puisqu'il ne parle que des années 2000...
l'Etat Américain s'est toujours passé de frontières pour maintenir l'ordre capitaliste à l'intérieur comme à l'extérieur de son territoire
le cas américain est singulier, parce que s'ils n'ont pas été un pays colonisateur classqiue, ils sont intervenus et interveinnent partout dans le monde comme chez eux, ce qui veut dire qu'ils interviennent
chez eux comme ailleurs dans le monde. La distinction entre police et armée est difficile à établir dans un pays qui s'est construit sur des génocides et à travers des guerres civiles pour se constituer en
Etat-nation. La militarisation accrue de la police américaine depuis une trentaine d'année est donc inscrite dans les gènes et l'histoire de sa fonction de maintien de l'ordre intérieur/extérieur. La « guerre au
terrorisme » en montre la continuité
par conséquent, sur le plan de la politique des Etats pour maintenir l'ordre capitaliste chez eux ou en dehors, il n'y a pas de rupture de continuité entre armée et police. L'effacement de la frontière entre
police et armée correspond à celui des frontières nationales dans la globalisation capitaliste et à l'évolution concomittente de la fonction des États, la dénationalisation de certaines de leurs fonctions (Saskia
Sassen)
ne se tromper ni d'analyse ni d'objectif ni d'adversaire
avoir ces éléments en tête est à mon sens important pour ne pas tomber dans une critique séparée de la police, dénonçant son excessive brutalité sous prétexte qu'elle aurait "une mission de sécurité publique au
service de tous les citoyens nationaux"
avoir en tête que « la militarisation de la police » correspond dans le moment actuel du capitalisme à la nécessité de contenir les luttes que produit la crise comme crise du travail salarié, pour la
sur-exploitation forcée des populations migrantes (cf plus bas les textes d'Henri Simon pour Echanges)
et savoir que si la militarisation de la "police nationale" ne suffit pas, aucun État n'hésite à faire intervenir l'armée sur son territoire, comme on l'a vu en France
depuis l'après-guerre contre les mineurs (Valenciennes 1948), les sidérurgistes, en 1968 etc.
et l'Europe dans tout ça ?
Les conseillers auprès de l’Union Européenne préconisent le recours à l’armée pour combattre les grèves et les manifestations, WSWS 25 août 2014
Les experts d’un groupe de réflexion de l’Union européenne exigent que l’UE se prépare à mettre fin au moyen de la force militaire aux grèves et aux manifestations. Du fait de l' inégalité
sociale grandissante dans une économie mondialisée et du nombre de conflits armés croissants à l’intérieur des frontières de l’UE, de telles diatribes se multiplieront inévitablement.
Dans cette étude réalisée par l’Institut d’Etudes de sécurité de l’Union européenne, les auteurs ont carrément déclaré que face à ces développements, il faudra utiliser l’armée de plus en
plus fréquemment pour maintenir l’ordre et protéger les riches de la colère des pauvres.[...]
dans la police et l'armée des États contre les populations
.
le capital c'est coton
The Fabric of Our Lives: The brutal history of cotton debunks many of the most popular myths about capitalism Slate Magazine 2 décembre
« Slavery was not a hidebound institution that capitalism destroyed, but an integral one that made capitalism possible »
extraits
The epic story of the rise and fall of the empire of cotton, its centrality to the world economy, and its making and remaking of global capitalism.
Cotton is so ubiquitous as to be almost invisible, yet understanding its history is key to understanding the origins of modern capitalism. Sven Beckert’s rich, fascinating book tells the story of how, in a remarkably
brief period, European entrepreneurs and powerful statesmen recast the world’s most significant manufacturing industry, combining imperial expansion and slave labor with new machines and wage workers to change the world.
Here is the story of how, beginning well before the advent of machine production in the 1780s, these men captured ancient trades and skills in Asia, and combined them with the expropriation of lands in the Americas and the
enslavement of African workers to crucially reshape the disparate realms of cotton that had existed for millennia, and how industrial capitalism gave birth to an empire, and how this force transformed the world.
The empire of cotton was, from the beginning, a fulcrum of constant global struggle between slaves and planters, merchants and statesmen, workers and factory owners. Beckert makes clear how these forces
ushered in the world of modern capitalism, including the vast wealth and disturbing inequalities that are with us today. The result is a book as unsettling as it is enlightening: a book that brilliantly weaves together
the story of cotton with how the present global world came to exist.
If there’s a role the West still plays in the cotton story, it’s in the power of new corporations like Gap, Adidas, and Walmart, which sell finished cotton goods to consumers
around the globe. What’s different now is that these corporations have been, as Beckert puts it, “emancipated from the state.” They are far less reliant on their home countries, dealing directly with the
developing nations that produce our cotton goods.
Cotton Pickers Images
1908
The cost to the cotton workers’ health is high: it is estimated that 1 million agricultural workers worldwide are admitted to hospital with pesticide poisoning each year. Cotton pickers
(usually women) are also at risk, especially from reproductive disorders and exposure to chemicals when pregnant or breastfeeding, in turn passing the toxins on to their children. Cotton workers are continually at risk from
a range of cancers and other life-threatening health conditions.
Uzbekistan USA
H&M comes under pressure to act on child-labour cotton The Guardian 201
USA Children fair game for agribusiness
Anti-slavery charity lobbies high street stores over links with clothing suppliers who buy from Uzbekistan

Did You Know… Textile & Cotton Workers Face Dangers of Brown Lung Disease? KansasCity Missouri The Legal Examiner 2011
(le jazz aussi était coton)
1936 
McKinney's Cotton Pickers were an African American jazz band founded in Detroit in 1926 by William McKinney,
who expanded his Synco Septet to ten pieces. Cuba Austin took over for McKinney early on drums. Between 1927 and 1931, they were one of the most popular African-American bands. Many of their records for Victor were
bestsellers.
.jpg)
Cherry 1928 / It's Tight Like That 1928 / Peggy 1929 / Baby Won't You Please Come Home 1930 / Blues Sure Have Got Me 1930
dans éléments pour 'une critique de l'économie politique'
.
migrer et/ou crever pour le capitalisme
Communisme* ou barbarie (2) : Une industrie capitaliste de l’horreur, l’exploitation de la marchandise humaine « migrant » Henri Simon Échanges 149
(automne 2014) Mondialisme.org 3 décembre
Dans un premier article (Echanges n°?148, été 2014), nous avons tenté d’expliquer comment dans la période actuelle les pays industrialisés tentent de se protéger par tous les moyens
contre ce qu’ils considèrent comme une invasion menaçant leur intégrité politique, économique et sociale. Nous reprenons une approche plus théorique de cette question à l’occasion de révélations sur une nouvelle
forme d’organisation des filières de l’émigration.[...]
Communisme* ou barbarie (1) : les parias à l’assaut de la forteresse nord id. Échange 148 été 2014
Chaque jour, presque chaque heure, nous apporte son flot d’informations sur ces guerres classiques qui n’osent pas dire leur nom, entre Etats ou à l’intérieur d’un
Etat, et qui continuent de coexister même si l’une chasse l’autre dans la diffusion médiatique au gré des exactions, des atrocités, de la menace des intérêts des grandes puissances ou des interventions directes ou
indirectes de celles-ci. L’Ukraine prend le devant de la scène sur Gaza qui peut supplanter l’Irak et le Kurdistan qui camoufle ce qui se passe en Syrie et met un voile sur les interventions militaires en
Centrafrique, et vice et versa. Mais ce n’est pas de ces conflits « ouverts » que nous voulons parler, bien qu’ils jouent un rôle dans une autre guerre, bien plus généralisée celle-ci, mais ignorée et seulement
médiatisée d’une manière parcellaire, plus comme un fait divers que comme une guerre bien particulière. Ce qui est certain, c’est que de plus en plus les populations fuient ces zones de combat ou en sont expulsées
pour des raisons ethniques ou religieuses.[...]
*?« Communisme » n’a rien à voir ici avec le capitalisme d’Etat style soviétique ou chinois ou les différentes moutures social-démocrates. Il postule une société où il
n’y a pas d’exploitation de l’homme par l’homme et où chacun décidera par lui-même quelle sera son activité et comment il l’assumera. Les parias que sont les migrants de partout sont à
l’extrême d’un monde communiste car dans leur destin, ils ne sont maîtres de rien, soumis d’un bout à l’autre de leur vie à toutes les contraintes d’un système auxquelles ils tentent
d’échapper pour tomber dans d’autres contraintes.
Dans un Japon vieillissant, des immigrés indispensables mais souvent persona non grata Courrier International 20 novembre
dans migrantes et migrants, émigré-e-s, Domestic Workers...
4 décembre
plan d'accès simplifié
"simplifié" est un euphémisme... le plan complet dans table des matières
.
après Ferguson : 'races' et genre en questions
jusque-là j'ai importé des articles posant la question en termes de 'races' et de classes. Mais dans la presse américaine en ligne, on trouve davantage d'échos d'une opposition
entre les vues féministes, selon qu'elles sont noires ou blanches... un classique depuis les luttes abolitionnistes au 19ème siècle
Feminism’s ugly internal clash: Why its future is not up to white women Salon 24 septembre
From Beyoncé to the Internet to different policy priorities, white and black feminisms are not the same. Here's why [...]
Black Feminists Respond to Ferguson ColorLines News for Action 22 août

Here at Colorlines, the ongoing situation in Ferguson, Missouri, set off by the police killing of Michael Brown, has subsumed our collective attention and energy going on two weeks now. As the
gender columnist, I decided to take a look at how Black feminists have been responding to the situation. While the issue of gender (beyond the policing of black masculinity and the crisis facing black men and boys) has taken a
back seat in the mainstream conversation, black feminists have been keeping the intersectional analysis alive in their coverage and commentary. Here is a sampling of voices, including queer, trans and gender non-conforming
feminist perspectives [...]
Lessons From Ferguson The Feminist Wire 5 septembre
Ben Carson, candidat républicain potentiel aux élections présidentielles de 2016, suggère que le féminisme est responsable de Ferguson
« I certainly believe that I benefited from affirmative action »… However… source
Ben Carson suggests feminists are partly responsible for Ferguson Salon 1er décembre
« Certainly in a lot of our inner cities, in particular the black inner cities, where 73 percent of the young people are born out of wedlock, the majority of them have no father figure in
their life. Usually the father figure is where you learn how to respond to authority,” Carson said. “So now you become a teenager, you’re out there, you have really no idea how to respond to authority, you
eventually run into the police or you run into somebody else in the neighborhood who also doesn’t know how to respond but is badder than you are, and you get killed or you end up in the penal system.»
« Il est certain que dans beaucoup de nos centres urbains, en particulier les cœurs des villes noires, où 73 % des jeunes sont nés hors mariage, la majorité d'entre eux n'ont aucune
figure paternelle dans leur vie. La figure du père est généralement là où apprendre à répondre à l'autorité. Maintenant vous devenez un adolescent, vous êtes là, vous n'avez vraiment aucune idée de comment réagir à l'autorité,
vous rencontrez finalement la police ou vous rencontrez quelqu'un d'autre, dans le quartier
Feminists take on race and police conduct post-Ferguson Washington Post 1er septembre

Feminist Sites Quiet On Ferguson & We’re So Not Surprised Chicago Defender 4
décembre
The protests in Ferguson center around the killing of yet another young innocent Black male, and of course, Black media sources including the thousands of everyday contributions via social media
have helped document the evolution of this story and the movement taking root around the country. It stands to reason that all publications with any kind of investment in news, social commentary and women’s issues should be
aggressively covering Brown’s. So it is curious, though not surprising, that many of the most popular and prestigious websites for social commentary seem unable to do just that, and problematic because thus far, the killing
of Black children has largely been constructed as a concern exclusively for Black women in feminist media and activism.
I’m curious about the feminist and women’s publications that are known for catering to largely White audiences and how they’ve chosen to cover—or not cover—a national
story that is a defining a moment in our country’s legal history.[...]
How Do I Love Thee? A love poem from the Ferguson, MO police dept to Black residents Aya de Leon writer/performer/mom/activist 18 août

dans critique du capital : des classes du genre et de la race, marxisme et intersectionnalité...
pas une protestation, un soulèvement !
‘This Is Not a Protest—It Is an Uprising’ The Nation 3
décembre
« Si nous reconnaissons que le système ne fonctionne pas pour nous, il faut un système nouveau... Si vous voulez vous débarrasser de ce système, alors vous parlez du capitalisme. Je
sais que les gens ont peur de le dire, mais c'est vrai. »
« ... des questions sans réponse sur les buts précis de manifestations, et « réforme vs révolution », l'écart entre la protestation et l'organisation à long terme doit encore être comblé. Eugene
Puryear [Un activiste] : « À l'heure actuelle, pour être honnête, nous avons des tactiques — nous n'avons pas de stratégie. Nous faisons beaucoup de choses intéressantes et beaucoup de choses importantes... mais en
fin de compte, où ça va ? Ce que nous faisons ? Ce que vraiment nous demandons ? Nous sommes prêts à être arrêté, et j'adore ça. Je suis prêt. Mais sommes-nous prêts à bâtir des institutions ? » Les petites réformes
— obliger la police à porter les caméras, par exemple — ont attiré l'attention des politiciens et des médias, mais Puryear parle de mobilisation pour un changement plus fondamental. « Si nous reconnaissons
que le système ne fonctionne pas pour nous, il faut un système nouveau... Si vous voulez vous débarrasser de ce système, alors vous parlez du capitalisme. Je sais que les gens ont peur de le dire, mais c'est
vrai. ».
le jazz et les luttes des années 60 : une première sélection musicale
avertissement : la musique ne fait pas la révolution, et n'est pas plus révolutionnaire quand elle évoque des luttes sociales ou raciales que tout autre chose ou rien. Le jazz n'échappe pas à cette réalité, le
free-jazz non plus dont on a parfois considéré, dans les années 68 et suivantes, qu'il supposait la violence musicale et reflétait uniquement celle des conflits d'alors
toutefois, des musicien.ne.s s'engagent explicitement sur les deux versants - musicaux et politiques - des combats contre l'oppression raciste, que ce soit dans une bonne part de leur œuvre ou par un thème
évoquant tel événement
les éléments pour saisir ces rapports, du point de vue de la musique de jazz et de son évolution, peuvent être trouvés dans mon livre Jazz et problèmes des hommes, 2002 - sommaire
pour situer dans l'histoire, un film en français, recommandé
''Black Music'' Des chaines de fer aux chaines en or film 1h41mn
un lien musical entre Watts et Fergusson : The Watt's Prophets video Watts to Ferguson - Amde Hamilton - Create Your Way in, Create Your Way Out
en relation Record Albums of the Freedom Movement (pochettes de disques des années 50 et 60)
Big Bill Broonzy: Black, Brown and White
ce qui suit est une première sélection d'enregistrements, thèmes éparts ou disques entiers, ou le rapport jazz (et environs) et racisme ou luttes de libération est explicite. Mon choix porte sur les années 60 étendues à quelques précédents à la fin des années 50 et à quelques suites dans les années 70. Je complèterai cette sélection au fur et à mesure de mes souvenirs ou
découvertes (la révolution ne se fera pas sur Youtube)
1958 Full Album
Sonny Rollins ts Oscar Pettiford b Max Roach dms
1960 Full Album
(...)
1969 The Ballad of the Fallen El Quinto Regimiento / Los Cuatro Generales / Viva la Quince Brigada Song for Che
1970 What is a Man? 1997 Listen/Part E's
The The Watts Prophets are a group of musicians and poets from Watts, Los Angeles, California. Like their contemporaries The Last Poets, the group
combined elements of jazz music and spoken-word performance, making the trio one that is often seen as a forerunner of contemporary hip-hop music. Formed in 1967, the group comprises Richard Dedeaux, Father Amde Hamilton (born
Anthony Hamilton), and Otis O'Solomon (also billed as Otis O'Solomon Smith)
Full Album 1974-1988 (première version 1970) Paroles
The Revolution Will Not Be Televised (« La Révolution ne sera pas télévisée ») est un poème, puis une chanson de Gil Scott-Heron. Elle a été décrite comme une « polémique agressive contre les
médias de masse et contre l'ignorance par l'Amérique blanche de la dégradation progressive des conditions de vie dans les cités ». Le chant de Scott-Heron sur la chanson est quant à lui considéré comme précurseur du phrasé
caractéristique du rap Histoire d'un thème, reprises...
lire et écouter la suite dans bribes de jazz
trois siècles d'émeutes raciales aux États-Unis
Le Figaro, Libération, Le Courrier International... les articles se multiplient pour rappeler cinquante ans d'émeutes raciales aux Etats-Unis, établissant le lien entre les événements de Ferguson et les années 60 à partir des émeutes de Watts en 1965
pourquoi 50 ans ? Certes les luttes pour les droits civiques prennent de l'ampleur dans les années 50 et 60 à la faveur de la décolonisation en Afrique et des luttes sociales au-delà de la
question raciale, avec un caractère de masse inédit et moderne
pourtant l'histoire des émeutes, particulièrement afro-américaines mais pas seulement, est indissociable des révoltes depuis la période esclavagiste et notamment au 19ème siècle, comme le lien
ci-dessous en donne une idée
Mass racial violence in the United States (1700-2014) Wikipedia
les émeutes sont aussi le fait de Blancs anti-abolitionnistes, ultra-racistes... tout au long du 19ème et jusqu'après-guerre
White American riots in the United States (1829-1947) Wikipedia
ces émeutes ne concernent pas que la race mais aussi des conflits du travail
quelques exemples avant 1940 au 20ème siècle
1898 America's Coup d'Etat :the 1898 Wilmington race Riot
1906 Atlanta Race Riot
1917 East St. Louis film 8:04
1919 The Chicago Riots

1921 Tulsa Riot
2011 videos live critique
années 20 Jazz Exacerbates Racial Tension Race Records
1943 Harlem Detroit Beaumont... images

si nombre d'articles évoquent la discrimination sociale sous-jacente, fort peu établissent le lien avec le capitalisme américain, qui s'est fondé par et sur le racisme produit dans la traite et
l'esclavage, et n'a cessé depuis de le reproduire
du point de vue communiste, toute la question présente se ramène à comprendre ce lien race-classe (-genre) pour imaginer comment il pourrait être défait
Madlib en marge au cœur
Madlib, de son vrai nom Otis Jackson Jr. (24 octobre 1973 à Oxnard, Californie) est un artiste et créateur américain de hip-hop très largement influencé par le jazz et notamment par
Sun Ra
2010 The Sun extrait autres vidéos
2003 Hip Hop Remix on BlueNote Full Album 2010 extraits
Miles Away est un hommage aux grands musiciens des années 60-70, Miles Davis, Horace Silver, Woody Shaw, Larry Young, Pharoah Sanders... The Last Electro-Acoustic Space Jazz &
Percussion Ensemble est un groupe virtuel. Madlib y joue de tous les instruments sous des noms fictifs...
3 décembre
les gens
« L'idéologie, c'est la vie quotidienne » Roland Simon
balayer, laver, nettoyer

mort d'un faux cul en son culte même infos
un fossoyeur en chef de l'hôpital public*, ardent défenseur de l'école privée, du plan Juppé sur les retraites et de la CSG (Contribution sociale généralisée), député inamovible 33 ans durant
succédant à 22 ans de son père sur le saint-siège d'Yssingeaux, condamné pour « recel d'abus de confiance » (financement illégal de son parti), mais acquitté par loi d'amnistie en 1995, vice-président comme Strauss-Kahn du
Cercle de l'Industrie, Jacques Barrot est mort dans le métro... à Neuilly sur Seine
* Plan Barrot 1979 : Relèvement de 1% de la cotisation d’assurance maladie pour 18 mois (décret du 30 juillet 1979, JO du 31 juillet 1979) / Plan d’économie de 8 milliards sur les
dépenses hospitalières source
que repose en paix "l'humaniste" auquel rend hommage la classe politique (Le Monde), qu'il monte pleurnicher au paradis des bondieusards de l'Etat, où il ne risque pas de nous croiser
« le chemin de Saint Jacques du barreau est droit et courbe » Heraclite Patlotch Junior
communisme : aimerait-on qu'il en fut ainsi ?
10 Signs That Communists Are Infiltrating The Ferguson Protests Freedom Outpost
non je ne me suis pas rallié à Jim Crow et aux obsédés de la lutte anti-communiste aux USA. Ce genre de réactions fleurit malheureusement davantage que les pauvres variantes de l'idéologie
communiste des deux côtés de l'Atlantique
je note toutefois que cette analyse est le pendant de celles de certains activistes sur le terrain ou de théoriciens communistes plus loin, qui tirent de Ferguson matière à alimenter
leur conviction de « la nécessité de l'organisation ce classe et du parti révolutionnaire pour organiser et diriger la lutte pour changer le système » (PCI 20 octobre cité ci-dessous le 1er décembre)
il est dommage que le texte Ferguson : l'incendie impossible à éteindre ne soit pas plus clair et précis pour faire la distinction entre les « militants » dont il parle* au
nom du néo-maoïste Revolutionary Communist Party (RCP, Bob Avakian...) et du "marxiste-léniniste" Workers World Party. Mais il est vrai que son texte est daté du 17 novembre, avant le procès en acquittement du policier meurtrier et les événements
qui ont suivi, avec l'intervention de ces deux organisations sur place et dans leurs colonnes
* « C’est peut-être les militants, en particulier les fractions ultrapériphériques des exclus, dont les actes et la perspective nihiliste globale désespérée parle le mieux de la
situation des Noirs en Amérique. Les militants comprennent un réseau informel de jeunes hommes chômeurs noirs, dont beaucoup viennent non seulement des villes voisines dans le comté de St. Louis, mais aussi des villes des états
voisins, tels que Chicago, Detroit, New York, et d’autres environnements urbains qui ont partagé un destin historique semblable à Saint-Louis. Leur principal objectif était de s’affronter à la police directement par
tous les moyens nécessaires. » [ce qui effectivement ne pose pas leurs activités comme activisme communiste, mais renvoie davantage aux priorités de courants anarchistes]
RCP 4 décembre 2014 PDF
autant dire que tout ça n'a guère à voir avec les thèses sur la communisation, y compris dans mon approche critique. Ce n'est pas une voie que je souhaite explorer...
dans les communismes comme combats : une exploration des voies de la révolution
.
bon à savoir
Ferguson / Portland : qui est vraiment le « policier bisous » ? Alain Korkos arretsurimages.net

Alain Korkos nous donne la réponse : un des 31 qui ont dit "aimer" le profil facebook des policiers ayant arboré ce badge « "I am Darren Wilson", le nom du policier qui a abattu le jeune
Michael Brown à Ferguson, Missouri [...] Le même qui, le lendemain, étreignait le petit Devonte Hart »
le meilleur n'est pas cette manipulation de l'opinion, mais qu'on ait dû fabriquer un faux comme moment du vrai. En effet, la figure du bon flic est plausible, elle
existe par-delà les "races", mais ça ne change en rien la fonction de la police, le maintien de l'ordre étatico-capitaliste établi. C'est dire à quel point la question est sensible et le moment symptomatique du
fait qu'au-delà du gouvernement Obama, l'État américain est sur la défensive du point de vue idéologique
je le vois comme un complément à la démission (forcée ?) de l'agent Darren Wilson, et naturellement aux figures positives de la police diffusées-infusées à longueur de feuilletons télévisés aux
Etats-Unis comme en France (ce que rappelait Angela Davis dans son petit livre La prison est-elle obsolète ?)
dans la police et l'armée des États contre les populations
.
Forum communisme pour adultes
« L’“accueil” et la “connexion” sont interdits aux mineurs de 18 ans sur ce forum »
non, rien, c'est juste parce qu'il faut rigoler...
.
Théorie Communiste : une mise à jour... théorique
le blog dndf, qui est l'interface de communication du groupe Théorie Communiste (TC), annonce une mise à jour de ses deux sites, en pointant particulièrement « la préface de la future réédition
de « l'histoire critique de l'ultra-gauche » chez Senonevero ». On ne s'y trompe pas, et c'est donc à ce texte qu'il faut se référer pour saisir cette mise à jour comme celle du corpus de TC
68, année théorique…, etc. De l’ultragauche à la théorie de la communisation
à première lecture, et sans relire le texte initial de cette préface, plusieurs inflexions me semblent se dégager de cette mise à jour théorique
la contradiction de genre réintroduite dans l'histoire des luttes et celle de la théorie communiste / sur « l'autotransformation des
individualités » / sur la conjoncture / cacher ces couleurs que je ne saurais voir / sur « l'idéologie c'est la vie quotidienne » / «
en conclusion : la révolution sera idéologie » / sans conclure / remarques sur quelques notes
(à lire dans forums, textes et débats sur la communisation)
2 décembre
De la nécessité et de l‘impossibilité d’abandonner l’activisme le bazar idéologique 30 novembre 2014
le bazar idéologique semble être un nouveau blog, puisque la plupart des rubriques sont vides. Ce texte me laisse dubitatif, car son auteur me paraît un peu perdu, et le blog serait donc bien nommé. Je
comprends les tourments de ceux qui veulent changer leur vie sans attendre, moins quand ils prétendent ainsi hâter des changements plus profonds et pour tous. Alors comment se situer entre les deux ? C'est le
genre de questions que je ne me pose pas, et auxquelles j'ai encore moins de réponse. Comme dit l'autre, le problème est dans la question
poser l'activisme au centre d'une problématique révolutionnaire, c'est d'emblée déplacer la question du sujet du côté d'un choix, qui plus est individuel même s'il est question de s'inscrire dans des combats
collectifs. À partir de là, on passe à côté de l'essentiel, qui est la lutte, les luttes telles qu'elles existent au-delà d'actions ultra-minoritaires, pourquoi et comment, ce qu'elles font, où elles vont, sachant que nulle
part dans le monde elles ne sont déterminées seulement par des activistes ni ne déterminent le devenir général, aussi haut qu'on place la barre
c'est d'autant plus vrai ici que l'auteur rapporte son problème à l'existence d'une « fédération Anarcho-communiste des pays du Nord-Est, NEFAC », c'est-à-dire d'une forme de parti de spécialistes
révolutionnaires. Bof... L'auteur semble en être à moitié conscient qui rappelle la critique du situationnisme et particulièrement de Vaneigem par Dauvé, mais se pose néanmoins une question d'ordre morale : que (dois-je) faire
?
on aura une meilleure idée de ses choix quand le bazar idéologique en sera vraiment un, ce qu'annonce déjà le catalogue en isthmes des rubriques: « Activisme Collectivisme Communalisme
Communisme Fascisme Fédéralisme Impéralisme (et anti-) Individualisme Marxisme Militantisme Patriotisme Socialisme Syndicalisme (et anarcho-) trotkysme ». Je note l'absence du capitalisme, c'est mal parti
pour en faire la critique
quant à moi, si ça devait être le cas de celui-ci, les blogs qui accumulent des textes parfaitement contradictoires et anachroniques sans un mot de commentaire, à part de rares informations absentes ailleurs,
j'en pense le plus grand mal à tous points de vue : absence de clarté donc entretien des incompréhensions et confusions, absence de sérieux donc de crédibilité, illusion que démultiplier le même
via internet débouche sur une appropriation réelle élargie et des réflexions utiles à tous... Résultat : on accumule des certitudes sans tenir aucun
essentiel
ce petit texte est peut-être symptomatique d'un malaise dans le(s) milieu(x) activiste(s), qui m'apparaît comme l'envers de la même monnaie objectiviste et subjectiviste qui a emballé le courant
communisateur, versant théorique paradoxal de l'activisme
en attendant que chacun.e vive sa vie comme il l'entend. Il y a mille manières de ne pas s'ennuyer sans exploiter ni dominer les autres, et même de leur rendre service, ou de combattre modestement
au quotidien, sans quoi parler de révolution est dénué de sens. C'est déjà beaucoup. Je retiens, parce que j'en partage ici le sens dans ma quête des voies multiples d'une possible révolution, la phrase de Malatesta
placée en exergue de ce texte :
« Pour ma part, je ne pense pas qu’il y ait une seule solution aux problèmes sociaux mais un millier de solutions différentes et en constante évolution, de la même manière que
l’existence sociale est différente et variée dans le temps et l’espace.» Errico Malatesta, 1924
ne sachant où le ranger, ce sera dans des temps, qui passent...
St-Louis Blues
une histoire américaine en douze heures de musique : 150 versions de Saint-Louis Blues de 1918 à 2013
cherchez l'erreur mais n'appelez pas la police !
l'orchestre de W.C.Handy, composituer du St.Louis Blues, en
1918 l'équipe de hockey actuelle
dédié à tous les Michael Brown du monde
Ferguson, lieu du meurtre du jeune Michael Brown et des émeutes qui on suivi, est une banlieue de St.Louis, Missouri. De l'autre côté du Mississipi, East St.Louis, dans l'Etat de
l'Illinois

des articles relatifs à ces événements ont évoqué le blues de Saint-Louis, le Saint-Louis Blues. Exemples : St. Louis Blues: An Old Refrain In Grand Jury Decision Huff Post 25 novembre. Ferguson : e vieux refrain du blues de Saint-Louis Huff Post 26 novembre : « la ville représente tout le paradoxe de l’histoire des races aux Etats-Unis:
elle a donné naissance à W.C. Handy et au blues, à Chuck Berry et au rock 'n roll, et à l’affaire Dred Scott portant sur les esclaves fugueurs.»
non, la ville n'a pas donné naissance au blues, elle se situe au nord de son ère d'origine

* La grande Migration a eu lieu principalement entre les deux guerres mondiales. Cependant, entre 1910 et 1970, environ 6,5 millions d'afro-américains ont migré du Sud. En 1910, 80% des noirs
vivaient dans le sud, moins de la moitié y vivaient en 1970, et seulement 25 % dans les régions rurales du Sud. Source Blues Classroom 1917 est l'année des émeutes raciales les plus sanglantes de l'histoire des Etats-Unis... à East St.Louis. Voir East St.Louis Riot 1917
W.C Handy, compositeur en 1914 du Saint-Louis Blues est enfant d'esclaves de l'Alabama. Il n'invente pas le blues mais lui confère des formes structurées qui en assurent la diffusion et le
développement musical au-delà de ses formes rurales, et la reprise dans le jazz dont il est une composante essentielle. La suite, c'est son influence sur toute la musique américaine, et particulièrement sur les formes
populaires, dans la Folk-Music, la Country Music, le R n' Roll, le Rythm n' Blues, la Soul et le Funk jusqu'à leurs développements récents. Le thème fait aussi le tour du monde, en passant par les versions
"françaises" de Django Reinhardt, russes de
une musique nouvelle de brassages lointains
l'originalité du Saint-Louis Blues est sa structure en AABA, où A est un blues désormais fixé à 12 mesures, et B un pont (Bridge, Middle Part...) de 16 mesures sur un
rythme dit de tango, de congo-tango, de habanera d'origine cubaine (Contradanza*), qu'on trouve aussi à la Nouvelle-Orléans dès le début du 18ème siècle (second Line) et s'introduit alors dans
la musique afro-américaine écrite ou non, jusqu'aux débuts du jazz (Scott Joplin, Jelly Roll Morton...)
* la contredanse française est introduite, ainsi que le menuet, à Santiago de Cuba par les colons français et leurs esclaves fuyant la révolution à Hispaniola,
aujourd'hui Haïti et Saint-Domingue (voir Révolution haïtienne)
ce caractère 'latin' facilitera en retour la reprise par les crooners cubains des années 50 ou les mélanges qui conduiront à ce qu'on appelle, sauf à Cuba, la salsa (Perry Como, Dizzy Gillespie,
Nat King Cole...)

on remarquera aussi que le thème est joué à des tempos des plus lents aux plus rapides, et que l'improvisation en fait des morceaux souvent sans autres rapports les uns aux autres que la présence de
la mélodie et de la structure autorisant différents rythmes, au sens de la danse
une histoire américaine en douze heures de musique : 150 versions de Saint-Louis Blues de 1918 à 2013
(la suite en cours dans bribes de jazz)

1er décembre
ouvriers morts : entre mourir du travail ou à Ferguson, exister dans les urnes ?
de la perte de l'identité ouvrière, mort sociale, et de la perte nécessaire de l'identité de race pour une transfiguration humaine dans l'auto-abolition du prolétariat ou plus généralement de la nécessité de dépasser ses identités particulières pour se constituer en classe des abolitions
Rendre invisible les ouvriers, réflexions au sujet d'une disparition sémantique cnt-ait 18 octobre 2014
une bonne observation dont je partage le constat à défaut de certains points de l'analyse. Quand il affirme que « l'identité ouvrière fait peur au capitalisme », je pense que l'article
se trompe d'époque, et projette son désir qu'elle se reconstitue à la manière du programmatisme ouvrier, avant précisément que ne disparaissent les luttes, organisations syndicales et politiques qui portaient et constituaient «
l'identité ouvrière » comme « conscience de classe »
ce constat recoupe celui que je fais de temps à autres, en tapant "ouvrier" dans le moteur Google Actualités, la réponse correspondant invariablement pour près de 50 % à des accidents du travail
source : La mort sans bruit de 552 accidentés du travail Michael Hajdenberg 2012
« le vote ouvrier »
pas étonnant que le mot revienne aussi dans la politique, avec « le vote ouvrier » : « Pierre Mauroy au candidat Jospin, un mois avant le 21 avril 2002 : « Nous devons parler plus fort aux
travailleurs, Lionel, il faut que tu adresses un message à la France qui travaille. Le mot ouvrier n’est pas un gros mot. » Mais, dans la bouche du principal candidat de la droite parlementaire, ils rappellent plutôt que
l’électorat ouvrier, longtemps considéré comme acquis à la gauche, fait aujourd’hui figure d’électorat à conquérir. » Les mutations du vote ouvrier sous la Ve république Cairn Info 2007. Le signataire de l'article se doute-t-il que le conseil de Mauroy à Jospin a bel et bien un
sens de propagande électorale, qu'elle soit de droite ou de gauche
à défaut d'être mort ou invisible, l'ouvrier doit encore être utile à quelque chose, au-delà même de produire de la plus-value : être un bon citoyen, c'est-à-dire voter pour
soutenir l'Etat, toujours celui du capital. Au moins l'utilisation du mot dans les analyses électorales témoigne-t-elle que les ouvriers existent comme une catégorie sociale suffisamment réelle pour retenir
l'attention, pied de nez à ceux qui parlent de disparition, au-delà de l'identité, de la classe ouvrière
du point de vue "sémantique" (sic), le bon ouvrier c'est l'ouvrier mort, ou qui vote : il peut alors retrouver son identité
ouvrier ou non, aux USA « un Noir » est d'abord « un Noir », de même en France pour « un immigré » (parallèlement une femme, à la différence d'un homme, est toujours d'abord considérée comme « une
femme » quel que soit son statut social et même ses attirances sexuelles. Quant à nommer une femme noire ouvrière, c'est un tiercé toujours perdant)
à cet égard, je fais le rapprochement de cet effacement sémantique avec le passage « Mort sociale » du texte Ferguson : l'incendie impossible à éteindre : « En affirmant le fait d’ « être noir » on affirme en même temps la mort comme son propre avenir.»
Cette idée fait écho à l'impossibilité d'affirmer son être d'ouvrier - de prolétaire *
« La classe ouvrière est on ne peut plus présente et la lutte des classes l'axe autour duquel tourne l'histoire, mais elle n'est plus confirmée dans la reproduction du capital » Théorie
Communiste
même si la classe ouvrière va au paradis, ses morts ne feront pas la révolution
l'injonction de jeunes activistes noirs évoquée dans le texte, « ne venez pas à Ferguson si vous n’êtes pas prêt à mourir », peut-elle être rapprochée des « luttes suicidaires » ou
désespérées théorisées par Théorie Communiste pour considérer les émeutes de Ferguson comme porteuses d'un « écart » ? Voire, car aucune mort physique ne peut franchir le pas de la mort
sociale à la métamorphose de prolétaire en individus de la communauté humaine communiste, qui concernera les (sur-)vivants : le CAPITAL contre le vivant, le COMMUNISME pour la VIE
pour l'heure la mort n'est pas dans le bon camp. Gardons-nous, par conséquent, d'un objectivisme jouant sur les mots de la théorie avec ceux des luttes. En attendant sa fin, le capitalisme n'a pas
perdu la main quant aux traditions de ses origines. Aujourd'hui comme hier il se débarrasse des improductifs, qu'ils soient « noirs », « blancs» ou autres, mais le fait est qu'en Occident ils sont plus nombreux en
proportion chez les « personnes de couleurs » ou autres « Nègres » de l'Europe des pauvres
Esclaves malades et affaiblis jetés à la mer; gravure du 18è siècle
une perte nécessaire d'identités particulières dans la constitution en classe des abolitions
toujours est-il que cette question de la perte nécessaire des identités particulières (de race, de genre, de nationalité...), pour la production d'une conscience de soi comme appartenance à la
classe des prolétaires, est au cœur de la problématique révolutionnaire. C'est ce que j'ai tenté de formuler dans abolir les classes / dépasser les identités de 'genre', 'race'... de militants et d'individus. Le texte de R.L. sur Ferguson montre une
possiblité de conjoncture dans laquelle cette perte devient possible, et ce ne sera le cas qu'au sein de luttes traversées de contradictions et oppositions à forte composante identitaire
quant à la catégorie "militant", il est clair que la constitution subjectivée en classe ("pour soi") ne signifie pas la constitution en parti, pas plus que ce serait, comme le prétendent
des nostalgiques de la représentation par une avant-garde, « la leçon à tirer de Ferguson » *
* « Ce sont les faits qui démontreront aussi la nécessité de l'organisation ce classe et du parti révolutionnaire pour organiser et diriger la lutte pour changer le système. Lorsque les
prolétaires en seront convaincus, alors ce ne sera plus l'heure des émeutes, des révoltes isolées, mais celle de la révolution qui sonnera. Nous n'en sommes pas encore là, mais c'est cette perspective qu'indique Ferguson. »
Ferguson, USA : Un épisode de la guerre entre les classes Parti Communiste International 20 Octobre 2014
pour revenir à l'ouvrier mort, je renvoie une nouvelle fois à Edouard Pignon et ses études et tableaux sur ce thème
Edouard Pignon 1936 Centre Pompidou
Des personnages sont rassemblés autour du cadavre d’un ouvrier tué lors d’un accident. Témoin de la scène, Edouard Pignon est alors âgé de sept ans. Peint dans un style post-cubiste ce
tableau montre des êtres hagards, retenus dans un espace sombre, fermé. Seul l’éclat des couleurs atténue en partie la violence de la scène et son traitement. L’ambition de l’artiste est aussi d’inscrire sa
toile dans un rapport à l’histoire de l’art classique ; il réalise ici en effet l’équivalent d’une déposition de croix.
dans abolir les classes / dépasser les identités de 'genre', 'race'... de militants et d'individus
.
la démission d'un flic : j'ai fait un rêve
étonnant buzz d'un événement dans l'événement, la démisson d'un policier meurtrier, rançon amère d'une injuste justice. On a perdu une bataille mais pas la guerre sociale. Non ce n'est ni la
première ni la dernière fois, mais l'Amérique ne s'y trompe pas qui est à un tournant. Voilà ce que (me) dit ce fait, et son exceptionnel écho médiatique
si pour chaque un.e qu'elle tue, la police perdait l'un des siens ?
.
recyclage poétique
un temps pour tout, je n'écris pas, en ce moment, de poésie
extrait de Temps basculés 4 janvier 2012
PLACE À JUSTES VIOLENCES !
Nous tournerons les vents mauvais sur toutes têtes
de nœuds du lien social au bordel capital
Nous jetterons l'effroi dans la tempête
Feu sur leur droit à la violence
Sur la violence de leurs droits
Aux riches et leurs chiens Aux maîtres et leurs biens Aux mâles de leurs miennes Aux chefs et leurs miches
Aux princes de la triche Aux trombines d'écrans Aux marchands et combines Aux sages de l'usine
Feu sur leur droit à la violence
Sur la violence de leurs droits
Aux bureaux Aux barreaux Aux tôles et contrôles Aux caméras cachées À la came en cachets
Au gibet des guichets À la démocratie ses scies À politique et ses boutiques Au sale lot boulot
Au travail ce trafic Aux trajets des tracas Aux fracas des sujets Aux pouvoirs des avoirs
Aux affaires Aux affreux À l'horreur des horaires Au permis aux pervers Aux salauds Aux salaires
Feu sur leur droit à la violence
Sur la violence de leurs droits
Aux bonnes soeurs des sacrifices Aux malsains édifices d'État Aux faux seins et tas d'artifices
Aux quartiers de mollesse Aux quartiers sans noblesse Aux rentiers de la fesse Aux messes des banquiers
Aux valeurs de papiers Aux pigistes pliés aux pieds de la valeur Aux artistes pompiers
Aux pinpons des doctrines Aux doctoresses en droit Aux élueurs de gauche Aux terreurs du milieu
Et j'en oublie et j'en oublie on remplira et cætera
Feu sur leur droit à la violence
Sur la violence de leurs droits
Ajoutons-y ces rats aussi Ces assis scélérats sociaux et ces cocos rassis Ces curés à parade chic
Ces coincés d'appareils Leurs partis c'est pareil Les carats prés carrés Les cars de policiers
Les paras préparés par droits de l'homme à la violence Et les fistons par leurs tontons au droit de viol
Et j'en oublie et j'en oublie on remplira et cætera
Feu sur leur droit à la violence
Sur la violence de leurs droits
Comme ils ont mis nos vies à nu
nos malheurs au placard
nos savoirs au rancart
nos enfants à la rue
nos vieux à la poubelle
nos belles au trottoir
nos malades aux déchets
nos luttes en fichiers
nos pauvres en prison
Et compromis ce temps sans horizon
achetant aux enchères
sur l'air à vendre leur canon
le plus cher de nos chairs
Place à justes violences !
Comme ils ont à bruit blanc
réduit les maux du monde
Soumis à l'or planqué
les mots vidés de sens
Abruti le silence
salaire d'impuissance
Ôté à la bonté toutes ses vérités
et même à tout poème...
...ah ah la poésie laissez-moi rire
Un temps pour tout ! D'urgence offrir
Place à justes violences !
On gardera nos vers pour le repos guerrier
et la rime pour rir' si si soyez gais riez
un sourire à la main pour venger la maman
d'un père l'aimant en cage
d'un fils mort désarmé
On offrira des fleurs à nos filles sauvages
de beaux joujoux aux gosses de partout
des youyous désarmant aux fusils
de futiles yoyos et la commune à tous
pour le temps nécessaire inutile
Encore faut-il
Faire un pas vers un choix
de vivre en liberté
entre tous inventer
l'infini
contre un reflux des vagues
pour un réel allié
à folie tendre
âmes déliées
Mais sans attendre faire
Place à justes violences !
Reuters/Jim Young
30 novembre 2014
Ferguson : l'incendie impossible à éteindre dndf
traduction de Inextinguishabl Fire: Ferguson and beyond R.L. Mute 17 novembre
les éléments les plus théoriques figurent dans la partie "paupérisation", le reste du texte étant une description analysant les événements concrets dans le contexte à la fois
régional et américain
Il existe, en conséquence, une tension contradictoire produite dans l’explosion de Ferguson, dans laquelle l’appartenance de classe prend la forme d’apparition de
l’identité noire. D’une part, la réalisation de l’identité noire contre le Capital, que ce soit pour être intégré dans le rapport de classe, ou comme force politique d’opposition au Capital. Mais
ceci réifie essentiellement le processus de racialisation en sujet racialisé autonome. D’autre part, il ya la tendance à l’abolition de l’objet racialisé, mais sur la base d’une non-appartenance,
l’incapacité fondamentale d’appartenir à une classe. Dans les deux cas, la production de l’identité noire apparaît comme quelque chose d’autonome, qui en vient à représenter un manque de relation à
une classe, à ne pas appartenir à une classe particulière.
cela correspond au moment de remise en cause de l'identité (de race) sur la base de celle-ci prise dans la réalité de classe qu'elle participe à reproduire - cf
abolir les classes / dépasser les identités de 'genre', 'race'...
on assiste par conséquent à un potentiel processus de défaisance de l'identité raciale, tout en constatant qu'il provient de populations paupérisées et racisées, sans observer de
réciprocité, évidemment, de la part du prolétariat "blanc", si ce n'est d'un point de vue militant, celui-ci étant souligné dans le texte
C’est peut-être les militants, en particulier les fractions ultrapériphériques des exclus, dont les actes et la perspective nihiliste globale désespérée parle le mieux de la situation
des Noirs en Amérique. Les militants comprennent un réseau informel de jeunes hommes chômeurs noirs, dont beaucoup viennent non seulement des villes voisines dans le comté de St. Louis, mais aussi des villes des états
voisins, tels que Chicago, Detroit, New York, et d’autres environnements urbains qui ont partagé un destin historique semblable à Saint-Louis. Leur principal objectif était de s’affronter à la police directement
par tous les moyens nécessaires [...]
l'auteur souligne comme John Garvey* (No more Missouri Compromises, Insurgent Notes, Journal of Communist Theory and Practice 18 novembre) « la formation raciale historiquement spécifique
» de la région
* John Garvey est co-auteur avec Noël Ignatiev du livre Race Traitor, 1996 (Abolish the White Race...) évoqué dans abolir le racialisme. Un de ses textes a été traduit récemment par la revue Période, Le point aveugle des Blancs 1967. Insurgent Notes est un blog de théorie communiste dans la mouvance héritée de
l'ultra-gauche (Left-Communism, Loren Goldner...)
pour l'heure, il est difficile de projeter dans l'avenir une telle analyse, qui repose sur des éléments à la marge du large mouvement de protestation déclenché aux USA par le meurtre raciste de Ferguson, même
s'ils sont une dynamique essentielle
.
Cinzia Arruza... Reproduction sociale et « Théorie Unitaire »
je relance la lecture de textes de Cinzia Arruzza déjà signalés par deux entretiens traduits plus récemment :
- Réflexion de genre (4) : Repenser le capital pour repenser le genre juillet 2014
Extrait : Ce que la « Théorie Unitaire » tente de saisir [...] lire les rapports de pouvoir basés sur le genre ou sur l’orientation sexuelle comme des moments concrets de cet ensemble
articulé, complexe et contradictoire qu’est la société capitaliste. Il s’agit pour elle de moments qui sont certainement dotés de caractéristiques propres et spécifiques, dont certaines doivent être analysées
avec des instruments adéquats et spécifiques (de la psychanalyse à la critique littéraire), mais qui maintiennent toutefois un rapport interne avec cet ensemble, et donc avec le processus de reproduction de la société selon
la logique de l’accumulation capitaliste.
L’hypothèse de la « Théorie Unitaire » est essentiellement que, pour le féminisme marxiste, l’oppression de genre et l’oppression raciale ne correspondent plus à deux
systèmes autonomes qui auraient chacun leurs causes particulières ; ils sont devenus, par un long processus historique de dissolution des précédentes formes de vie sociale, une partie intégrante de la société
capitaliste.
De ce point de vue, ce serait une erreur de les considérer tous deux comme des résidus des précédentes formations sociales, qui continuent à persister à l’intérieur de la société
capitaliste pour des raisons qui vont de leur ancrage dans la psyché humaine à l’antagonisme entre « classes » sexuées, etc. Il ne s’agit pas ici de sous-estimer la dimension psychologique de l’oppression
de genre et sexuelle, ni les contradictions entre oppresseurs et opprimés. Il s’agit cependant d’identifier les conditions sociales et le contexte du rapport de classes, qui permettent, reproduisent et
influencent autant notre perception de nous-mêmes que notre rapport aux autres, nos comportements et nos pratiques.
Ce contexte est celui de la logique de l’accumulation capitaliste, qui impose des limites et des carcans fondamentaux à notre vécu et à la façon dont nous l’interprétons.
Qu’une grande partie du courant féministe des dernières décennies ait pu faire abstraction de l’analyse de ces processus et du rôle crucial joué par le capitalisme dans l’oppression de genre et ses
variantes, voilà qui en dit long sur la capacité du capital à coopter nos idées et à influencer notre façon de penser.
- Féminisme, capitalisme et nature traduit dun texte italien de février 2014
Extrait
Q : Pensez-vous qu’une transformation féministe de la société changerait nos rapports avec la nature non-humaine ? C’est-à-dire nos rapports aux écosystèmes et aux autres espèces
animales ?
R : C’est une idée qui est soutenue par ceux qui se reconnaissent dans un écoféminisme, mais qui a tout de même beaucoup de succès au sein des féministes en général. Le problème de ce
point de vue tient aux présupposés théoriques dont nous avons parlé avant : l’acceptation de l’affinité entre la femme et la nature, l’identification de la rationalité humaine avec le masculin, la
valorisation de la sensibilité, de l’intuition, de l’empathie comme appartenant au féminin… Ce sont des suppositions que je ne partage pas. Ceci étant dit, certaines réflexions écoféministes et certaines
recherches sur la question de la nature non-humaine qui sont mis en avant par cette perspective féministe, ont mis en évidence des aspects intéressants et des propositions que je peux partager. En ce sens bien sûr, le
féminisme peut contribuer de manière significative à la transformation de nos rapports avec la nature non-humaine. De la même façon que pourrait y contribuer une critique de l’économie politique, qui a identifié un
point d’ancrage dans la critique écologiste du capital (et même une grille de lecture de la réalité) qui est tout à fait fondamentale.
Cependant, il y a un certain automatisme à penser qu’une société féministe et socialiste produirait nécessairement un rapport différent avec la nature non-humaine - il suffit de penser
au productivisme non-critique de l’Union Soviétique, non seulement pendant se phase de dégénérescence stalinienne, mais avant aussi, pendant les premières années de la révolution. A tel point qu’on parle
aujourd’hui d’écosocialisme et d’écoféminisme : si la transformation de nos rapports aux animaux et aux écosystèmes était une conséquence automatique de la transformation de nos rapports de production et
de genre, ce ne serait donc pas nécessaire d’ajouter « éco » à ces appellations.
"Cinzia Arruzza, membre de l'IIRE et professeur assistant à la New School for Social Research de New York, a écrit un court essai sur les relations pratiques et théoriques entre les marxistes
et le mouvement féministe du 19e siècle à nos jours. Intitulé Le relazioni pericolose, Matrimoni e divorzi tra marxismo e femminismo (Des relations dangereuses : Mariages et divorces entre marxisme et
féminisme), ce livre a déjà été traduit en espagnol et en portugais, des traduction en allemand et turc sont en cours, et l'édition en anglais par l'IIRE est prévue pour 2011"
la traduction française serait en cours
dans critique du capital : des classes du genre et de la race, marxisme et intersectionnalité...
les immigrés récemment arrivés en France Insee
Résumé: De 2004 à 2012, 200 000 immigrés sont entrés chaque année, en moyenne, sur le territoire français. Compte tenu des décès et des départs, la population immigrée a crû
en moyenne de 90 000 personnes par an. Début 2013, elle représente 8,8 % de la population française. De 2004 à 2009, les entrées en France sont restées stables, puis ont augmenté, de 2009 à 2012, en raison essentiellement de
l’afflux d’Européens.
Le profil des immigrés qui entrent chaque année en France évolue au cours de la dernière décennie. La part des femmes continue d’augmenter, dans la lignée d’un mouvement datant du milieu des années
1970. Celle des personnes originaires d’Europe se renforce : près de la moitié des immigrés entrés en France en 2012 sont nés dans le continent contre un tiers dix ans auparavant. L’immigration
d’origine européenne est majoritairement portugaise, britannique, espagnole, italienne ou allemande. Depuis 2008, malgré la hausse du niveau de diplôme, la part des immigrés déclarant occuper un emploi l’année de
leur arrivée en France est stable. Elle varie toutefois fortement selon le pays d’origine. Six nouveaux migrants sur dix vivent en famille l’année de leur arrivée en France, qu’ils aient migré ensemble ou
rejoint un membre de leur famille précédemment installé.
.
Reconfigurations of Class and Gender Janeen Baxter & Mark Western 2014
extraits GoogleBook
At a time when social commentators are increasingly likely to assert the “death of class” as a source of social inequality and conflict, this far-reaching volume reasserts the
significance of class and gender for understanding socioeconomic conditions. Rather than declining in importance, class and gender processes are being transformed by social and economic changes associated with
postindustrialism, including the entrance of women into the labor market in ever greater numbers, a shift from manufacturing to services, and the rise of part-time employment.
Moving away from the narrowly focused debates that have characterized much recent class analysis, the contributors to this book urge a nuanced approach that focuses on the specific
institutional contexts of class-gender relations in various advanced industrial nations. Class and gender relationships in each country are contextually embedded, they argue, in such issues as the differences in
welfare-state regimes, the varying availability of flexible forms of employment, and the degree to which the labor market is politically regulated.
The essays analyze the class and gender bases of economic inequality in ways that are sensitive to nationally specific institutional conditions. Two introductory chapters set the terms of the
theoretical analysis and provide a framework for thinking about the relationships between gender and class. The remaining chapters offer comparative, cross-national analyses that investigate empirical examples of the links
between class and gender relations, including the changing gender composition of the middle class, gender differences in access to managerial positions, the social ramifications of flexible employment arrangements, the
links between paid and unpaid work, and the increasing feminization of poverty.
dans classe genre race bibliographie aléatoire
restructuration du capital depuis 40 ans, une lecture dans la continuité de l'Ecole de Francfort
Du temps acheté. La crise sans cesse ajournée du capitalisme démocratique Wolfgang Streeck 2013 traduction 2014

Sociologue de l'économie, Wolfgang Streeck analyse la crise financière et fiscale de 2008 non pas comme un événement singulier, mais comme une séquence de l'évolution du capitalisme depuis
1945.
Plus particulièrement de ce que l'auteur appelle le "capitalisme démocratique" – ce régime économique qui, jusqu'aux années 1970, achetait l'adhésion des populations occidentales grâce à
la promesse d'un constant progrès de leur condition sociale et par les possibilités d'emprunt et de crédit. Il fallait gagner du temps sur la crise éventuellement à venir. Dès les années 1980, suite à la résistance à
l'impôt des producteurs de richesses financières et à leur lutte pour les allègements fiscaux, un nouveau régime se met en place, marqué par l'inflation et les déficits budgétaires nationaux. Le financement de la dette
publique passe à des institutions privées qui exigent en retour la consolidation par la dérégulation des marchés financiers, puis la compensation de leur faillite par les États. Plus que jamais, l'économie ne relève pas
d'une gestion technicienne, mais d'une instabilité constante dans les rapports de force entre producteurs de biens et producteurs de profits : aujourd'hui les marchés entendent s'internationaliser sans plus rencontrer
d'obstacles politiques du fait des Parlements nationaux ni de leur législation.
La globalisation est un leurre qui masque la réalité : à l'État fiscal classique a succédé dans les années 1970 l'État débiteur, qui entendit, par les emprunts publics et les crédits privés,
désamorcer les antagonismes sociaux et maintenir une forme de croissance. Aujourd'hui, nous vivons dans l'État de consolidation – celui qui fait payer aux citoyens le service de la dette par des réformes de structure
visant à se délester de ses fonctions régaliennes et de certaines missions de service public au profit d'institutions hors de portée des représentations démocratiques nationales : l'euro et la Banque centrale européenne en
sont deux exemples avérés
extraits de l'introduction
entretien avec l'auteur France Culture 29 novembre
Streek n'inscrit pas son propos dans une perspective communiste. Il affirme que « les institutions nationales et d'autres encore ont le mérite d'exister [et que] sans
elles le projet d'une économie politique démocratique en Europe [...] serait depuis longtemps mort et enterré. » Toujours est-il qu'on retrouve dans son livre l'idée, formulée par Saskia
Sassen, de dénationalisation de certaines fonctions de l'Etat, replacée dans une analyse de l'évolution du capitalisme depuis les années 70
dans éléments pour 'une critique de l'économie politique'
.
communisme : demandez le programme
Actualiser le communisme Alain Bihr àL'indépendant 29 novembre
autant le Bihr critique du capital est intéressant (La reproduction du capital. Prolégomènes à une théorie générale du capitalisme, 2 tomes 2001), autant le Bihr théoricien du communisme est
décevant. Il a toutefois un mérite, formuler clairement une mise à jour du programme prolétarien dans l'idéologie de l'alternative. C'est grosso modo la matrice de la vision stratégique du NPA
pas grand chose à en dire, depuis les positions défendues ici, la lecture de ce texte sans originalité est immédiatement critique. L'expression "actualiser le communisme"
peut se lire "actualiser le programmatisme ouvrier" dans une version social-démocrate-écolo agrémentée de "l'institution du revenu social garanti" emprunté aux négristes de la belle époque... Le contre-pouvoir
prolétarien, les structures syndicales, l'autogestion, les "logiques alternatives", les réseaux militants, les mouvements sociaux... le sujet, le projet, le trajet...
le programme ? un sacré coup de vieux !
dans les communismes comme combats : une exploration des voies de la révolution
29 novembre
panneaux et paravents ou pas
théorie du genre : ménage à trois

du silence, en langue d'oiseau
Yin & Yang Perturbations

Ferguson... l'idéologie qui vient
suite des articles importés les 26 et 28 novembre ci-dessous
“Where Capitalism and Racism Intersect”: Defending The Ferguson Revolts Global
Research 28 novembre
On a deeper level, this is where capitalism and racism intersect. One of capitalism’s main tenets is the dominance of private property and how it must be protected. We can see that this
has been transcribed in law, such as with the Stand Your Ground laws. Yet, also within the larger society there is a lack of caring for black life. In any situation, the media and general public regularly engage in victim
blaming and look for anything, anything at all to assassinate the character of those who died at the hand of the police. This can be seen even today, when the media brings up Akai Gurley’s criminal record when
discussing his death at the hands of a police officer. These two ideas have come together in Ferguson, creating a situation where people are more concerned about private property destruction than they are about the
death of Michael Brown.
interprétation quelque peu sollicitée... pour ma part, je ne considère pas que le rapport entre capitalisme et racisme puisse se comprendre comme intersection, sous-entendu de champs a
priori distincs des rapports sociaux-humains, ou sous l'angle de la propriété, cad sous l'idéologie des communs
- le racisme existe antérieurement au capitalisme, mais celui-ci le reprend - comme il le fait de la distinction hommes-femmes - pour s'établir comme mode de production-reproduction et en
faire une spécificité en son sein, soumise à des évolutions fonction de ses besoins, comme le montre la place relative dans l'histoire des racismes anti-noirs, anti-arabes et par ailleurs anti-juifs dit
antisémitisme
aujourd'hui, comme dit Achille Mbembé « Est nègre une large catégorie de l’humanité qu’on pourrait qualifier de subalterne », mais cela n'empêche que ce soit aux Etats-Unis les
non-Blancs, à commencer par les "Noirs" (cf 'critique de la raison nègre', le capitalisme animiste)
- la propriété, c'est le vol, blabla mais même sous forme privative, elle ne définit pas plus le capitalisme que les communs ou la valeur ne peuvent seuls définir le communisme. Marx encule
PP (Proudhon et Postone)
intéressant néanmoins, dans la mesure où, après l'effondrement de l'idée communiste avec celui du programmatisme ouvrier, le moment présent ne peut que repasser par là
Ferguson: un centre commercial bloqué Le Figaro 28 novembre
« Arrêtez le shopping et rejoignez le mouvement » un mot d'ordre qui dépasse le pillage
Ferguson & Black Friday autres

dans critique du capital : des classes du genre et de la race, marxisme et intersectionnalité...
.
capitalisme = exploitation des humains et de la nature
Who Will Confront the Real Cause of Environmental Exploitation?
The Climate Crisis is Capitalism Rob Ury CounterPoint 21-23 novembre

dans le plancher de terre : écologie, paysannerie, capitalisme ou révolution du commun ?
une vue imprenable ?
Fontenay Les Larris depuis ma terrasse, 3 images d'hier matin

du silence, en langue d'oiseau
volatiles sur la Marne 12 images
une vie à chier

la France en bidonvilles
En France, 17 000 personnes vivent dans des bidonvilles Le Monde 27 septembre
Près de 17 000 personnes vivent dans près de 400 bidonvilles en France. C'est l'un des principaux enseignements de l'état des lieux dressé par la Délégation interministérielle à l'hébergement et à l'accès au
logement (Dihal), dans le cadre du suivi de la circulaire du 26 août 2012 sur l'évacuation des campements illicites. Parmi ces milliers de personnes vivant dans une extrême précarité figurent 4 300 enfants. Ces informations
ont été collectées pendant l'été 2013 par les correspondants en région de la Dihal
Bidonvilles France images Bidonvilles France vidéos
1950-2014 : toujours les mêmes bidonvilles 33 photos, Nicolas Serve, Monique Hervo, Pierre Douzenel Mediapart
Le 12 février, Mediapart se rendait sur les lieux de l'incendie du camp de Bobigny où Mélissa, 8 ans, est décédée (lire ici le reportage de Carine Fouteau). En regardant les photos, nous sont
revenues en mémoire celles prises dans les années 1950 dans les bidonvilles de Nanterre ou Saint-Denis. À l'issue d'une recherche d'archives, voici le face-à-face entre images d'hier et d'aujourd'hui. En près de 50 ans,
bien peu de choses ont changé, si ce n'est qu'on ne dit plus bidonville, mais camp.
Bobigny 2014, Nicolas Serve
Dans la France de 2014, il reste des bidonvilles BienPublic 17 octobre
Signe d’une nouvelle pauvreté, près de 20 % des bidonvilles français se trouvent en Seine-Saint-Denis. Dans le campement de Bobigny, une centaine de familles n’ont accès ni à
l’eau ni à l’électricité. Et 400 personnes disposent de deux WC chimiques
Bidonville : démantèlement et amertume en Seine-Saint-Denis Secours Catholique 23 octobre
Le 21 octobre, le plus ancien bidonville de Seine-Saint-Denis a été démantelé. Certains occupants ont été relogés, mais d’autres se sont retrouvés à la rue, suscitant
l’amertume
Outre-mer : 1 personne sur 12 vit dans un bidonville. Pourtant c'est aussi la France l'Obs 5 novembre
Si le logement est le premier poste de dépense des Français, tous ne sont pas logés à la même enseigne. L'Outre-mer compte ainsi près de 150.000 bidonvilles, 300 fois plus que dans l'hexagone.
Qu'est-ce que cela implique ? Que faut-il faire ? Le décryptage de Gabriel Serville, député de Guyane
Annecy : Le bidonville de Vovray a été évacué France Bleu 27 novembre
Jeudi matin, quatre-vingt-dix policiers et gendarmes ont procédé à l’évacuation du camp installé dans la zone de Vovray, sur l’ancien site des abattoirs. Depuis le mois
d’avril, cent trente personnes (essentiellement des Roms) vivaient sur ce terrain vague, dans des campements de fortune. Une trentaine de personnes a été relogée. Une expulsion aux portes de l’hiver dénoncée par
les associations
En France, les inégalités se reflètent (aussi) au fond de la cuvette, YouPhil 27 novembre
Femmes, transgenres, handicapés, roms, migrants, sans-abris, mal-logés, malades… Nombreuses sont les populations touchées par des inégalités
d’accès aux toilettes, dans notre pays. Les toilettes sont un privilège
Mal-logement et bidonvilles en Seine-Saint-Denis : quel état des lieux, quelles solutions ? France Culture émission du
24 novembre en réécoute
Reportages à Saint-Denis et dans le bidonville de la Courneuve (en écho à la Journée mondiale de l'urbanisme en Ile-de-France du 7 novembre
dernier - Equité urbaine en Seine-Saint-Denis : du mal-logement au bien bâtir)
autres actualités
texte de fond Les bidonvilles forment-ils une planète à part ? Hic Salta Bruno Astarian février 2010
Montreuil Grands Pêchers, Patlotch 2014
dans pauvreté, bidonvilles... poubelles du capital
28 novembre
à propos de Marx à table (à propos du “Karl Marx” d’Otto Rühle) Gilles Dauvé DDT21
un plaisir à lire ces commentaires de GD, autant qu'il semble en avoir pris lui-même à l'écrire, et l'on imagine aussi Otto Rühle cette biographie de Marx, sûrement pour être relu, comme
disait Gide

j'ai lu plusieurs biographies de Marx mais pas ce Rühle réédité par Entremonde. Je le ferai volontiers, parce qu'il me semble joindre l'utile à l'agréable. Derrière la
délicatesse de Dauvé perce en effet - sinon à quoi bon ? - son intention, à travers cette relecture du Marx de Rühle, de pointer quelques défauts patents chez nombre de théoriciens marxistes d'aujourd'hui, notamment
en ce qu'ils ne suivent pas plus que Marx ses propres principes exposés dans les Thèses sur Feuerbach, ce que j'ai souvent relevé dans critique du 'courant communisateur' et depuis
mais l'on se prend ici ou là, en toute honnêteté si l'on ne se prend pas pour un prophète de la révolution communiste, à devoir balayer devant sa porte, du moins à être alerté du risque
permanent de tomber dans l'objectivisme, voire le déterminisme, ou simplement le défaut de la jouer trop perso. Rien n'est désespéré, un homme averti en vaut deux...
citations de Rühle par Dauvé
« La clairvoyance générale de Marx faisait faux bon toutes les fois que l’apparition d’un rival à sa taille troublait la paix de son esprit. [...] Marx n’était pas un
joueur d’équipe. »
« C’en est fini de l’imagination. Rien n’a plus cours ici de communément humain. […] Le socialisme devient ainsi le dernier maillon d’une chaîne de preuves
dont les différents éléments se succèdent suivant les lois de la logique […] »
« L’évolution […] est avec toi. Le capitalisme, dont le succès s’explique par les lois de l’histoire, disparaîtra du fait des mêmes lois. […] le socialisme
est déjà en puissance dans l’essence du capitalisme. Il succédera nécessairement à celui-ci.»
« Le marxisme vulgarisé qui accorde au mécanisme automatique des choses le rôle le plus important dans le jeu de l’évolution, doit céder le pas à un marxisme évolué, approfondi, qui
donne la part prépondérante à l’action directe des hommes. »
ces phrases font écho à mes interventions sur le primat des luttes théorisantes, la mise en cause du théorisme, maladie sénile du communisme, etc. comme la conclusion de Dauvé à mes remarques de ces jours derniers
:
« Otto Rühle a publié son Karl Marx en 1928. Début 21e siècle [...] la tentation demeure d’annoncer la mort prochaine et programmée du capitalisme.
Nous pensons plutôt qu’au contraire d’autres événements comme la guerre ou la crise économique, la révolution sociale a justement pour caractéristique de ne pas pouvoir
fonctionner comme une prophétie auto-réalisatrice.
Le communisme est inscrit dans l’histoire non comme une inéluctabilité, mais comme une possibilité. Ce n’est déjà pas mal. »
c'est déjà pas mal, et ce n'est pas triste, alors à défaut de rubrique plus adaptée, je le classe dans faut rigoler...*
* pour paraphraser Lénine avec « Il faut rêver, mais sérieusement », je demande à la postérité de retenir comme ma principale contribution théorique au communisme «
Faut rigoler, mais sérieusement. » Ce serait déjà bien
à propos de

suite à la critique formulée ci-dessous le 24 novembre, une émission de France Culture avec Immanuel Wallerstein et Randall Collins
"Après le non-lieu de Ferguson, l'indignation traverse l'Atlantique"... mais pas la Manche ?
si si, Madame Taubira a tweeté en citant Bob Marley : « Tuez-les avant qu'ils ne grandissent », mais il est vrai qu'elle vient de Guyane, c'est de l'autre côté
Bob Marley I shot the Sheriff live 1973
Angela Davis : From Michael Brown to Assata Shakur, the racist state of America persists The Guardian 1er novembre
Those who resist are treated like terrorists – as in Ferguson this year, and as I and other black activists were in the 60s and 70s
Assata Shakur est la tante du rappeur Tupac Shakur assassiné en 1996
Assata Shakur parle depuis l’exil, PIR & Collectif Angles morts octobre 2013
Assata Shakur, une Angela Davis oubliée, Sylvie Laurent Libération mai 2013
Sur la liste des «terroristes» les plus recherchés par les Etats-Unis figure désormais, pour des faits remontant à 1971, une militante pour la libération des peuples noirs
les arrestations se multiplient après les manifestations
Hundreds arrested in US protests against Ferguson whitewash wsws 27 novembre
en relation Angela Davis et le système concentrationnaire américain voir anti-journal 1988 > 11 mai 2014
les rappeurs accompagnent la protestation de Ferguson infos
Ferguson Reaction: Rappers, Singers Speak Out, Protest After Grand Jury Decision Huff Post 25 novembre
Hip Hop & Blues Ferguson ces vidéos de BBC News valent pour la musique et les images locales
26 novembre
voulez-vous chatter avec moi ?
"Le nom chat (prononcé « tchatte », du verbe anglais to chat, bavarder) et le verbe chatter sont utilisés en français pour désigner la communication textuelle en direct par
Internet."
les siamois sont très bavards et communicatifs, mais attention, ils vous tiennent à l'œil

« À fréquenter les chats , on ne risque que de s'enrichir.» disait Colette, mais Maupassant : « Les chats, c'est comme le papier, ça se froisse très vite.
»
dans poèmes langue aux chats
et pendant ce temps-là...
"L'État-nation du peuple juif..." contre les Arabes ? France Inter 23 novembre

« Ce lundi 24 novembre, le gouvernement Nétanyahou a adopté (par 14 voix contre 6) un projet de loi remplaçant la définition d'Israël comme "Etat juif et démocratique" par "Etat-nation du
peuple juif". Proposée par des députés de l'aile dure du Likoud (droite nationaliste) et du Foyer juif (extrême droite nationaliste religieuse), cette nouvelle définition, si elle était adoptée par la Knesset (Parlement),
reviendrait à réécrire la déclaration d'Indépendance du 15 mai 1948 et une partie des lois fondamentales. Avec un risque de défection des deux partis de centre-droite de la coalition et donc d'élections
anticipées.» Courrier International 25 novembre
le président israélien Reuven Rivlin a néanmoins critiqué ce texte : « Les auteurs de la Déclaration d'indépendance, avec beaucoup de sagesse, ont insisté sur le fait que les communautés
arabes en Israël, tout comme les autres groupes, ne devaient pas se sentir comme les Juifs se sont sentis en exil »
note de bas de page : on se préoccupe beaucoup en France de la montée de l'antisémitisme (comprendre anti-Juifs) y compris de gauche, et des dérives identitaires jusque dans les mouvements de protestation contre
le racisme aux USA (Yves Coleman sur Mondialisme.org à propos de Ferguson)... Comme si la lutte de classes elle-même, supposée tout englober, n'avait pas créé les pires identités militantes et sectaires, et comme si
c'était du passé... Chacun son identité, "camarades", et les veaux français de la théorie seront bien gardés
dans nationalismes, identités nationales, identitaires... sous les drapeaux la crise
.
la politique du PIR : pourquoi avons-nous besoin d'un Parti des Indigènes en France ?
Why do we need an Indigenous Party in France ? Selim Nadi, membre du PIR, Parti des Indigènes, 16 novembre
Le texte que nous reproduisons ci-dessous est tiré de l’intervention qu’a fait Selim Nadi lors de la 11ème édition du colloque Historical Materialism, organisée à la School of
Oriental and African Studies, à Londres. Ce texte a été présenté dans le panel « Race matters » où intervenaient également Alberto Toscano (sur W.E.B. Du Bois, la version française de son intervention est disponible au lien
suivant : http://revueperiode.net/de-laristocratie-ouvriere-a-lunion-sacree-du-bois-sur-les-origines-coloniales-de-1914/) et Satnam Virdee (sur Stuart Hall). Il
s’agissait dans ce texte de présenter le P.I.R à un public non-francophone et de développer certains de ses concepts fondamentaux et les enjeux stratégiques qui s’ouvrent à lui.
il s'agit d'un texte théorique issu d'un colloque organisé par l'association Historical Materialism (cf le programme déjà signalé de la 11ème conférence, How Capitalism Survive, début novembre). Son intérêt est d'expliciter comment le PIR conçoit l'articulation des dominations de "races",
classes, et genre, et la nécessité actuelle en France d'une organisation politique autonome des non-Blancs. Il permet donc aussi d'en percevoir les limites, notamment de situer sur un même plan les
diverses "dominations" sans les articuler dans le capitalisme comme mode de production/reproduction fondé sur l'exploitation
To sum up, then : autonomy does not mean that the P.I.R hasn’t a strategical vision, the P.I.R can build alliances with other political groups. But the building of a larger political
bloc should override some disagreements. If the autonomy of the P.I.R is respected, then a common struggle could be built on sound basis. The exit of the white political field is therefore a necessary prerequisite to the
struggles of non-white people in France, but paradoxically, it also appears as a necessary prerequisite to the constitution of a larger political force fighting in order to reverse the multiplicity of domination
relationships that structure the society.
Of course the P.I.R is a complex party and to analyze it completely would imply to spend much more time on the many texts that constitute its foundation and on the almost ten years long
experience of the M.I.R and the P.I.R. I’ve tried to present the most important political claims of the P.I.R and its place in the political struggle in France and my comments are far from complete but I hope they
have allowed me to present this political force to a non-french public.
Il est regrettable que ce texte ne soit pas (encore) disponible en français, dans la mesure où il tranche sur certains points avec des positions du PIR nettement plus communautaristes
dans abolir les classes / dépasser les identités de 'genre', 'race'... de militants et d'individus et une "caution intellectuelle" à Houria Bouteldja ?
Women, Class & Race around Ferguson
In Ferguson, race and gender intersect as female protesters struggle to be heard. Women play a prominent role in organizing Ferguson protests, activists say
Women find their voice in Ferguson protest movement Los Angeles Times 22 novembre
Faces from Ferguson: Johnetta Elzie interview BlackVoices 10 septembre

Johnetta Elzie, 25, leads a group of protesters as they march around downtown Clayton during the first Ferguson October protests on Friday, Oct. 10, 2014. About 400 people too part in the
march and protest aimed at getting justice for Michael Brown and to get St. Louis County prosecuting attorney's Bob McCulloch to step aside and bring in a special prosecutor. "I'm out here because one day I'm going to have
black kids, and I don't police to shoot them dead" said Elzie.
sans garantie quant aux programmes de ces communistes américains, savoir qu'ils existent, et que leurs analyses méritent
autant d'intérêt que toutes celles focalisées sur les violences policières racistes, y compris anarchistes n'ayant aucune critique de classes du capitalisme, tel que Le Jura Libertaire, exemple [Ferguson, Missouri] Pas de justice, pas de paix (2) *
* complaisamment relayé par le blog "communisteur" dndf - comme si la violence sociale en soi était un facteur révolutionnaire, dans la confusion théorique et le double langage qui perdurent sur le blog dndf
depuis l'embarquement de Théorie Communiste dans l'aventure SIC : la pratique théorique et la sélection des informations sont en totale contradiction avec les textes théoriques diffusés
Lessons of the Ferguson Rebellion Monica Moorehead Workers World 21 Novembre
« Marxism here again cuts through it all. The Marxist view of violence flows from an altogether different concept. It first of all distinguishes between the violence of the oppressors as against the
responsive violence of the masses. Just to be able to formulate it that way is a giant step forward, away from disgusting bourgeois praise for nonviolence. It never occurs to any of them to show that the masses have
never made any real leap forward with the theory of nonviolence. Timidity never made it in history.
“Indeed, Marxists do prefer nonviolent methods if the objectives the masses seek — freedom from oppression and exploitation — can be obtained that way. But Marxism explains the
historical evolution of the class struggle as well as the struggle of oppressed nations as against oppressors.»
Monica Moorehead at memorial marking where Michael Brown died
source Ferguson, Mo., community stands strong against militarized police 25 août
Monica Moorehead 2007 PDF
From the daily instances of police brutality and racial profiling to the government’s callous disregard of poor and mainly African American people in the wake of the Hurricane Katrina, this
remarkable book identifies the continuing struggles for justice among a society still permeated with the racism, oppression, and economic, political, and social discrimination that resulted from the horrendous
transatlantic slave trade. Illuminating the often forgotten history of this diaspora and the legacy of brutal prejudice that stemmed from it, this critical argument discusses the fight for reparations within the
United States as well as among the peoples of Africa and the Caribbean.
Capitalist crisis, Ferguson and state repression Fred Goldstein 24 Novembre
Ferguson is a microcosm in which the crisis of capitalism is playing out with great intensity.
The capitalist class has always used racism for two purposes. First, politically, to divide and conquer, to keep the working class from uniting against its common enemy — the profit-making corporate
bosses and the financiers and bankers who live off the labor of the people. And second, financially, utilizing racism and discrimination to be able to make extra profits by super-exploiting Black, Latino/a and other
oppressed people.
The only conclusion to be drawn from the way the ruling class uses racism is for whites in the working class and labor movement, white youth and progressive people everywhere to come to the defense of the
heroic youth and all the people of Ferguson, who are in a determined struggle for justice.
Low-Wage Capitalism: Colossus with Feet of Clay PDF Fred Goldstein 2009

Through an examination of current corporate practices, historical evidence, and Marxist theories, this critique reveals the direct correlation between new technologies, globalization, and the dramatic
drop in worker wages worldwide and proposes alternatives for dealing with the crisis. The narrative traces the advances in production, communications, and transportation that have enabled transnational
companies—such as Dell Computer, the “Big Three” U.S. auto companies, IBM, Liz Claiborne, and Boeing—to outsource to many diverse suppliers in numerous countries to make a single product. As a
result of this global outsourcing, workers are no longer competing with others within their city, state, or country but with those thousands of miles away and have in essence entered into a worldwide wage competition
that consistently lowers the wage floor. Compounding the crippling effects of these practices is the near doubling of the global workforce resulting from the collapse of the USSR and Eastern Europe’s political
systems. Using Karl Marx’s law of wages and other findings, the chronicle maintains that these developments will not only continue to drive down wages but lead to a profound revival of working class struggle.
This analysis argues that the only way to reverse these trends is to implement various strategies to fight back, especially regarding the labor-community alliance and class-wide strategies for
struggle.
retour à Ferguson avec l'analyse de John Garvey, dont l'intérêt majeur est de rappeler les conditions historiques dans la région de Saint-Louis
No more Missouri Compromises, Insurgent Notes, Journal of Communist Theory and Practice 18 novembre
By way of a conclusion, I would repeat my earlier point about the central task of confronting the social bloc that the police count on for support. At the same time, it remains essential to
support and defend those who have taken the lead in Ferguson. But, we should also not underestimate the need to address the profound shaping of the lives of the people involved by the larger set of circumstances created
and sustained by the particular ways in which capital rules St. Louis.
dans critique du capital : des classes du genre et de la race, marxisme et intersectionnalité...
25 novembre
créer c'est résister ? mon œil !
Fontenay, avenue de la République
la formule est je pense de Gilles Deleuze bien qu'il n'ait pas inventé l'idée (voir R comme Résistance / L’Abécédaire de Gilles Deleuze et Claire Parnet). Depuis elle a fait florès dans la mouvance altermondialiste, reprise inversée
par Miguel Benasayag et Florence Aubenas (Résister c'est créer La Découverte 2003) jusqu'à Stéphane Hessel qui réunit les deux en 2010 dans le best-seller Indignez-vous :
“Créer, c’est résister. Résister, c’est créer”
sans doute à une époque l'ai-je adoptée sans trop y regarder (la tentation alternative, 2002-2004), mais l'idée qu'on puisse la revendiquer comme slogan révolutionnaire m'a
toujours étonné et je ne la partage pas : la résistance est pas définition un combat défensif, et par conséquent ne va jamais plus loin que le rétablissement de la situation antérieure, ou pire, quoi qu'en disent les
références anachroniques au Programme du Comité National de la Résistance (1944)
Deleuze explique : « L’artiste c’est celui qui libère une vie, une vie puissante, une vie plus que personnelle. Ce n’est pas sa vie. Libérer la vie, libérer la vie des
prisons que l’homme... et c’est ça résister. C’est ça résister . . c’est, on le voit bien avec ce que les artistes font. Je veux dire, il n’y a pas d’art qui ne soit une libération
d’une puissance de vie. Il n’y a pas d’art de la mort d’abord. »
je partage ce qu'il dit de l'art, mais il se trompe en le réduisant à une résistance. Sans doute cela vient-il du contexte de cet entretien, et certes la création confronte toujours à quelque
adversité, ne serait-ce que la flemme ou le découragement, mais la "puissance de libération", l'énergie à dégager n'ont rien d'un combat défensif, c'est une initiative totale et nouvelle en elle-même, et elle ne vise
jamais à retrouver un état antérieur en résistant à un mauvais changement
au final « créer c'est résister » peut s'entendre comme plus conservateur que révolutionnaire. Il est somme toute logique que la formule ait pu
devenir un slogan adéquat à l'idéologie altermondialiste
et l'art se contrefout de résister
en attendant, arrêtez de vous plaindre !
Fontenay, avenue Victor Hugo
dans POÉTIQUE arts et révolution
.
promenades socio-poétiques
12 images d'un soir à Val-de-Fontenay
à Michael Brown, la couleur pourpre *
* pour le roman éponyme d'Alice Walker
« I'm out here because one day I'm going to have black kids, and I don't police to shoot them dead » Johnetta Elzie
en deça au-delà de Ferguson : classes, 'races' et la violence en dialectique
Inextinguishable fire : Ferguson and Beyond R.L. 17 November 2014
dans les troubles relancés aux Etats-Unis par l'acquitement du policier ("blanc") qui a tué un jeune "Noir" à Ferguson (infos), l'événement déclencheur n'explique rien en lui-même, et ne s'explique pas dans une vérité à établir par la justice d'un État fédéré ou confédéral. Il
se passe au demeurant d'explications pour être saisi immédiatement comme un fait de race et de classe dans les conditions de l'histoire américaine, et leur lancinante "répétition" depuis que l'esclavage a permis l'expansion
du capitalisme à domination blanche et mâle occidentale
"races" et classes, un rapport historique et dialectique non structuré par des concepts
le réel n'est pas structuré par des concepts, il se contente d'être ce qu'il est, c'est déjà beaucoup. Néanmoins, loin des faits et de leur violence qui nous épargnent, notre seule légitimité
est de tenter l'analyse du rapport entre domination raciale et lutte de classes, tel qu'il émane d'événements pris dans leur histoire et leur contexte présent
c'est ce à quoi j'ai consacré les rubriques de abolir le racialisme. Ma motivation était à l'origine (fin 2013) les désaccords sur ce rapport avec les thèses de la
communisation et particulièrement de Théorie Communiste, à la suite de différends exprimés par Endnotes, et d'autres critiques formulées outre-Atlantique (USA, Canada), notamment dans
un texte diffusé par Mute en 2012 : The Gender Rift of Communisation, avec cette invite pressante « The race question has yet to be put on the table for communisation theory »
dans la mesure où l'on ne peut avoir de réflexion théorique que sur la base des réalités sous nos yeux, l'actualité américaine ne peut que la relancer, et c'est le cas de ce texte publié par
le même blog, dont dndf annonce la traduction en français (Ferguson : L’incendie impossible à éteindre)
d'autres textes ont bien sûr alimenté ce débat race/classe depuis le mois d'août dernier et jusqu'au verdict de ce procès, par exemple Class, race and the police killing in Ferguson Missouri, wsws 21 août
l'erreur majeure des philosophes était pour Marx de s'être contentés d'interpréter le monde sans avoir à le transformer (11ème des thèses sur Feuerbach), et cela continue depuis, chez les fossoyeurs de toute dialectique mais aussi chez nombre d'héritiers de Marx, parmi lesquels des
théoriciens de la communisation, en régression idéaliste pseudo-matérialiste nonobstant leur connaissance pointue de Marx
comment penser les articulations dialectiques race/classes (genre) en tenant l'essentiel ?
du point de vue de la théorie, comme je l'ai abondamment montré, nous sommes confrontés aux limites de la modélisation dialectique des contradictions, mais non à ses limites dans
l'entreprise d'effacement sans dépassement (de toute dialectique) des thèses post-modernes (Deleuze etc.) par les frères Jacques de Temps Critiques (voir ci-dessous 24 novembre) entre autres (par
exemple Multitudes et Moulier-Boutang plus que Negri, plus dialectique qu'il ne le dit lui-même)
il faut réaffirmer avec force que le concept de représentation chez Marx (Isabelle Garo Marx, une critique de la philosophie, Seuil 2000) est en rupture essentielle
avec la dialectique hégelienne, et que sa méthode est infiniment plus complexe (avant la lettre des théories de la complexité et de l'émergence), comme l'a montré Bertell Hollman (la dialectique mise en œuvre : Le processus d’abstraction dans la méthode de Marx pdf traduction française). Plus complexe aussi que le grand
mécano mis en œuvre depuis 35 ans par Roland Simon et Théorie Communiste. Cf la rubrique problèmes dialectiques, problèmes de dialectique et de méthode
24 novembre
au service de l'indépassable, le fumeux est "intéressant"
exemple : Critique du « dépassement » – Partie II – Dépassement, englobement et couple imaginaire/rationnel
par temps de dépression sociale, il en faut peu pour sombrer dans la régression intellectuelle
après la dialectique (forcément celle de Hegel), la contradiction (forcément binaire voire simpliste), c'est au tour du dépassement d'être remis en cause par les
théoriciens de temps de moins en moins critiques et de plus en plus longs (braudéliens). Tout ce qu'ils considèrent comme « irrecevable », d'Heraclite à Marx, ils le balayent d'un revers de souris de plus en plus caricatural en
se dispensant de toute discussion. Le problème est réglé, dans leur salon, où ne s'invitent plus ni ceux qui souffrent, ni ceux qui se battent. En ressort une vision du monde complètement tordue par des références qui
n'échangent qu'entre elles, dans une sphère irréelle et sans chair, pure spéculation. Les têtes ne s'échauffent plus, mais elles fument. Ils sont fumeux. Et vieux. Leur perte de repères tangibles est intéressante, car
elle reflète exactement ce dont ils prétendent causer, en rond et en un mot : indépassable. Tels sont pris qui croyaient prendre, les Jacques
on en apprend autant dans les discussions de bistrot, loin de tout, loin de Lyon, à Brutus-le-Magnanime. Wikipedia nous dit qu'en 2011, la commune comptait 2012 habitants. Avec
ça, en l'absence de devin en présence de vin, comment ne pas croire aux chiffres ?
Saint-Pierre-le-Moûtier
dans faut rigoler...
la fin du capitalisme sans luttes ? Compte là-dessus et bois de l'eau (fraîche)
plus le capital fait des ravages, plus on annonce sa fin, mais moins souvent comme produit de luttes. J'ai déjà passé en revue les thèses de Jeremy Rifkin (cf. "Notre capitalisme est à bout de souffle", “Le capitalisme va laisser place à une économie de l’échange et du partage”, autres articles), en liaison avec l'idéologie des communs, qui hante toute représentation des évolutions économiques y compris dans la gauche anti-capitaliste
(cf commun et/ou communisme : révolution ou réformisme ?)
pas besoin d'être un théoricien marxiste pour comprendre que ça ne marche pas, lire par exemple Fin du capitalisme : pourquoi la thèse idyllique que défend Jeremy Rifkin ne tient pas... Le dernier livre de Jeremy Rifkin, "The zero
marginal cost society", qui prédit la disparition du capitalisme, est encensé en France avec béatitude par une presse socialiste trop heureuse de célébrer toute critique du marché [...] ou même dans Les
Echos Pourquoi Jeremy Rifkin fait fausse route, Philippe Bihouix, Ingénieur centralien : « c’est sur le volet énergétique que Rifkin reste
le plus irréaliste. Sa métaphore d’un Internet de l’énergie fleure bon l’économie «?dématérialisée?» et lui permet d’esquiver les questions trop concrètes. Las, on ne stocke pas l’énergie aussi
aisément que des octets, il n’y a pas de loi de Moore énergétique. Pour produire, stocker, transporter l’électricité, même «?verte?», il faut quantité de métaux?: platine des piles à hydrogène, néodyme des
éoliennes ou des voitures électriques, sélénium et indium des panneaux solaires... et bien d’autres métaux rares déjà utilisés en électronique, dont la demande exploserait avec une généralisation des «?smart grids?»,
des objets connectés et du Big Data. L’offre minière, déjà contrainte, ne pourrait pas suivre.»
voici une variante, autour d'un livre dans la présentation duquel ne figure aucune lutte d'aucune sorte
Pourquoi le capitalisme aura disparu dans... moins de 40 ans La Tribune 21 novembre
Fin de l'accumulation du capital, automatisation, réchauffement climatique, pollution... Dans le livre “Le capitalisme a-t-il un avenir ?”, un collectif réunissant un sociologue,
un historien et un économiste voit dans la conjoncture actuelle certaines tendances qui pourraient mener à la fin de l’économie de marché

on ne s'étonnera pas de trouver en tête des auteurs Immanuel Wallerstein, l'historien du capitalisme système-monde dont les analyses sont mises en cause par Robert Brenner
dans le texte de 1981 signalé plus bas (La théorie du système-monde et la transition au capitalisme : perspectives historique et théorique, revue Période), précisément pour le peu de place qu'il
donne à la lutte de classes
de même, on peut évoquer parmi ces théories en vogue évoquant si peu le caractère contradictoire du capital comme lutte de classes (implication réciproque avec le prolétariat), la
critique radicale de la valeur, et particulièrement Moishe Postone, dont le capital automate fait l'objet de la critique de Jacques Bidet, théoricien lié au milieu trostko-marxiste (Misère dans la philosophie marxiste : Moishe Postone lecteur du Capital, revue Période)
la fin du capital = le communisme ? Ah bon...
quant à la théorie de la communisation, elle ne risque pas de tomber sous cette critique, fondée qu'elle est sur la contradiction de l'exploitation. Rien d'un automatisme
donc quant à la fin annoncée du capital, même si un des théoriciens de ce courant annonçait la révolution en 2020. On peut par contre se demander si la sorte d'identité que cette théorie établit entre cours du capital et
lutte de classe en tant que mouvement du communisme ne rejoint pas paradoxalement ces annonces d'une fin pour une raison ou une autre, toute reliée à la crise économique et/ou écologique
je me contenterai de remarquer que le monde peut s'effondrer, l'économie et le capital avec, sans que cela ne signifie en rien leur dépassement communiste, et le malheur est bien qu'on ne voit rien
aller dans ce sens au présent
c'est au demeurant pourquoi toute théorie ne prenant pas en compte le caractère surdéterminant dans le capitalisme de la crise écologique du monde terrestre ne peut poser dans
toute son ampleur la conjoncture éventuelle d'une révolution, et poser correctement le problème de la fragmentation du prolétariat selon ses activités et objectifs immédiats au-delà de revendiquer auprès des patrons ou
des États, à toutes échelles géographiques
Théorie Communiste a sans doute saisi bonne part du capitalisme au présent, mais tout cela est loin du compte pour prétendre saisir la question du communiste
au final, je partage avec ces derniers une conviction : on peut penser avec Marx que le capitalisme produit sa propre nécrologie, il n'en demeure pas moins que cela exige de considérer les communismes comme combats au-delà de détruire ce mode de production/reproduction, même si par quelque heureux hasard il
s'effondrait de lui-même
de l'eau fraîche : la positivité communiste est nécessaire dès maintenant pour offrir une issue vivable au capitalisme
le B.A.BA de la dialectique des contradictions nous dit que le communisme ne peut pas être seulement travail du négatif, négation dans le capitalisme. Il ne vit
qu'idéologiquement, c'est aussi nécessaire que l'eau fraîche, par et dans sa positivité. Il faut bien que celle-ci s'exprime d'une manière ou d'une autre, alors traiter en chiens crevés
"ex-communistes" ceux qui s'y essayent est aussi vain qu'inepte, aussi structuralistiquement cela soit-il élaboré
la question est peut-être de ne pas rêver, ou sérieusement disait Lénine, mais dans le genre les communisateurs sont plutôt mal barrés
.
Train Train Blues
Well, the only thing that makes me laugh again
Is a southbound whistle on a southbound train
Every place I wanna go I never can go
Because you know I got the freight train blues
Oh Lord mama, I got them in the bottom of my rambling shoes.
Bob Dylan Freight Train Blues 1962
La filière ferroviaire risque de perdre la moitié de ses effectifs Le Monde 24 novembre
Le chiffre impressionne. Si les commandes de TGV, trains régionaux et autres locomotives ne reprennent pas en France, pas moins de 10 000 emplois sont menacés d’ici à 2018, sur un
total estimé aujourd’hui à 21 000, selon la Fédération des industries ferroviaires (FIF). Hors de la filière, ce sont 5 000 emplois supplémentaires qui seraient également en péril en France.[...]
près de l'entrepôt désaffecté de Cosne-sur-Loire, squatté... avant expulsion
Freight, c'est le fret, et les trains de marchandises dans lesquels montaient les cheminots et autres sans le sou à la recherche de travail

Hoboglyphs: Secret Transient Symbols & Modern Nomad Codes
la chanson de Dylan, Freight Train Blues, n'est pas la reprise du blues composé par Elizabeth Cotten en 1908, à 12 ans. Elle ne l'enregistrera que plus tard, ne se
produisant sur scène qu'à partir de la soixantaine. Vidéo live

Pete Seeger, disparu en janvier dernier, avait ce thème à son répertoire. 1978 en public
Joan Baez également et bien d'autres, ce thème très simple servant de base à l'apprentissage de la guitare "picking"
le virtuose Lenny Breau (voir une légende, un génie) l'utilise comme base d'une Master Class de guitare solo impressionnante en 1982 : vidéo live
Freight Trane est un blues de facture be-bop composé par Tommy Flanagan évoquant John Coltrane qui l'enregistre avec le pianiste et le
guitariste Kenny Burrel en 1961

.
Mort de Bernard Heidsieck, poète sonore et essentiel Rue89 24 novembre
silence dans la poésie sonore
un poète qui meurt fait encore
moins de bruit qu'un son mort
mais d'un mot dit silence
un poète s'honore

Les journaux n’en feront pas les grands titres, parce que la poésie, tout le monde s’en fout. Pourtant, l’homme qui est mort samedi 22 novembre, à l’âge de 86 ans, était
l’un des plus grands poètes français du XXème siècle, et son influence s’est faite sentir très au-delà de nos frontières.
Bernard Heidsieck a fait franchir une étape à la poésie : il l’a fait sortir des livres. Ce qu’il appelait « poésie sonore » c’est une poésie dite, proclamée, rendue
spectaculaire par la voix du poète, bien sûr, mais aussi par son corps et ses mouvements. (vidéo où il explique sa démarche)
UbuWeb
Bernard Heidsieck - lecture in Paris @ les voutes
Maquette de l’affiche n° 42, Collage et écriture manuscrite sur papier fort Format 36x51
dans POÉTIQUE arts et révolution
.
retour aux "marxismes"
Jacques Bidet : Postone et "la mauvaise abstraction"
Misère dans la philosophie marxiste : Moishe Postone lecteur du Capital, revue Période
Aux yeux d’une certaine lecture de Marx, toute l’histoire du marxisme n’aurait été qu’un malentendu sur le projet politique et l’analyse marxiennes. Le «
marxisme traditionnel » n’aurait trouvé en Marx qu’une critique des inégalités, de la propriété privée et de l’anarchie du marché, ouvrant la porte aux dérives staliniennes et réformistes. Chez le plus
éminent représentant de ces nouvelles interprétations, Moishe Postone, le capital devient l’unique sujet du présent historique, un système autonomisé face auquel nous serions réduits à l’attente d’une
libération que nul ne saurait provoquer. La lutte des classes n’est ici plus d’aucun recours, incapable de s’attaquer au cœur du système. Jacques Bidet révèle aussi bien les limites que
l’attrait de cette analyse unilatérale et impuissante : Postone s’appuie sur l’échec des tentatives émancipatrices du XXe siècle pour tracer un horizon impressionniste, par la manipulation habile des
concepts marxiens et l’occultation du réel historique.
conclusion : il est clair que Postone nous prive de tout l’espace analytique qui permet de concevoir concrètement l’affrontement des forces sociales dans les conditions de la
société moderne. Il faut certes reprendre les choses par le commencement, par la métastructure de la modernité18. Mais en comprenant celle-ci dans sa relation d’immanence à la structure sociale qui
l’instrumentalise, c’est-à-dire aux rapports de classe, qui sont à redéfinir au-delà de l’approche de Marx. Tout est à reprendre à partir de l’instrumentalisation de la raison commune et
de la critique qu’elle suscite, dans l’immanence des luttes et des pratiques, dans les conjonctures du Système-monde. C’est peu dire qu’il s’agit là d’un
vaste chantier.
en relation, puisque Jacques Bidet utilise le terme rendu célèbre par Wallerstein
La théorie du système-monde et la transition au capitalisme : perspectives historique et théorique, Robert Brenner janvier 1981, revue
Période
Ce texte est issu d’une intervention présentée à la conférence « Three Worlds or One » à l’Institute for Comparative Social Research de Berlin en 1979. Traduit de l’anglais
par Benjamin Bürbaumer et publié avec l’aimable autorisation de l’auteur.
Bon nombre d’historiens ont insisté sur le rôle de la mondialisation dans le développement du capitalisme, allant parfois jusqu’à assimiler capitalisme et marché mondial. Mais
assimiler capitalisme et commerce, comme le fait par exemple Immanuel Wallerstein, conduit à négliger l’importance des rapports de classe et des luttes dans l’évolution historique. Comme le souligne Robert
Brenner, dans cet article, le capitalisme commence et se déploie à travers une série de techniques, de rapports de pouvoir, d’innovations qui transforment le contrôle sur les producteurs. La singularité du
capitalisme, c’est de déposséder absolument les travailleurs de tout autre moyen de subsistance que le marché et de révolutionner les techniques existantes. Par ces commentaires critiques, Brenner propose une
lecture alternative des trajectoires de l’économie-monde et en éclaire, implicitement, les dynamiques réellement antisystémiques.
septembre 2014, nouvelle traduction
mieux vaut que Marx n'ait écrit sur les machines qu'un fragment*, et rien sur les machins (Devos...), sans quoi serait dans l'air une
accélération sur le genre... ils y (re)viennent tous et même les fils maudits, pour lui faire dire n'importe quoi... Extrait des "Grundrisse"
dans critique du capital : des classes du genre et de la race, intersectionnalité, communs...
retours sur les femmes
la revue scientifique médicale britannique The Lancet publie une nouvelle série d’articles selon lesquels « les efforts actuellement déployés pour prévenir la violence à
l’égard des femmes et des filles sont insuffisants. On estime que, dans l’ensemble du monde, une femme sur trois a subi des violences physiques ou sexuelles infligées par son partenaire et que 7% des femmes
seront victimes d’une agression sexuelle perpétrée par un autre que leur partenaire à un moment donné de leur vie.» source OMS une crise insidieuse...
les articles : Violence against women and girls The Lancet 21 novembre

dans le moment présent du capitalisme, documents, éléments critiques...
retours sur le social
INSEE France, portrait social - Édition 2014

23 novembre
retours au bled
sur la route il fait bon flâner

Sex, Fun & Theory
Quali' Bas et la sorcière

dans nature, natures mortes et instablations
théâtre du genre
en attendant Godote...
ya pas d'lézarde
dans nature, natures mortes et instablations
précis piteux
« le chemin de celui qui dessine est droit et courbe » Héraclite
accélérationnisme (critique de l'-, kommunisierung.net traduction "les ponts tournants" via dndf)
accélérationnisme de
droite accélérationnisme
de gauche

accélérationnisme du milieu (sic)
bords de Marne, cette après-midi
l'un dans l'autre, mieux vaut que Marx n'ait écrit sur les machines qu'un fragment*, et rien sur les machins (Devos...), sans quoi serait dans l'air une
accélération sur le genre...
* ils y viennent tous et même les fils maudits, pour lui faire dire n'importe quoi... Extrait des "Grundrisse"

dans faut rigoler...
.
nature, natures mortes et instablations
champignons sur Marne

poèmes langue aux chats
Roanne, 21 novembre
du silence, en langue d'oiseau
« Je ne suis ni l'aile droite ni l'aile gauche. Je suis l'oiseau. » Proverbe indien

les gens

.
retour au bled, photos
sur la route entre hier et demain, 12 images

Riorges et Monts de la Madeleine, 12 images d'un soir en attendant la nuit

Roanne, 7 images d'une ville qui se noie

kommunisierung ou le ring théorique, traduction française de l'introduction à trois volumes sur la communisation, en allemand, dndf
une synthèse de l'histoire du courant communisateur au sens étroit de ce qu'il fut, et n'est plus. Un texte introductif entre récit des faits et analyse interne proche de Théorie
Communiste (TC), notamment l'explication officielle des raisons de la fin de SIC, Revue internationale pour la communisation. Le point de vue exclusif, partiel et auto-justificateur de TC, sans trace
d'autocritique. Nous avions raison, nous avons raison, nous aurons raison... Amen
l'histoire se répète en farce, disait le Grand Autre, ça me rappelle les textes staliniens sur l'histoire du mouvement communiste internationale, mais ici pas besoin de retoucher les photos, il
n'y en a pas
on y trouve cette perle : « C’est un milieu où les problèmes théoriques sont discutés en détail et abordés dans les débats sans œillères identitaires », mais
chacun sait que le propre de ses œillères, c'est qu'on ne les voit pas, ce dont cette introduction est un bon exemple
bonne initiative toujours est-il que de regrouper dans ces trois volumes les textes importants de ce courant qui représenta un moment de la critique communiste et son achèvement, mais en l'absence
de sommaire, je ne sais pas quelle sélection a été faite
dans critique du 'courant communisateur'
le pas suspendu de la critique
« Question Kurde », Etat islamique, USA et autres considérations » Il Lato Cattivo /dndf traduction française
si le sur-titre de dndf, Saisir la question communiste est frappé de la modestie qui fait tout le charme du blog à Pepe, le texte est très fourni et
intéressant au-delà de la "question kurde" qu'il replace dans une analyse de l'état actuel du capitalisme
précision utile, au-delà des critiques au texte initial qu'on peut estimer justifiées quant à l'analyse de la situation dans la région, ce texte « remanié » (sic) est à lire, du fait de ses
présupposés et conclusions, un texte de Théorie Communiste
« N’ayant pu participer à cette rencontre, nous avons, ultérieurement, remanié le texte initial ; ce qui en résulte peut être lu soit comme une série de notes en marge de
l’article de Pepino, soit comme un texte indépendant.»
vient avec force l'idée de la dé-nationalisation des Etats, que TC avait repris à Saskia Sassen, et cette analyse inscrivant les luttes kurdes dans une « nébuleuse de « mouvements »
entre banditisme social et guérilla organisée », où l'on distingue mal la critique qui en est faite de celle de ceux qui y voient le fer de lance d'une révolution anti-capitaliste
« … le mouvement qui abolit… » : le local, le national, le mondial
Une vaste nébuleuse de « mouvements » – armés ou non, balançant entre banditisme social et guérilla organisée – agissent dans les zones les plus déshéritées du
dépotoir capitaliste mondial, et présentent des traits similaires à ceux du PKK actuel. Ils tentent, d’une panière ou d’une autre, de résister à la destruction d’économies de subsistance désormais
résiduelles, au saccage des ressources naturelles minérales locales, ou encore à l’imposition de la propriété foncière capitaliste qui en limite ou empêche l’accès ou/et l’utilisation ; à titre
d’exemple, on peut citer pêle-mêle les cas de piraterie dans les mers de Somalie, du MEND au Nigeria, des Naxalistes en Inde, des Mapuches au Chili. Même si les discours et les formes de lutte de ces mouvements ne
sont pas de simples épiphénomènes, il est essentiel de comprendre le contenu qui les réunit : l’autodéfense. Une autodéfense qui l’on peut considérer comme vitale, mais qui ne se distingue pas, quant à sa
nature, de celle qui s’exprime dans n’importe quelle action syndicale visant à sauvegarder le salaire ou les conditions de travail de ceux qui entrent en action. Ce serait comme un tour de passe-passe que de
faire passer une lutte salariale, même si elle très ample et très dure, pour un « mouvement révolutionnaire », de la même façon, il est faux de tomber dans la caractérisation de ce type d’autodéfense animé par des
populations épuisées, comme d’un mouvement intrinsèquement révolutionnaire. Un tel tour de passe-passe peut naturellement avoir beau jeu de jouer sur la corde morale, opposant d’un côté « les Occidentaux
privilégiés » et de l’autre les « damnés de la Terre » déjà prêts à faire la révolution. Mais un tel anti-impérialisme de seconde main est désormais hors d’usage. Qu’on le veuille ou non, nous ne
pouvons oublier que ces mouvements se situent fréquemment, non dans un supposé mais inexistant en-dehors de la production et de la circulation de la valeur, mais effectivement à leurs marges, et parfois dans la défense
des « petits mondes anciens » (coutumes ancestrales, etc.) que les rapports sociaux capitalistes sont en train de détruire ou ont déjà remodelés. Mais on ne peut vouloir la révolution communiste et être pour la
conservation des petits mondes anciens ; parce que s’il est vrai que le capitalisme les déstabilise, sa destruction révolutionnaire ne pourrait elle-même faire autrement. En même temps, il n’y a pas de sens à
soutenir leur destruction capitaliste : nous pensons que ces mouvements devront être englobés et/ou réabsorbés (non sans conflits) par le mouvement pratique de destruction du capital, ce qui ne pourra se faire à force de
manœuvres politiques (alliances léninistes ou démocratiques), ni par des mesures intermédiaires visant à approfondir la même prolétarisation forcée que le capital poursuit. Néanmoins, un tel processus ne pourra
émaner que du cœur du mode de production (ce qui ne veut pas dire « Occident »), et non de ses marges. On ne peut mettre de côté l’extension toujours mondiale du système capitaliste et sa hiérarchisation :
ainsi, une caissière, un enseignant ou un ouvrier, bien qu’étant tous des travailleurs salariés, n’ont pas la même possibilité d’intervenir sur la production de plus-value, de la même façon, une crise
insurrectionnelle n’a pas la même portée et les mêmes conséquences sur le plan mondial, si elle a lieu au Kazakhstan ou en Allemagne (la question de savoir quel est le « maillon faible » reste
d’actualité).
toute entreprise théorique extérieure aux luttes ou persistant au-delà est aujourd’hui confrontée à son échec
typique du mépris surplombant de cette analyse des plus courtes, soulignons pour la bonne bouche « nous pensons que ces mouvements devront être englobés et/ou réabsorbés (non sans conflits)
par le mouvement pratique de destruction du capital, ce qui ne pourra se faire à force de manœuvres politiques (alliances léninistes ou démocratiques), ni par des mesures intermédiaires visant à
approfondir la même prolétarisation forcée que le capital poursuit.»
autrement dit, il faudra faire entrer les « bandits sociaux » de gré ou de force dans le courant communisateur, qui possède la science du « mouvement pratique de destruction du capital »
(sic). En attendant, contentons-nous de constater que les uns existent par leurs combats réels dans le capitalisme réel, les autres par le grand style de leur phraséologie. Pour paraphraser l'adresse de la revue Meeting, toute entreprise théorique extérieure aux luttes ou persistant au-delà, est aujourd’hui confrontée à son
échec
quoi qu'il en soit le courant communisateur ne connaît rien et n'a rien compris de ces mouvements renvoyés aux « petits mondes anciens », et pour cause, son analyse structuraliste, sa
vision étroite et partielle des contradictions du monde contemporain, ses œillères européo-centristes, son déterminisme vers une communisation annoncée comme promesse religieuse ne le permettent
pas
dans la police et l'armée des États contre les populations
18 novembre
les gens
un pépé s'interroge sur la stratégie
ce soir à Fontenay-sous-Bois
perspective communiste : l'ennemi principal n'existe pas 23:47
nous n'avons plus de corpus théorique d'ensemble présentant une issue communiste au capital. Dans la reformulation permanente que je (me) propose, je tiens l'économie politique, le capital, comme
produisant l'unité en lui-même (comme état du monde) de tout ce qui participe à sa reproduction, et dans le même temps autant de luttes générant des fractionnements adversaires entre et au sein de
contradictions majeures, de classes, de genres, de 'races', d'individualité et société, et du rapport de l'humanité à la nature. Cette réalité interdit tout espoir rapproché de renversement du capital, qui poursuit
sa restructuration dans sa crise, sans qu'on puisse assurer qu'il n'en sortira pas régénéré pour longtemps

alors que ces tares s'unissent à un degré si élevé de menace pour le vivant, que la conscience en est plus largement répandue qu'à toute période révolutionnaire du passé, il y a un apparent
paradoxe à constater que le mur du capital n'a jamais été ou semblé aussi élevé, auquel nous nous heurtons sans que l'idée de le renverser se constitue en pratiques socialement efficientes nulle part
paradoxe apparent, parce que nous ne manquons pas des ingrédients théoriques pour articuler - intersectionner - ces contradictions d'une manière ou d'une autre, et certes, plus ou
moins bien ne serait-ce qu'en logique complexe ou dialectique *. Chacun.e, qui fait de sa contradiction celle qui englobe toutes les autres, y va de leur exclusion comme inadéquates à dépasser la sienne. Je note
cependant que c'est généralement le cas, au niveau théorique, de personnes qui sont assez peu directement confronté.e.s à l'une ou l'autre de ces contradictions au point que leurs vies immédiates en
dépendent. Cela explique sans doute pourquoi il leur faut à tout prix exprimer leur sincère engagement dans un corpus surplombant, dont les luttes réelles n'ont que faire, sans qu'ils reconnaissent toujours prendre le
problème à l'envers, c.a.d. en évitant le piège idéaliste du subjectivisme et de l'objectivisme
* un grand mathématicien, Alexandre Grothendieck, vient de mourir, qui ne fut pas par hasard une sorte d'anarchiste écolo-radical autant qu'un esprit indépendant,
rejetant les honneurs, l'argent et la médiatisation qu'il aurait pu facilement obtenir de son vivant. Remarque ironique, je ne sais pas s'il aurait pu contribuer à un modèle mathématique de topologie à la
hauteur de la problématique capital/communisme, mais je suis sûr qu'il n'aurait pas manqué de théoriciens pour s'en réclamer, comme Freud de la thermodynamique ou Lacan de la topologie, ou d'autres depuis de la théorie
du chaos ou des catastrophes...
ce que j'ai dit du théorisme à propos des thèses communisatrices vaut pour tous les combats séparés de classe, de genre, écologiste ou identitaires à base
communautariste, car jamais les luttes ne se présentent de manière pure sans articuler en elles la plupart des contradictions évoquées plus haut. Elles les provoquent et les attisent au contraire, ce dont j'ai
donné maints exemples dans mes accumulations documentaires (un point que ne contesterait pas Théorie Communiste, ni au demeurant les missionnaires de la convergence anti-capitaliste)
ce n'est donc pas au nom d'une (la classe) voire deux ( la classe et le genre) quelconques contradictions principales qu'on aurait la moindre chance de dépasser les autres et le
tout qui les conditionnent. Il faut donc s'y résoudre : il n'y a pas d'ennemi principal, et le fait que le capital comme totalité sociale produise leur unité n'apporte pas la clé de son dépassement pratique dans
les réalités globales, locales et individuelles (les individus sont toujours partis d'eux-mêmes disait Marx, et avant de former une classe des abolitions...)
pour ma part je ne peux avancer beaucoup plus, et quelque part c'est heureux, puisqu'indépendamment de mon incompétence pour le faire, cela signifierait une foi en la nécessité d'une
théorie révolutionnaire d'ensemble élaborée dans la séparation spéculative de quelques-un.e.s, ce dont j'ai balayé la prétention dans le primat des luttes 'théorisantes' sur la théorie : inverser la perspective. La meilleure manière de ne pas être suivi est de ne
pas proposer un système. Nul doute que ça déstabilise les gens pressés d'un nouveau manifeste révolutionnaire, orphelins d'une théorie papa-maman qui les protége et alimente leur gesticulation : notre
"doute de tout" est aussi une garantie de sérieux dans l'humilité face à ce qui nous dépasse
c'est pourquoi je persiste à produire des éléments disparates alimentant cette exploration des voies de la
révolution, au pluriel non parce que je penserais qu'il y en a une de valable parmi plusieurs possibles, mais parce que ces voies seront nécessairement multiples, et que leur convergence ne doit pas signifier la
production d'un système homogène de société, et donc pour l'heure d'un projet communiste unificateur à résumer dans un manifeste à traduire dans les 6800 langues du monde
dans les communismes comme combats : une exploration des voies de la révolution
quelques constats partagés 19:42
suite de ce qui précède (misère de l'identité "camarade")
je ne saurais trop recommander, pour se sentir moins seul dans la solitude assumée, la (re)lecture dans ce contexte de Et maintenant, de Karl Nesic et Gilles Dauvé en 2012, qui ont au moins le courage de ne pas (se) raconter des histoires
je partage particulièrement ces passages de Karl Nesic
A quelqu’un qui me demandait récemment ce que je faisais, à quel projet révolutionnaire je m’occupais, j’ai répondu par mon insatisfaction d’avoir raison
dans la « défaite », mon insatisfaction d’analyser les raisons de notre incapacité à transformer le monde, donc de comprendre et d’expliquer en quoi le rapport de force est et sera pour longtemps encore en faveur
du capitalisme. Ce constat m’oppose d’emblée à la quasi-totalité du mouvement dit communisateur
bien que je n'y sois pas arrivé par le même chemin, ce constat recoupe partiellement le mien, et cette opposition est aussi mon cas (cf critique du 'courant communisateur')
Au plan externe, s’il est exact que parfois les publications de troploin ont suscité de la sympathie, et même quelques « accords » théoriques, il est évident que ces
convergences n’ont pas été jusqu’à la mise en commun de nos réflexions, ni le désir de faire ensemble un bout de chemin. Chacun a préféré continuer son propre jardin, son propre isolement.
j'ai mis du temps à considérer les vues de TropLoin comme aussi pertinentes que celles de Théorie Communiste, parce qu'elle n'apportaient guère à
la théorie de grain nouveau à moudre, et pour cause, mais l'intérêt a grandi au fur et à mesure de mes distances avec le courant communisateur en prenant acte de sa fuite en avant suicidaire (sic). Il est vrai que
je continue à cultiver mon propre jardin, mais mon isolement est plus contraint que choisi. Toujours est-il que je crois être le seul à parler des autres, tous les autres, soit pour souligner ce que je partage, soit pour les
critiquer, et de cette façon, je pense promouvoir un débat dans chaque tête plutôt qu'entre des groupes qui se regardent en chiens de faïence
Face à la domination sans partage aujourd’hui de l’idéologie capitaliste, ne reste que la fuite en avant sous forme soit de praticisme sans pratique, soit de réflexion
théorico-théorique. Même à ce simple niveau, la rupture entre critique pratique et critique théorique n’aura jamais été aussi importante. Il n’existe pas aujourd’hui l’amorce de la moindre praxis
tendant à la fin de ces mondes séparés que sont critique pratique et critique théorique : ces moments particuliers de la critique suivent un cheminement parallèle sans lieu de rencontre possible.
Un européocentrisme qui n’ose pas dire son nom, qui pose comme impossible le développement économique, politique et social de pays dits émergents comme la Chine ou
l’Inde.
il me plaît bien que Nesic pointe ce défaut qui est au centre de mes désaccords avec les communisateurs et plus généralement les marxistes
français
Le mouvement communisateur se trompe de période historique. Il commence d’ailleurs à être atteint de sclérose théorique, dont il ne se débarrassera ni aujourd’hui
ni dans un avenir proche ou lointain, tant il est évident qu’il n’y est poussé par aucune réalité sociale.
La publication en 2011 de "Communisation" a peut-être achevé un cycle.
il me faudrait relire ce texte "communisation"... Je suppose que Nesic ne parle pas d'un cycle seulement pour TropLoin, car je n'apprécie guère que l'on puisse considérer
sa propre théorisation comme adéquate à l'époque, comme l'a fait Théorie Communiste, mais j'évoquais récemment, avec l'effondrement du courant communisateur, la fin d'une période de la théorie communiste, et je
reconnais à cet égard que Dauvé et Nesic ont senti les choses avant moi
Je suppose que ce court texte suscitera ricanements et commentaires acerbes. Cela m’indiffère.
tel n'est pas mon cas, et je suppose qu'il en va de même concernant mes longs fragments. Cela m'indiffère aussi, d'autant qu'on en rit jaune
je partage par ailleurs le sens de l'initiative de Gilles Dauvé* avec DDT21, Douter de tout... pour tenir l'essentiel, même si je donne moins l'impression de douter et si je suis plus bavard quant à l'essentiel
* j'ai cru lire, mais je n'ai pas retrouvé où, qu'il préparait un livre sur la communisation, à paraître en anglais l'an
prochain
.
misère de l'identité "camarade" : qui ne drague pas les anarcho-libertaires ?
les anarchistes et libertaires, chacun les siens depuis qu'il en existe. Un signe des temps de l'impuissance théorique n'est-il pas que tout ce qui se réclame de l'héritage de Marx et d'une perspective
révolutionnaire d'abolition du capital se tourne vers les courants anarchistes pour se refaire une santé. L'anarchisme a le grand avantage de rester une utopie propre sur elle. Ainsi, je vois plus qu'une coïncidence au
fait que ceux qui cherchent à diffuser leur conception théorique de la révolution éprouvent le besoin du médium anarcho-libertaire
deux courants, une fiction
dernier avatar du genre, sorti cet été, le livre de Besancenot et Michael Löwy, dont la couverture est aussi recoco que le contenu idéologique, la poursuite sans fin de la synthèse du marxisme et de
l'anarchisme

tout est dit ou presque dans l'idéologie creuse du marxisme libertaire (zones subversives septembre) de cette tentative pathétique de relancer le projet qui fut à
l'origine de la transformation de la LCR en NPA dans un projet politique similaire, appuyée sur le précédent "théorique" de 2003, orchestré par la revue Contretemps, Nouveaux communistes, nouveaux libertaires, ou le livre signé Antoine Artous*, Philippe Corcuff et Olivier Besancenot, Nouveaux défis pour la gauche radicale : Emancipation et individualité
* on a vu récemment Antoine Artous faire la critique du livre de Federici, Caliban et la sorcière. Ce chantre de la social-démocratie libertaire et défenseur de la nécessité de l'Etat
s'interroge sur le fait que Federici soit marxiste...
le flop anar du subjectivisme communisateur
dans une perspective plus radicale, le courant communisateur n'a pu exister publiquement qu'en s'associant à l'anarchisme de gauche et autres activistes, et la faiblesse de leur critique du capital ne l'aura
pas empêché de se saborder dans l'aventure SIC, revue internationale de la communisation
que seraient-ils sans les anarchistes ?
ni marxistes ni communistes - on les croit puisqu'ils le disent - c'est encore au Salon des éditions libertaires de Lyon – 22/23 novembre 2014, que les frères Jacques, Guigou et Wajnsztejn,
présenteront leur revue Temps Critiques, et c'est à la librairie Publico, "spécialisée en livres anarchistes", que le dernier livre de Wajnsztejn, Rapports à la nature, sexe, genre et
capitalisme fut l'occasion d'un débat fin octobre
"camarades", par définition, la révolution se fera sans vous
personnellement, je n'ai pas de ces affinités révolutionnaires et j'ai pris mes distances théoriques et pratiques avec toutes sortes de "camarades", surtout bons à fabriquer des sectes identitaires, pour la bonne
cause bien sûr. cf abolir les classes / dépasser les identités de 'genre', 'race'... de militants et d'individus
je me sentirais plutôt moins solidaire de ces "camarades", comme ailleurs des poètes ou jazzmen, que des déshérités de mon quartier
autant dire que c'est un beau paradoxe les concernant, et un signe des temps, qu'une perspective révolutionnaire ne puisse pas s'arracher d'une solidarité et de discours militants, comme s'il
s'agissait non du passé faire table rase, mais de le ressasser ad nauseam dans les rapprochements groupusculaires les plus hétéroclites et les plus affligeantes contradictions de la pratique théorique, sans parler
de la complaisance évacuant des désaccords rédhibitoires
moins on est de fous, moins on rit
ce disant je ne me fais pas que des amis, et moins encore chez eux. Qu'avec le mépris, l'ouverture à la discussion et la rancune égotiste qui les caractérisent, ils fassent mine
d'ignorer mes réflexions ne saurait être qu'un encouragement à marquer notre différence
autant de bonnes raisons pour ne pas me sentir moins anarchiste que tous ces "camarades". On a ceux qu'on mérite
dans les communismes comme combats : une exploration des voies de la révolution
.
«Question kurde», Etat Islamique, USA aux alentours
la salle des machines de dndf, en mal de carburant, signale la version anglaise intégrale du texte de il lato cattivo, mais ne donne pas le lien. Le voici The "kurdish Question", ISIS, USA, etc. Je ne ferai pas d'éventuels commentaires avant d'avoir une traduction en français
One Nation sic... ça me rappelle « le droit légitime du Peuple palestinien à un Etat »
dans la police et l'armée des États contre les populations
.
convergences nationales
place à la Nation... j'y vois comme un symbole de la plus grande proximité entre l'idée de la République et de la Monarchie, in fine de leur compatibilité d'Etat avec la bourgeoisie capitaliste, au régime
institutionnel près
il existe encore, sur 197 pays reconnus par l'ONU dans le monde, environ 45 monarchies, dont une dizaine en Europe occidentale, plus que des républiques dont nombre de Présidents ont plus de pouvoirs que les
actuels monarques. Les uns ne dérangent pas plus que les autres les affaires
comme quoi le nationalisme n'est pas l'apanage des nationalistes revendiqués, et les Etats-Nations toujours utiles à la mondialisation sans frontières
faut-il rappeler que les colonnes de la Nation sont l'œuvre en 1787, avant la Révolution française, de Claude Nicolas Ledoux, qu'elles encadrent alors la barrière d'octroi (Mur des Fermiers généraux, octroi supprimé en 1791), et que c'est seulement en 1845, avant la révolution de 1848, qu'elles furent surmontées des statues
de Philippe Auguste et de son petit-fils Saint Louis, ces héros des croisades... contre les musulmans ?
Wikipédia précise : « Après le 10 août 1792, la place est rebaptisée « place du Trône-Renversé ». Elle n'est encore qu'un terrain vague. C’est dans la partie Sud, la plus ombragée, près
du pavillon de droite construit par Ledoux, que la guillotine est dressée le 14 juin 1794 *. Mille trois cent six condamnés politiques y sont exécutés jusqu’au 9 thermidor an II (27 juillet 1794) et jetés dans deux
fosses communes du cimetière de Picpus. »
* 79, Bd de Picpus, à l'emplacement de l'actuel magazin Sport Nation
hier soir
dans Patlotch en deça au-delà de son temps
.
16 novembre
un art de vivre au présent
l'avantage incommensurable de faire ce que je fais comme je le fais, c'est que cela résoud tous les problèmes liés à une quelconque valeur marchande de mon œuvre, et même toute question de durée dans le
temps, d'héritage ou autre... Mes tableaux photographiques, à la différence de mes collages et peintures, n'existent que virtuellement, et qui plus est sur des sites internet dont je n'ai aucune garantie qu'ils
subsisteront au-delà du peu de maîtrise que j'en ai. C'est au demeurant le cas aussi de mes poèmes, puisque je n'ai conservé aucun manuscrit, ni document imprimé sur ordinateur, hormis sur mon site local, lui
aussi voué à la désintégration des bits et autres pixels
cela fonctionne, davantage que les objets traditionnels de la peinture, de la photographie, ou que les textes imprimés, comme des performances que l'on réaliserait dans l'espace public, qui y demeurent un
temps variable mais généralement pas comme dans un musée. Le mien est virtuel et totalement indépendant de tout intermédiaire même bien intentionné
quand on prétend jouer le jeu du "gratuit" au-delà même de no-copyright, il faut le faire absolument, et non se raconter des histoires sur une prétendue nouvelle économie de l'échange *
* c'est ici que s'effondre la prétention de voir dans l'économie du partage une quelconque potentialité révolutionnaire. C'est seulement une transformation interne
au capital, dans laquelle les individus deviennent leurs propres exploiteurs égo-auto-gérés, quelque chose qui interroge, au demeurant, la formule supposée communiste de l'immédiateté sociale entre individus :
qu'est-ce qu'un individu dans un monde libéré des échanges de valeurs (y compris d'usage), s'il ne dépasse les limites de l'individualité capitaliste ? Dès que l'on pose l'individu au centre des rapports "sociaux", on
s'interdit de penser le communisme comme dépassement de l'individu sur la base des individus, on s'interdit de libérer les individus de leur individualisme. J'irai jusqu'à penser, contre certaine théorie de la
communisation, que le communisme comporte bel et bien une dimension sociale, de société, car sans cela il ne serait qu'une utopie de l'individu capitaliste affanchi de toute obligation
collective dans la communauté humaine même (voir abolir les classes / dépasser les identités de 'genre', 'race'... de militants et d'individus)
je n'irai pas jusqu'à prétendre que ça irait sans quelque frustration, mais je l'accepte comme nécessaire et conséquente quant à ce que je pense de l'art et des so called artistes. Au moins y
gagne-t-on, dans un certain détachement, une liberté qui n'a pas de prix
ma seule ambition serait donc que cela apporte quelque chose à quelqu'un.e au présent, serait-il un peu différé, mais sûrement pas destiné à rester
pour le reste le faire m'est devenu un art de vivre sans lequel, en ayant perdu le sens donc le désir, je n'en verrais pas bien la raison
dans POÉTIQUE arts et révolution
l'avenir des poissons
parfois, une photo n'est qu'une photo
 -682.jpg)
pourtant, ici, on y cherchera autre chose. Voici une suggestion
Quel avenir pour les poissons ? EducaPoles 2005
.
une forme de légèreté
« À Paris, sous l'Occupation, il y avait une forme de légèreté. On chantait la liberté alors qu'on ne l'était pas totalement.» Zaz, Le Figaro.fr 16 novembre
une chanteuse populaire n'est pas nécessairement historienne ni très au parfum de ce qui se passait il y a 70 ans. Ce n'est pas tant que notre époque porte dans son cœur la
collaboration pétainiste. Cette phrase en dit plus long sur la légèreté nécessaire aujourd'hui sur fond de crise économique donc "morale", comme on dit. Une société dépressive produit effectivement
cette forme de "résistance", au sens psycho-social, comme une nécessité. En même temps, cela témoigne d'une acceptation dépassant la résignation, car il faut bien s'amuser : positivons ! En attendant que le
ciel nous tombe sur la tête, faut rigoler...
dans les situations les plus graves, on observe une dérive des comportements et du langage sur fond de gros ou petits profits en tous genres, l'argent, le sexe, avoir pour être... Si l'air du temps
est au "fascisme", c'est dans cette banalité d'un cynisme naïf (!), plus que dans « le danger Le Pen », et celui-ci, pour autant qu'il soit pire que celui de la démocratie démocratique, n'existe que
fonction de celui-là
s'il y a, comme dit François Meyronnis, une « puissance prophétique du langage » (Proclamation sur la vraie crise mondiale), je la vois d'abord dans le langage de masse, celui qui se répend traduisant les rapports sociaux, et
particulièrement les rapports de classes. Qu'il existe des littérateurs pour le dire, Meyronnis ou Houellebecq (cf Bernard Maris Houellebecq économiste), après tout, c'est leur boulot
PS : je ne tiens ni Houellebecq ni Meyronnis ni même Maris, pour des théoriciens communistes, mais le premier pour un grand écrivain, infiniment plus profond et moins
idéologique que la Viviane Forrester de L'horreur économique (1996), les deux autres simplement pour des intellectuels qui ont leurs manières spécifiques de sentir et dire les choses,
manières dont se défient les théoriciens qui les considèrent suspectes, subjectivistes, et par conséquent négligent la dimension subjective des rapports sociaux

dans faut rigoler...
15 novembre
« L'humanisme réel n'a pas en Allemagne d'ennemi plus dangereux que le spiritualisme ou idéalisme spéculatif, qui, à la place de l'homme individuel réel, met la «
Conscience de soi » ou l' « Esprit » et enseigne avec l'Évangéliste : « C'est l'esprit qui vivifie tout, la chair n'est bonne à rien. » Il va de soi que cet esprit désincarné n'a d'esprit
qu'en imagination. Ce que nous combattons dans la Critique de Bauer, c'est précisément la reproduction caricaturale de la spéculation. Elle est à nos yeux l'expression la plus achevée du
principe germano-chrétien, qui joue sa dernière carte en métamorphosant « la Critique » elle-même en une puissance transcendante » Marx-Engels, La Sainte-Famille, 1844, préface
pas très sainte famille, promenade historicoco-socio-poétique

retour du parc Montreau dans lequel se situe le Musée de l'Histoire Vivante de Montreuil, et visite (une heure pendant laquelle nous étions les seuls,
ma compagne et moi...), d'une double expo sur la guerre de 14-18, Indochinois dans la Grande Guerre, et dessins et gravures du génial Steinlein*. J'ai découvert ce tableau dans un coin sombre, d'où cette photo
médiocre au flash, et son contexte, dont je suppose qu'il est peu connu...
* en 1946-47, mon père était employé de l'administration des Travailleurs Indochinois dans le midi en 1946-47, et mon grand-père maternel, gazé dans les tranchées, en mourut prématurément, ce qui
rend aujourd'hui ma mère folle sans espoir de retour. Dans les mêmes années, elle était ouvrière du textile à Roanne...
émotion encore, puisque c'est ici que j'ai exposé en 1993, côte à côte avec Fougeron et Ben (sic), mes peintures-tranferts de 'la République dans un miroir'
en attendant des news de la lutte de classes et qu'on me pardonne ces références plus "staliniennes" qu'anars/ultra-gauche, que chacun.e se raconte "notre histoire"...
si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens

au parc Montreau j'ai pris l'habitude de photos du peuple en vacance, black, rom, blanc, beur... et tous enfants du bon dieu tels que canards sauvages, rats, corbeaux et autres
pigeons à l'ombre de nos quartiers
de cette même promenade d'un samedi temps gris...




nouvelle rubrique des temps, qui passent...
.
Féministes ou pas ? Penser la possibilité d’un « féminisme décolonial » avec James Baldwin et Audre Lorde, Houria Bouteldja Berkeley avril 2014 blog du PIR septembre
2014
si je regrette qu'Houria Bouteldja réserve parfois de meilleurs textes à nos ami.e.s américain.e.s, je ne peux que me féliciter de références communes à James Baldwin et Audré Lorde... À sa décharge
constatons que le combat "anti-raciste" est parfois plus miné en terres françaises qu'outre-Atlantique
Revolutionary Hope: A Conversation Between James Baldwin and Audre Lorde Essence Magazine 1984
dans une "caution intellectuelle" à Houria Bouteldja ?
Sexuality, race and reproduction of capitalism
du programme de la conférence How capitalism survive 11th Annual Historical Materialism Conference London signalé plus bas, je retiens entre autres cette séance et la critique des Lumières en France, dans lesquelles s'enracine
la singularité d'un aveuglement qui perdure parfois (sic) chez les marxistes hexagonaux, comme je l'ai montré dans les rubriques abolir le racialisme 2014
Lindberg Campos Filho – The fight against Brazilian capitalist patriarchy and racism: exploitation, rape culture and urban lynchings
Jen Roesch – Mechanisms of Dependency, Control and Appropriation: The State and Sexual Violence in the US
Colin Wilson – Intersectionality in early capitalism: race and sexuality in Enlightenment France
Theme: Intersections of Marxism, feminism, critical race and postcolonial theories A profound ambivalence typifies eighteenth-century political theory. Enlightenment authors endorse rationality
and the rule of law, yet such values coexist with an increase in racial and class violence such as slavery and the frequent use of capital punishment. As Losurdo has recently highlighted, readers are constantly led to
question how far asserted universalisms are truly universal, and how far they reflect the interests of particular class, gender and racial interests. This paper seeks to build on this work to examine ideas around
sexuality and race in the work of authors including Montesquieu, Voltaire and Diderot. In seeking to reject Christian sexual morality, such authors repeatedly reference other cultures – both non-European and
ancient societies. Insofar as they are seeking to create a “civilised” morality rooted in universal natural laws, then, their concepts of sexuality always exist in ambiguous dialogue with a racial other. The
literary forms of Enlightenment texts centring on sex and race – such as dialogues, novels and satires – only increase the difficulty of assessing how far they are conservative or subversive. Locating these
authors in the context of early capitalist France, the paper argues that these ambiguities are best understood as reflecting the social conflicts of the Ancien Régime.
dans critique du capital : des classes du genre et de la race, intersectionnalité, communs...
anti-racisme et marxisme

Theorizing Anti-Racism: Linkages in Marxism and Critical Race Theories, Abigail Bakan, Enakshi Dua 2014
Over the last few decades, critical theory which examines issues of race and racism has flourished. However, most of this work falls on one side or the other of a theoretical divide between theory inspired by
Marxist approaches to race and racism and that inspired by postcolonial and critical race theory. Driven by the need to move beyond the divide, the contributors to Theorizing Anti-Racism present insightful essays that engage
these two intellectual traditions with a focus on clarification and points of convergence.
The essays in Theorizing Anti-Racism examine topics which range from reconsiderations of anti-racism in the work of Marx and Foucault to examinations of the relationships among race, class, and the state that
integrate both Marxist and critical race theory. Drawing on the most constructive elements of Marxism and postcolonial and critical race theory, this collection constitutes an important contribution to the advancement of
anti-racist theory.
dans classe genre race bibliographie aléatoire
.
on a la culture qu'on mérite
remarques intéressantes de B.A. sur ON A LES CHEFS QU’ON MÉRITE. À propos du mouvement des intermittents du spectacle à Avignon en juillet. Extrait :
L’ambiguïté de la position, de la défense et du discours des intermittents est une constante. À une AG parisienne, la CGT insistait lourdement sur le fait que leurs revendications
n’étaient pas culturelles, mais salariales. Il n’empêche, la culture colle aux intermittents. D’abord c’est évident parce qu’ils sont des cultureux; Il doit bien y en avoir qui y croient. Mais
peut-être aussi parce qu’ils ne sont pas en général des salariés purs et simples. Leur position n’est-elle pas aussi un peu celle d’artisans, de (très) petits patrons, notamment pour les compagnies ayant
investi pour le festival. Sans doute cette position objective est ce qui les empêche de bloquer Avignon, notamment, et ce qui les amène à cacher cette faiblesse derrière la cause plus générale de la culture.
Comme j’ai essayé de le dire plus haut, ce ne sont pas seulement des liens culturels qui rapprochent les intermittents des (petits) bourgeois. C’est leur position objective
d’entrepreneurs (de spectacle en l’occurrence). C’est une différence fondamentale avec le statut de simple salarié. Aussi ne faut-il pas s’étonner que le mouvement des intermittents adopte en bonne
partie des méthodes qui ont été largement utilisées par les « printemps » divers, les occupy, etc., eux-mêmes fortement marqués par la crise des classe moyennes.
je retiens ces passages parce qu'ils recoupent mon appréciation sur la contradiction inhérente à la posture "artiste", revendiquer de vendre ce qui ne serait pas une marchandise. Pour
reprendre Dubuffet en 1968, la culture les asphixie. Bruno Astarian a ici le mérite de souligner son ancrage dans l'économie, c'est-à-dire le capital, ce qui fait la limite de cette lutte et de sa supposée radicalité une
utopie capitaliste
les montagnards et la souris : de l'inutile au service de la révolution
« Zarathoustra descendit seul des montagnes et il ne rencontra personne.» Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra,
prologue

du haut de leur colline, ceux qui voient sans être vus avaient prédit en 2007 « l'insurrection qui vient ». Leurs amis seront rassurés sur
la fiabilité du pronostic : « Les insurrections, finalement, sont venues. » Il n'y a guère que Les Inrocks (l'insurrection est revenue) pour voir dans ce minus opuscule « Un manifeste pour la révolution d’aujourd’hui », et
naturellement leur ineffable éditeur, Eric Hazan, auteur l'an passé de « Premières mesures révolutionnaires » car « La révolution n'est pas terminée » (voir La Révolution française selon Eric Hazan, troploin 2013)
un manifeste ne pouvant être qu'internationaliste, le petit livre rouge kaki est d'emblée annoncé dans sept langues. Souhaitons à nos ami.e.s de les retourner dans leurs bouches avant d'en
causer
mais si ce livre est vain, pourquoi j'en parle ? Parce qu'il vaut mieux en rire, d'oùsse que versé dans faut rigoler...
plus sérieusement, le fond de l'air semble à un tel affadissement de la pensée révolutionnaire que, même venant de ces stylistes de l'inutile au service de la révolution, ce soubresaut renvoie comme un
pompeux écho à l'effondrement discret des thèses sur la communisation, qui en prenaient pourtant le contrepied sérieux à leurs courtes heures de gloire (cf Réflexions autour de "l'Appel", Denis alias Léon de Mattis, Meeting 2005)
.
rien n'est sacré, tout peut se lire...
même les souvenirs de Raoul Vaneigem : Rien n'est fini, tout commence Gérard Berréby, Raoul Vaneigem
« Quelles qu’aient été nos dérives éthyliques, le sérieux de la spéculation critique l’emportait généralement.»
en relation, déjà signalé, Sur les situationnistes. Entretien inédit d’Henri Lefebvre avec Kristin Ross 1983 Revue Période
.
How capitalism survive
11th Annual Historical Materialism Conference London 6-9th November 2014 HM Research in Critical Marxist Theory
At this year's conference, we want to explore capital's capacity to survive in order to explore, first and foremost, how it can be overcome. We are interested in investigating contemporary geographical
reconfigurations of accumulation and interrogating theories of imperialism, hegemonic succession, and capital’s tendencies towards increasing inter-state rivalries. On the other hand, we want to delve into
theories and practices of class struggles, social movements and resistance which create possible alternatives to neoliberalism, crisis and war by constantly challenging the smooth reproduction of capitalism in its
gendered, social, economic, political, racial, ecological, cultural and ideological dimensions. In doing so, we also want to enrich our understanding of a Marxian analysis of ‘core’ and
‘periphery’ with an analysis of current developments of Marxism in the South in general and in the BRICS economies in particular. We also hope to continue the theme on Race and Capital inaugurated last
year.
un coup d'œil sur le programme de ces journées montre que « la pensée marxiste » évolue aux rythmes des évolutions et de la crise du capitalisme. La proportion d'intervenant.e.s originaires des
"Sud", la place des thèmes du genre, de la race, de l'écologie et leurs articulations à la critique de l'économie politique encouragent ma démarche qui leur fait écho
à cet égard, significatifs sont les deux appels thématiques supplémentaires et leurs programmes, "Ecology and Climate Change" et "A Marxist-Feminist Perspective"
14 novembre
photo-poésie-critique
qu'est-ce que je fais ? suite du 9 novembre (voir plus bas)
je me livre, on le voit, à une véritable glorification des choses simples nonobstant leur complexité, de leur beauté et de leur puissance,
de celles qui sont perceptibles, sensibles et transformables par le plus grand nombre. Cela vaut pour ce qui peut devenir "art" comme advenir "révolution". C'est un élitisme à portée de tous, pour
reprendre le mot d'ordre de Vilar ou Vitez pour le théâtre "populaire". C'est le parti pris des choses du poète Francis Ponge célébrant La fabrique du pré ou le savon
c'est au fond, je le souhaite, pas très compliqué, bien qu'exigeant un savoir, un regard et des actes de destruction et de création, bien plus qu'une philosophie fondée sur des concepts perdant le sens des choses
de la vie
alors que d'autres ont prétendu absorber dans leur infirme théorie la totalité du monde y compris celle d'autres critiques radicales - où Guy Debord détournait, Roland Simon pille sans
nommer, moi je cite in situ -, Patlotch est un potlatch, une éponge du monde vu de sa grotte et de son quartier : plus on l'essore mieux on s'en sert
dans POÉTIQUE arts et révolution
Federici e ben mal capito : une lecture « marxiste » sous
influence
À propos du livre de Silvia Federici : "Caliban et la Sorcière" Antoine Artous
Contretemps
lecture serrée et intéressante, mais pour moi pas au premier degré, plutôt quant à ce qu'en pense le « marxiste critique » qu'est Antoine Artous dans la mouvance théorique de la LCR et du NPA. À
mon sens, Artous passe complètement à côté de l'articulation entre critique féministe (ou du genre) et critique de l'économie politique qu'initie Silvia Federici parallèlement aux tentatives des théoriciens de la communisation,
tel que Roland Simon avec Théorie Communiste
Tout d’abord, l’auteure décrit un procès historique très linéaire d’enfermement des femmes dans la production de la force de travail, qui commencerait au XVIè siècle et,
sans scansion ni rupture, déboucherait à la fin du XIXè siècle. Or, historiquement, la famille moderne ( « capitaliste ») ne commence à émerger qu’au XVIIIè siècle pour se construire seulement à la fin du siècle
suivant dans la classe ouvrière. Ensuite, l’auteure gomme la dimension contradictoire du procès historique. Si la « privatisation » de la famille introduite par le capitalisme se traduit parfois par un recul de leur
statut social, la famille moderne permet aussi une individualisation des relations homme/femme. Et si le salariat moderne est le cadre à travers lequel fonctionne l’exploitation capitaliste, ses contradictions
dessinent une problématique d’émancipation possible qui, pour la première fois dans l’histoire, fait référence à l’égalité homme/femme sans hiérarchisation en fonction de statuts
différenciés.
Artous peut alors bien pointer ici ou là les erreurs historiques de Federici, ou lui reprocher de « [projeter] directement les problèmes
actuels sur le passé » - ce que Roland Simon a relevé à propos des Commons dans Au sujet de « Caliban et la sorcière » -, la faiblesse de sa critique tient à ce qu'il ne dispose d'aucune construction du genre articulée à celle du capital,
et retombe inévitablement dans un point de vue 'marxiste' néo-classique, post-programmatiste et radicalement démocratique (l'égalité hommes-femmes, etc.)
de ce point de vue cette critique de Federici s'inscrit dans la continuité des autres ouvrages d'Artous concernant le travail, la valeur... (Travail et émancipation sociale, Éditions
Syllepse, 2003), et alimentant en théorie les rapprochements de la LCR avec la posture individualisante anarcho-trotzkiste (Nouveaux défis pour la gauche radicale, Émancipation et individualisation, avec Olivier
Besancenot et Philippe Corcuff, Le Bord de l'Eau, 2004), pour sombrer in fine dans l'idéologie alternative (Citoyenneté, démocratie, émancipation. Marx, Lefort, Balibar, Rancière, Rosanvallon…, Éditions
Syllepse, février 2010)
au total, la portée du livre est minimisée, et réduit son intérêt à un débat interne à l'idéologie alternative sous couvert de marxisme
dans abolir les classes / dépasser les identités de 'genre', 'race'... de militants et d'individus
.
panneaux et paravents ou pas
la beauté est révolutionnaire, si c'est faux, ni beauté ni révolution
« où l'herbe elle erre belle et rebelle » sonnet l'herbe et le gazon 5 mars 2010

.
aucun chemin ne mène les Roms
Les villes face aux Roms des bidonvilles. Retour sur deux expériences militantes Thomas Aguilera 17 novembre 2014
la vie en rose, quartier août 2014
Alors que la « question Rom » est plus que jamais présente dans le débat public, Thomas Aguilera analyse conjointement deux ouvrages parus récemment, l’un dirigé par Éric Fassin,
l’autre à l’initiative du collectif PEROU, qui reviennent, à partir de l’exemple d’un bidonville situé à Ris-Orangis (Essonne) et dans une perspective critique, sur la manière dont les politiques
publiques traitent ces populations.
Éric Fassin, Roms et Riverains. Une politique municipale de la race, Paris, La Fabrique, 2014 ; Pôle d’exploration de ressources urbaines (PEROU), Considérant qu’il est plausible que de
tels événements puissent à nouveau survenir. Sur l’art municipale de détruire un bidonville, Paris, Éditions Post-Éditions, 2014.
faut rigoler...
neuf trois : le Père Noël encule Karl Marx *
La double tour du quartier Karl Marx démolie avant Noël Site municipal de Bobigny

* double allusion au polar Spinoza encule Hegel de Jean-Bernard Pouy 1983, et à mon détournement privé Patlotch encule Roland Simon, lu par un imbécile « J'encule Roland
Simon »
de l'esprit de petite ville * à l'esprit de forum
c'est en lisant La nuit des corbeaux, de John Connolly, que j'ai fait le rapprochement, qui vaut pour tout forum créant son communautarisme, quel que soit son objet,
du jazz au féminisme et de la communisation à la photographie [...]
.
classe genre race bibliographie aléatoire
Race and Racisms: A Critical Approach Tanya Maria Golash-Boza 2014, Marx&Philosophy Review of Books

Marx on Gender and the Family: a Critical Study Heather Brown 2013 id.

Seventeen Contradictions and the End of Capitalism David Harvey 2014 id.

les gens

13 novembre
les gens
fantômes de la banlieue, 7 images

Patlotch en deça au-delà de son temps
Développement durable : Plan National Déchets
« Trier et valoriser les déchets alimentaires » (Ségolène Royal) La France Agricole 10 novembre
  
avec recyclage d'un poème de 2010 TAMBOURS SUR TEMPÊTES, aux petits soldats de l'administration du désastre et de la soumission durable, de l'écologisme d'Etat et du
capitalisme vert
Et leur autorité de la dissolution
mentale
à l'environ dément
Que brûle en sa poubelle
le déchet étatique
de l'égocitoyen
Qu'on lui décerne en prix
de sa bioconnerie
l'écolabel démocratique
.
photo-poésie-critique
nouvelles images dans les gens, panneaux et paravents ou pas et "la forêt est un état d'âme"


migrantes et migrants, émigré-e-s, Domestic Workers...
la voix des sans papiers, relayé par Yves Coleman Mondialisme.org
.
au bord de l'eau
7 images des bords de Marne à Saint-Maur

11 novembre
la poubelle du cœur
la reconnaissance, l'influence, les honneurs, le succès...
fidèle lectrice de votre serviteur, Ségolène Royal lance un plan de valorisation des déchets, batiactu 10 novembre
 
dans faut rigoler...
un quartier poétique

les gens
14 images à la douzaine, d'un jour férié

10 novembre
écologisme et critique radicale
Sivens : “La gendarmerie locale avait carte blanche depuis un mois” Les Inrocks 7 novembre
non, je ne suis pas tombé dans l'écologisme radical ou l'éco-socialisme, mais je retiens une question comme pertinente, suscitée par la montée en France de luttes écolo-radicales plus anciennes
dans les pays anglo-saxons : Notre-Dame des Landes, Sivens, Ferme des 1000 vaches...
Rédacteur en chef de Reporterre.net, Hervé Kempf analyse la montée de la violence policière, l’exploitation médiatique de l’image du casseur et les tensions entre le pouvoir et
les mouvements écologistes. Extrait :
Pourquoi selon vous la violence policière s’exerce-t-elle en particulier sur des mouvements écologistes depuis quelques années ?
Les mouvements écologistes sont plus dangereux pour le pouvoir que les mouvements sociaux. La gauche a déserté le terrain de la critique radicale du système, les lambeaux de la classe
ouvrière s’asphyxient lentement, et la majorité des luttes sociales sont défensives, à quelques exceptions près, comme la belle bataille qui a été menée par les ouvriers de Fralib. Dans ce contexte de baisse de la
radicalité de la protestation et de la critique sociales, qui met vraiment en danger dans son idéologie le système capitaliste, croissanciste et inégalitaire ? L’écologie politique, dès lors que, pour une
large partie du mouvement écologiste, l’articulation entre justice sociale et crise écologique est clairement établie. Par ailleurs les conflits environnementaux remettent en cause des intérêts financiers forts. De ce
point de vue, les luttes écologiques sont très gênantes pour le système, d’autant plus qu’elles proposent des alternatives concrètes.
alors oui, la question mérite d'être posée, mais pas en ces termes d'une alternative écolo-socialiste même radicale, et la séparant des questions de classe et de genre. Au demeurant, la
métaphore du rose et du vert dans mes images ne vise pas tant les couleurs de la majorité gouvernementale actuelle que cette variante idéologique de l'alternative
en ce sens néanmoins, ces luttes sont intéressantes, sous l'angle d'un affrontement réel de l'écologisme radical avec le capital, plus que par les formes illusoires d'affrontement anar-police
relayant l'activisme des Black Blocks d'il y a dix ans
dans le plancher de terre : écologie, paysannerie, capitalisme ou révolution du commun ?
critique féministe
Simone de Beauvoir aujourd'hui, Quelques annotations critiques à propos d’une auteure classique du féminisme, Roswitha Scholz 2014
Au travers d'une relecture exigeante du Deuxième Sexe, Roswitha Scholz explore les arguments existentialistes de Simone de Beauvoir pour les confronter au cadre contemporain de la société
capitaliste. Sans renier l'apport fondateur de cet ouvrage, l'auteur s'attache à démontrer les limites de celui-ci au travers de la critique de la figure de l'Autre souvent perçue indépendamment de sa constitution
spécifique dans le système capitaliste.
Roswitha Scholz exerce donc sa critique à l'encontre des appropriations opportunistes de Simone de Beauvoir ainsi qu'à l'encontre de diverses théoriciennes féministes (Luce Irigaray, Judith Butler, etc.) pour maintenir
l'exigence d'une pensée critique de l'Autre sexe en tant qu'être dominé au sein de la société capitaliste fétichisée en pleine crise existentielle.

Women, Political Struggles and Gender Equality in South Asia, Margaret Alston
The brutal rape of a young woman on a bus in Delhi in 2012 lit a spark of outrage across the world. Young women marched in protest, urging recognition of the rights of
women and greater gender equality. This book emerges in response to the young woman's subsequent death and the protests which followed. The contributors have come together to present a detailed analysis of the
position of women in South Asia, the issue of violence and the long struggle for gender equality. They analyze violence in a number of countries and examine the courage and bravery of the many women who are fighting
for justice.

dans classe genre race bibliographie aléatoire
jazz : la danse des infidèles, Sébastien Banse Les Lettres Françaises 4 novembre
le jazz n'est pas mort, tant qu'il s'écrit encore, et tant qu'il en reste un pour honorer la mémoire de Bud Powell
Mode d’expression longtemps exclusif d’un peuple privé de parole, la musique afro-américaine ne peut être séparée des conditions de son développement. En tant que peuple assujetti
à l’intérieur même des États-Unis, et pas à sa périphérie, les Noirs ont reçu le triste privilège d’assister au spectacle de la domination au premier rang des victimes. De la simple affirmation de leur existence
en tant qu’êtres humains jusqu’à leurs revendications les plus radicales, des chants de travail jusqu’aux expérimentations free, la musique a été la chronique autonome de l’histoire du peuple noir
américain, dont le be-bop est un moment.[...]
dans bribes de jazz
faut rigoler
ça ne me vaut rien de classer l'humour... Cette rubrique étant à la peine, j'espère qu'on rigole dans les autres... Quoi qu'il en soit, je ne renonce pas à passer le témoin.
Aujourd'hui, à un prétendu "communiste" de haut vol, dans le sens où Proudhon parlait de la propriété
Pierre Laurent : « L'alternative c'est maintenant ! »
lectures pour la route
ayant depuis quelques temps délaissé la veille et le recueil ici ou là de textes en relation avec les considérations théoriques sur le capitalisme, sa crise et les luttes qu'ils engendrent,
petit rattrapage renvoyant à des sites recommandés. Ce relai ne vaut pas approbation de leur ligne générale ni de ces textes en particuliers, mais il faut bien nourrir sa critique, n'est-il pas ?
Revue Période
Sur les situationnistes. Entretien inédit d’Henri Lefebvre avec Kristin Ross 1983
La « critique de la vie quotidienne » d’Henri Lefebvre a nourri les situationnistes au cours d’une amitié qui a duré « environ quatre à cinq ans » Dans cet entretien inédit réalisé
par Kristin Ross en 1983, Henri Lefebvre raconte comment s’est noué ce rapport, autour de quelles thématiques : de nouvelles manières d’arpenter la ville, la nécessité de transformer l’urbain, et la
Commune de Paris comme fête. Entre Amsterdam, Strasbourg, Navarrenx et Paris, du groupe CoBrA à Mai 68, Lefebvre retrace la grande fresque du moment « situ », de ses audaces et de ses sectarismes. Entre récit de rupture et
témoignage bienveillant, Lefebvre revient sur une séquence d’innovations théoriques, artistiques, militantes qui ont bouleversé la théorie et la pratique révolutionnaires.
Sur le marxisme japonais Elena Louisa Lange
Le marxisme japonais est presque ignoré dans le monde francophone. Pourtant, Marx est intensément débattu au Japon depuis les années 1920. Elena Louisa Lange, philosophe et spécialiste du
marxisme japonais, nous introduit ici aux grands moments de la réception japonaise de la théorie marxiste : sur la nature du capitalisme japonais, la réélaboration de notions issues du « marxisme occidental » (réification,
aliénation, etc.) ou encore autour de l’interprétation du « Capital ». Elle attire ainsi notre attention sur les risques d’une théorie étroitement économiciste et sur la richesse des nouvelles lectures de
Marx.
Enseignement supérieur et classes sociales : production et reproduction Panagiotis Sotiris 2013 traduit de l'anglais
À l’heure des offensives néolibérales contre l’enseignement supérieur, Panagiotis Sotiris revient sur le rôle politique des universités dans la reproduction des rapports de
classes. Si la légitimité de la classe dominante est constamment reproduite à travers « l’État intégral », l’université joue un rôle déterminant dans cette reproduction. Loin des approches strictement
sociologiques et structuralistes de l’enseignement supérieur, Panagiotis Sotiris montre – à partir d’un dialogue avec Althusser, Poulantzas, l’opéraïsme italien et Gramsci – que
l’université est en première et en dernière instance, un appareil d’hégémonie.
La fragmentation des identités LGBT à l’ère du néolibéralisme Peter Drucker (LGBT : lesbiennes, gays, bi et trans)
C’est désormais un lieu commun de parler de « l’embourgeoisement » d’une partie des gays et lesbiennes. Face à cette identité lesbienne/gay traditionnelle, mise en crise par
le néolibéralisme, émergent de nouvelles figures transgenres et queer. Ces évolutions méritent d’être historicisées. Peter Drucker passe ici ces transformations au crible du matérialisme historique. Des nouvelles
relations butch/femme au SM, en passant par la culture « clone » et « lipstick », le postfordisme a produit une culture LGBT à la fois variée et polarisée par les inégalités sociales. Drucker en tire ici les conséquences
stratégiques pour des politiques sexuelles émancipatrices.
Peut-on s’évader du prolétariat ? G. A. Cohen 1983 (marxisme analytique)
Dans ce texte fondateur du « marxisme analytique » paru en 1983, G. A. Cohen s’attache à interroger une hypothèse canonique de la théorie marxiste, à savoir celle selon laquelle les
prolétaires seraient, dans le cadre du mode de production capitaliste, forcés de vendre leur force de travail. Dans cette véritable enquête sur le sens de cet énoncé, Cohen montre la logique implacable du raisonnement
marxien : s’il est impossible de s’échapper collectivement de la classe ouvrière, alors la « liberté » des prolétaires est une fiction idéologique.
un texte lourd et allambiqué qui accouche d'une souris, puisqu'il renvoie chaque prolétaire à un choix individuel (la liberté blabla), mais concernant
indirectement la nécessité pour dépasser le capitalisme d'une auto-abolition de la classe du prolétariat
dans les communismes comme combats : une exploration des voies de la révolution
Revue Contretemps
Le capital s’en va aux champs Alban Pellegris
L’agriculture en France est longtemps restée à l’écart de la production capitaliste. Les grandes firmes et le salariat n’y jouent qu'un rôle périphérique car les
exploitations familiales assurent l’essentiel de la production. Dans cette contribution, Alban Pellegris revient sur les raisons théoriques et historiques qui expliquent cette exception sectorielle et montre comment
elle est en train de prendre fin.
dans le plancher de terre : écologie, paysannerie, capitalisme ou révolution du commun ?
Ebola : |